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La méthode Lovaas, une voie de guérison contre l'autisme (Hélène Laberge)
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L'Autiste Show (Hélène Laberge)
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Sites sur l'autisme et les troubles envahissants du développement (Hélène Laberge)
TEDDI au tribunal (Jacques Dufresne)
Un minou robot pour mamie
Un minou robot pour mamie (Jacques Dufresne)

Revue Le partenaire
Créée en 1992, la revue le partenaire est devenue au Québec une voix importante pour les personnes utilisatrices de services en santé mentale et pour tous les acteurs concernés par la réadaptation psychosociale, le rétablissement et la problématique de la santé mentale. Ses éditoriaux, ses articles, ses dossiers proposent une information à la fine pointe des connaissances dans le champ de la réadaptation psychosociale. Ils contribuent à enrichir la pratique dans ce domaine et à stimuler le débat entre ses membres.
Destination El Paradiso
El Paradiso n’est pas une maison de retraite comme les autres. Située dans une île enchanteresse qui est réservée à son usage, elle accueille des pensionnaires bien particuliers. Ce sont, par un aspect ou l’autre de leur vie, par ailleurs tout à fait honorable, des originaux, des excentriques, habités par une douce folie, qui n’a sans doute d’égal que la simplicité de leur bonheur. C’est une galerie de personnages un peu fantasques que nous fait rencontrer cet ouvrage tout empreint de tendresse, d’humour et d’humanité. Voici donc les premiers douze membres de ce club très spécial: Perry Bedbrook, Guy Joussemet, Édouard Lachapelle, Andrée Laliberté, Céline Lamontagne, Guy Mercier, Avrum Morrow, Lorraine Palardy, Antoine Poirier, Michel Pouliot, Charles Renaud, Peter Rochester.
Le Guérisseur blessé
Le Guérisseur blessé de Jean Monbourquette est paru au moment où l’humanité entière, devant la catastrophe d’Haïti, s’est sentie blessée et a désiré contribuer de toutes sortes de façons à guérir les victimes de ce grand malheur. Bénéfique coïncidence, occasion pour l’ensemble des soignants du corps et de l’âme de s’alimenter à une source remarquable. Dans ce livre qui fut précédé de plusieurs autres traitant des domaines de la psychologie et du développement personnel , l’auteur pose une question essentielle à tous ceux qui veulent soigner et guérir : « Que se cache-t-il derrière cette motivation intime à vouloir prendre soin d’autrui? Se pourrait-il que la majorité de ceux et celles qui sont naturellement attirés par la formation de soignants espèrent d’abord y trouver des solutions à leurs propres problèmes et guérir leurs propres blessures? » Une question qui ne s’adresse évidemment pas à ceux qui doivent pratiquer une médecine de guerre dans des situations d’urgence!
Mémoire et cerveau
Dans ce numéro de La Recherche, on se limite à étudier la mémoire dans la direction indiquée par le psychologue torontois Endel Tulving, reconnu en en ce moment comme l'un des grands maîtres dans ce domaine. Cela confère au numéro un très haut degré de cohérence qui en facilite la lecture. Culving est à l'origine de la distinction désormais universellement admise entre la « mémoire épisodique » portant sur des événements vécus et la « mémoire sémantique » portant sur des concepts, des connaissances abstraites. C'est la première mémoire que je mets en œuvre quand je m'efforce d'associer des mots à un événement passé, un voyage par exemple; je m'en remets à la seconde quand je m'efforce d'associer des mots automatiquement les uns aux autres, abstraction faite de tout événement vécu auquel ces mots pourraient se rapporter. Au cours de la décennie 1960, Tulving a constaté que les résultats obtenus grâce au premier exercice étaient beaucoup moins bons que ceux obtenus par le second exercice, ce qui l'a incité à faire l'hypothèse qu'il existe deux mémoires distinctes.
