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Réchauffement climatique et refroidissement linguistique
Le français, langue de l'environnement? Rien n'est moins sûr. Pour l'heure, il n'a toujours pas droit de cité au sein des instances onusiennes travaillant sur le réchauffement climatique, qui viennent de déposer le 2 février 2007 un important rapport d'un groupe d'experts international sur l'évolution du climat, en anglais exclusivement, au coeur même de la capitale française où siège la Francophonie.

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Les quatre idées forces de la francophonie
Dossier: Francophonie

Clément Duhaime
Administrateur de l'Organisation Internationale de la Francophonie
Présentation
Extrait du Discours prononcé au déjeuner-causerie du Conseil des relations internationales de Montréal le 11 octobre 2006 sous le titre de: La francophonie:enjeux et priorités.

Extrait
C’est dire qu’il nous faut, plus que jamais, exiger de nos pays membres une volonté politique plus affirmée en matière de promotion du français, notamment comme langue d'enseignement.

Texte
«Cela m’amène tout naturellement à vous parler des priorités de la Francophonie. Je ne dresserai pas, ici, une liste exhaustive des champs d’action de la Francophonie. Nous y reviendrons, si vous le désirez, durant le débat. Je souhaiterais plutôt bien dégager quelques grandes idées forces qui figurent dans notre cadre stratégique décennal et rejoignent les objectifs du millénaire.

Première idée force : la langue française est au fondement de notre communauté, elle en est aujourd’hui le ciment. Sachons donc préserver et faire fructifier ce qui fait à la fois notre raison d’être et d’agir ! D’ailleurs, le Premier ministre du Canada, lors du Sommet de Bucarest, a, dans une intervention fort remarquée, affirmé que « la langue française est la langue fondatrice du Canada ».

Il ne s’agit pas, bien sûr, de céder à un réflexe de repli frileux, mais de réaffirmer haut et fort que notre combat s’inscrit dans un projet bien plus vaste et plus ouvert, celui en faveur du respect de la diversité des cultures et du dialogue entre les civilisations.

C’est dire qu’il nous faut, plus que jamais, nous mobiliser pour que le français - qui est avec l’anglais la seule langue internationale de communication parlée sur les cinq continents – garde son statut dans toutes les enceintes internationales où il a droit de cité.

C’est le sens du vade-mecum adopté à Bucarest exigeant des États membres l’usage du français lorsqu’ils n’utilisent pas leurs langues nationales.

C’est dire qu’il nous faut, plus que jamais, exiger de nos pays membres une volonté politique plus affirmée en matière de promotion du français, notamment comme langue d'enseignement.

C’est dire qu’il nous faut, plus que jamais, être compétitifs sur le terrain de la modernité, développer notre présence dans le domaine des nouvelles technologies (plan d’action de la 1ère Conférence des ministres francophones chargés des inforoutes - Montréal, 1997), de la recherche scientifique, des médias, de l’économie (nouveau partenariat avec la Conférence de Montréal - Forum économique international des Amériques) et investir de nouveaux champs comme celui des négociations commerciales, de l’information sur les affaires, de la numérisation des patrimoines écrits et audiovisuels…

C’est dire qu’il nous faut travailler fortement au développement d’industries culturelles dans l’ensemble des pays francophones, nous inspirant du modèle de la SODEC.C’est ce qui donnera corps à la Convention sur la diversité culturelle.

C’est dire, enfin, qu’il nous faut dépasser les intérêts de la seule langue française et admettre qu’il ne saurait y avoir de diversité sans échanges, sans dialogue, sans réciprocité, tant à l’intérieur de l’espace francophone qu’avec les autres aires linguistiques et culturelles (hispanophone, lusophone, arabophone).

Deuxième idée force : il nous faut admettre que le français, langue de modernité, langue de la science, langue des nouvelles technologies, langue de la culture n’aura aucun sens tant que plus des deux tiers de nos pays membres n’auront pas même accès à l’éducation.

Certes, nous ne sommes ni l’Unesco, ni la Banque mondiale ! Mais nous disposons d’atouts, et nous avons surtout la capacité d’agir au plus près du terrain, là où d’autres organisations plus puissantes, plus riches n’interviendront peut-être jamais !

Nous sommes très bien implantés. J’en veux pour preuve les 215 Centres de lecture et d’animation culturelle répartis dans 18 pays, les 12 Maisons de TV5 en Afrique, les 47 Centres municipaux multimédias installés par l’Association internationale des maires francophones (dont le maire de Montréal est l’un des vice-présidents), les points d’accès internet-jeunesse (PAJE), les 26 campus numériques et les 16 centres d’accès à l’information de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Nous disposons donc là d’outils formidables (qui rejoignent déjà des millions de citoyennes et de citoyens, dont 80% sont des jeunes) et qui pourraient être constitués en véritable réseau de « centres d’accès aux savoirs ».

Troisième idée force : il nous faut admettre que le français, langue de la liberté, langue de la démocratie, langue des droits de l’homme n’aura aucun sens tant que nombre de nos pays membres n’auront pas même accès à la sécurité et la paix.

Je le disais en commençant, la Francophonie a pris toute la mesure de sa dimension politique. Jean-Louis Roy qui a beaucoup oeuvré en ce domaine, lorsqu’il fut le Secrétaire général de l’ACCT, avait d’ailleurs, dès sa nomination, en 1989, mis en place une délégation à la coopération juridique et judicaire.

Elle peut s’appuyer désormais sur un véritable cadre d’intervention avec la Déclaration de Bamako, adoptée en 2000, et la Déclaration de Saint-Boniface, adoptée voilà quelques mois, à l’issue de la Conférence sur la prévention des conflits et la sécurité humaine.

En outre, elle a, au cours de ces dix dernières années, tissé un réseau dense de partenariats (OING, juges, avocats, institutions démocratiques consolidant l’État de droit), parmi lesquels figurent en bonne place l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) qui, avec ses 63 parlements membres, constitue un véritable dispositif d’accompagnement et de consolidation de l’action politique du Secrétaire général de la Francophonie.

C’est dire que la Francophonie est toujours plus en mesure de contribuer à réduire les tensions et les conflits et de devenir, ainsi, un partenaire important dans les efforts de paix et de réconciliation, mais aussi dans l’enracinement de la démocratie, de l’État de droit et des droits de l’homme. C’est le sens, à titre d’exemple, de nos interventions en Haïti avec le Canada, l’Union Européenne et la France.

Quatrième idée force : le développement durable et la solidarité. C’est le sens de l’engagement de notre Institut de l’énergie et de l’environnement de la Francophonie qui a fait entendre la voix des francophones à Rio, à Johannesburg et à la récente conférence sur les changements climatiques à Montréal. C’est le sens aussi de notre collaboration avec l’Union Européenne et le Commonwealth dans un vaste programme de formation pour la négociation commerciale en direction de l’Afrique. Vous comprendrez aisément que l’engagement des acteurs économiques au service du développement est devenu pour notre Organisation une priorité (FFA, chambres de commerce, …)

Source
Discours prononcé au déjeuner-causerie du Conseil des relations internationales de Montréal le 11 octobre 2006 à Montréal, sous le titre de: La francophonie:enjeux et priorités.
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