Spécial Mémoire
Dans ce numéro de La Recherche, on se limite à étudier la mémoire dans la direction indiquée par le psychologue torontois Endel Tulving, reconnu en en ce moment comme l'un des grands maîtres dans ce domaine. Cela confère au numéro un très haut degré de cohérence qui en facilite la lecture. Culving est à l'origine de la distinction désormais universellement admise entre la « mémoire épisodique » portant sur des événements vécus et la « mémoire sémantique » portant sur des concepts, des connaissances abstraites. C'est la première mémoire que je mets en œuvre quand je m'efforce d'associer des mots à un événement passé, un voyage par exemple; je m'en remets à la seconde quand je m'efforce d'associer des mots automatiquement les uns aux autres, abstraction faite de tout événement vécu auquel ces mots pourraient se rapporter. Au cours de la décennie 1960, Tulving a constaté que les résultats obtenus grâce au premier exercice étaient beaucoup moins bons que ceux obtenus par le second exercice, ce qui l'a incité à faire l'hypothèse qu'il existe deux mémoires distinctes.
L'itinérance au Québec
La personne en situation d’itinérance est celle : […] qui n’a pas d’adresse fixe, de logement stable, sécuritaire et salubre, à très faible revenu, avec une accessibilité discriminatoire à son égard de la part des services, avec des problèmes de santé physique, de santé mentale, de toxicomanie, de violence familiale ou de désorganisation sociale et dépourvue de groupe d’appartenance stable. Cette définition met en évidence la complexité du phénomène et l’importance de l’aspect multifactoriel des éléments déclencheurs tels que la précarité résidentielle et financière, les ruptures sociales, l’accumulation de problèmes divers (santé mentale, santé physique, toxicomanie, etc.). L’itinérance n’est pas un phénomène dont les éléments forment un ensemble rigide et homogène et elle ne se limite pas exclusivement au passage à la rue.L’itinérance est un phénomène dynamique dont les processus d’exclusion, de marginalisation et de désaffiliation en constituent le coeur.
L’habitation comme vecteur de lien social
Evelyne Baillergeau et Paul Morin (2008). L’habitation comme vecteur de lien social, Québec, Collection Problèmes sociaux et intervention, PUQ, 301 p. Quel est le rôle de l’habitation dans la constitution d’un vivre ensemble entre les habitants d’un immeuble, d’un ensemble d’habitations ou même d’un quartier ? Quelles sont les répercussions des conditions de logement sur l’organisation de la vie quotidienne des individus et des familles et sur leurs modes d’inscription dans la société ? En s’intéressant à certaines populations socialement disqualifi ées, soit les personnes ayant des problèmes de santé mentale et les résidents en habitation à loyer modique, les auteurs étudient le logement non seulement comme l’un des déterminants de la santé et du bien-être, mais également comme un lieu d’intervention majeur dans le domaine des services sociaux. De la désinstitutionnalisation à l’intégration, des maisons de chambres aux HLM, ils décrivent et analysent des expériences ayant pour objectif le développement individuel et collectif des habitants et les comparent ensuite à d’autres réalisées au Canada, aux Pays-Bas et en Italie. Pour en savoir plus : http://www.puq.ca
Revue Développement social
On a longtemps sous-estimé l'importance du lien entre les problèmes environnementaux et la vie sociale. Nous savons tous pourtant que lorsque le ciel est assombri par le smog, on hésite à sortir de chez soi pour causer avec un voisin. Pour tous les collaborateurs de ce numéro consacré au développement durable, le côté vert du social et le côté social du vert vont de soi. La vue d'ensemble du Québec qui s'en dégage est enthousiasmante. Les Québécois semblent avoir compris qu'on peut redonner vie à la société en assainissant l'environnement et que les défits à relever pour assurer le développement durable sont des occasions à saisir pour resserrer le tissu social.
La réforme des tutelles: ombres et lumières.
En marge de la nouvelle loi française sur la protection des majeurs, qui doit entrer en vigueur en janvier 2009. La France comptera un million de personnes " protégées " en 2010. Le dispositif actuel de protection juridique n'est plus adapté. Ce " livre blanc " est un plaidoyer pour une mise en œuvre urgente de sa réforme. Les enjeux sont clairs lutter contre les abus, placer la protection de la personne, non plus seulement son patrimoine, au cœur des préoccupations, associer les familles en les informant mieux, protéger tout en respectant la dignité et la liberté individuelle. Le but est pluriel. Tout d'abord, rendre compte des difficultés, des souffrances côtoyées, assumer les ombres, et faire la lumière sur la pratique judiciaire, familiale et sociale ; Ensuite, expliquer le régime juridique de la protection des majeurs, et décrire le fonctionnement, les bienfaits, et les insuffisances ; Enfin, poser les jalons d'une réforme annoncée comme inéluctable et imminente mais systématiquement renvoyée à plus tard. Les auteurs: Michel Bauer, directeur général de l'Udaf du Finistère, l'une des plus grandes associations tutélaires de France, anime des groupes de réflexion sur le sujet et œuvre avec le laboratoire spécialisé de la faculté de droit de Brest. II est l'auteur d'ouvrages sur les tutelles et les curatelles. Thierry Fossier est président de chambre à la cour d'appel de Douai et professeur à l'Université d'Auvergne, où il codirige un master et l'IEJ. II est fondateur de l'Association nationale des juges d'instance, qui regroupe la grande majorité des juges des tutelles. II est l'auteur de nombreuses publications en droit de la famille et en droit des tutelles. Laurence Pécaut-Rivolier, docteur en droit, est magistrate à la Cour de cassation. Juge des tutelles pendant seize ans elle préside l'Association nationale des juges d'instance depuis plusieurs années.
Puzzle, Journal d'une Alzheimer
Ce livre, paru aux Éditions Josette de Lyon en 2004, a fait l'objet d'une émission d'une heure à Radio-France le 21 février 2008. Il est cité dans le préambule du rapport de la COMMISSION NATIONALE CHARGÉE DE L’ÉLABORATION DE PROPOSITIONS POUR UN PLAN NATIONAL CONCERNANT LA MALADIE D’ALZHEIMER ET LES MALADIES APPARENTÉES. Ce rapport fut remis au Président de la République française le 8 novembre 2007. «Je crois savoir où partent mes pensées perdues : elles s’évadent dans mon coeur…. Au fur et à mesure que mon cerveau se vide, mon coeur doit se remplir car j’éprouve des sensations et des sentiments extrêmement forts… Je voudrais pouvoir vivre le présent sans être un fardeau pour les autres et que l’on continue à me traiter avec amour et respect, comme toute personne humaine qui a des émotions et des pensées,même lorsque je semble «ailleurs »1à.
Les inattendus (Stock)
Premier roman d'Eva Kristina Mindszenti, jeune artiste peintre née d’un père hongrois et d’une mère norvégienne, qui vit à Toulouse. Le cadre de l'oeuvre: un hôpital pour enfants, en Hongrie. «Là gisent les "inattendus", des enfants monstrueux, frappés de maladies neurologiques et de malformations héritées de Tchernobyl, que leurs parents ont abandonné. Ils gémissent, bavent, sourient, râlent, mordent parfois. Il y a des visages "toujours en souffrance" comme celui de Ferenc évoquant "le Christ à la descente de la croix". Tout est figé, tout semble mort. Pourtant, la vie palpite et la beauté s’est cachée aussi au tréfonds de ces corps suppliciés. » (Christian Authier, Eva Kristina Mindszenti : une voix inattendue, «L'Opinion indépendante», n° 2754, 12 janvier 2007)
En toute sécurité
Cet ouvrage est l'adaptation québécoise de Safe and secure, publié par les fondateurs du réseau PLAN (Planned Lifetime Advocacy Network) et diffusé au Québec par un groupe affilié à PLAN, Réseaux pour l'avenir. Il s'agit d'un guide pratique dont le but est d'aider à les familles à planifier l'avenir "en toute sécurité" des membres de leur famille aux prises avec un handicap.
"Il faut rester dans la parade ! " - Comment vieillir sans devenir vieux
Auteur : Catherine Bergman. Éditeur : Flammarion Québec, 2005. "Dominique Michel, Jacques Languirand, Jean Béliveau, Antonine Maillet, Jean Coutu, Gilles Vigneault, Hubert Reeves, ils sont une trentaine de personnalités qui, ayant dépassé l’âge de la retraite, sont restés actives et passionnées. Ils n’ont pas la prétention de donner des conseils ni de s’ériger en modèles, mais leur parcours exceptionnel donne à leur parole une valeur inestimable. Journaliste d’expérience, Catherine Bergman les interroge sur le plaisir qu’ils trouvent dans ce qu’ils font, leur militantisme et leur vision de la société ; sur leur corps, ses douleurs et la façon dont ils en prennent soin ; sur leur rapport aux autres générations, ce qu’ils ont encore à apprendre et l’héritage qu’ils souhaitent transmettre ; sur leur perception du temps et leur peur de la mort. Son livre est un petit bijou, une réflexion inspirante sur la vieillesse et l’art d’être vivant." (présentation de l'éditeur).
Le temps des rites. Handicaps et handicapés
Auteur : Jean-François Gomez. Édition : Presses de l'Université Laval, 2005, 192 p. "Il est temps aujourd’hui de modifier profondément notre regard sur les personnes handicapées et sur les « exclus » de toute catégorie, qu’ils soient ou non dans les institutions. Pour l’auteur du Temps des rites, l’occultation du symbolique, ou son déplacement en une société de « signes » qui perd peu à peu toutes formes de socialités repérable et transmissible produit des dégâts incalculables, que les travailleurs sociaux, plus que quiconque doivent intégrer dans leur réflexion. Il faudrait s’intéresser aux rituels et aux « rites de passage » qui accompagnaient jusque là les parcours de toute vie humaine, débusquer l’existence d’une culture qui s’exprime et s’insinue dans toutes les étapes de vie. On découvrira avec étonnement que ces modèles anciens qui ont de plus en plus de la peine à se frayer une voie dans les méandres d’une société technicienne sont d’une terrible efficacité."
Dépendances et protection (2006)
Textes des conférences du colloque tenu le 27 janvier 2006 à l'Île Charron. Formation permanente du Barreau du Québec. Volume 238. 2006
Document associé
Le côté vert du social
Dossier : Communauté
Dernière modification :
01 / 12 / 2009
Jacques Dufresne

Extrait
Prendre l’autobus avec son petit relève parfois du sport extrême. Le moindre déplacement commande une logistique digne des grandes manoeuvres: le bambin, le sac des effets du petit, la mallette de travail, la poussette, sans compter les sacs des achats de la journée accrochés aux poignées de l’engin... Et voilà que c’est l’heure de pointe. Le chauffeur exige que la poussette soit fermée parce que le bus est bondé. Bref, la situation a de quoi ébranler les écologiques intentions du plus vert des parents qui finit par penser que sa vie serait plus rose, s’il prenait la voiture. Sensibles à cette réalité vécue par les jeunes familles, un groupe de mamans de la région métropolitaine, assisté par le Centre 1,2,3 GO !, a publié Poussette et astuces en autobus ! un petit guide gratuit lancé dans le cadre de la Semaine québécoise des familles 2008. Rapidement, le carnet devient un quasi « best-seller » et les 10 000 copies sont vite épuisées.

Présentation
Le thème de ce numéro de la revue Développement social est le développement durable. Le côté vert du social est le sous-thème. Pour ceux qui en douteraient encore, ce numéro établit la preuve qu'on ne peut pas dissocier les questions écologiques des questions sociales.

Texte
C'est le titre du dernier numéro de la revue Développement social, un numéro qui donnera de l'espoir à tous ceux qui, entendant les discours officiels sur les remèdes à la crise économique, s'inquiètent de ce que nos gouvernements s'apprêtent à investir massivement dans les infrastructures, en faisant passer les questions écologiques au second plan et les questions sociales au énième plan. Ce numéro paraît donc au bon moment.

Selon le rapport 2008 de l'OCDE, au Canada, les pauvres et les membres de la classe moyenne se sont considérablement appauvris au cours des dix dernières années; on note également que l'écart entre les riches (premier 10%) s'est également accru par rapport à la moyenne des autres pays de l'OCDE. Le revenu moyen des riches au Canada est de  71 000$US, contre 54,000$US dans l'OCDE. On a de bonnes raisons de craindre que les crises actuelles ne renforcent cette tendance.

Lors de son passage à Montréal le 9 janvier dernier, dans le cadre de sa tournée de consultation précédant le budget qui sera déposé à la fin de janvier, le Premier ministre Stephen Harper a rencontré, en tête à tête, plusieurs chefs d'entreprise du Québec: Paul Desmarais, Pierre Karl Péladeau, Laurent Beaudoin, Monique Leroux. Le Premier ministre du Québec, Jean Charest, a pris conseil auprès des mêmes personnes. Si l'un ou l'autre de nos premiers ministres a requis l'avis de la directrice de la revue Développement social, madame Mélanie Chabot, les médias n'ont pas jugé bon de nous l'apprendre.

Voici ce que nos dirigeants auraient appris de cette femme et, à travers elle, des dizaines de collaborateurs de tout le Québec qui se sont ralliés à son point de vue en faisant part de démarches et d'innovations prometteuses dans chacune de leur région:

«Pour le journaliste environnemental Hervé Kempf, environnement et équité sociale seraient même indissociables. Si bien que celui-ci lançait récemment « un double appel, sans le succès duquel rien ne sera possible aux écologistes : de penser vraiment le social et les rapports de force ; à ceux qui pensent le social, de prendre réellement la mesure de la crise écologique, qui conditionne aujourd’hui la justice. » Car un environnement physique sain et durable est, bien sûr, une prémisse au maintien de la santé et au bien-être des individus et des collectivités. Il doit, par ailleurs, favoriser leur plein épanouissement peu importe le milieu dans lequel ceux-ci évoluent. Or, ce à quoi nous assistons, c’est bien souvent l’appauvrissement environnemental de populations déjà marginalisées sur le plan économique et social. Par exemple, en raison de leur niveau de vie, les populations démunies sont plus sujettes que les autres à un marchandage entre activité économique et protection de l’environnement. « Les récents débats entourant le niveau de redevances offertes pour les éoliennes en Gaspésie comparativement à d’autres régions au Canada illustrent bien les dangers d’un marchandage à rabais de l’environnement auprès des collectivités dans le besoin », de soutenir Corinne Gendron. Mais certains ont bien saisi les enjeux et ont choisi d’investir tout autant le social, que l’économique et l’environnemental.»


Voir le numéro au complet en format PDF.


Qu'il faille relier l'économique au social, on le sait pourtant depuis longtemps, depuis toujours. Mais ce lien est aujourd'hui d'autant plus important qu'il est complété par un lien tout aussi manifeste entre le social et l'écologique. Le social, l'économique et l'écologique sont étroitement liés et nous verrons pourquoi. À ces trois faces, il faut en ajouter une quatrième pour que la pyramide soit complète: le spirituel.

Ce rapprochement n'est pas un voeu pieux des sempiternels défenseurs des choses négligées, le social et le spirituel. C'est une obligation découlant de la complexité sur laquelle on débouche lorsqu'on tente de résoudre les crises actuelles, elles-mêmes indissociables les unes des autres. Il faudrait en effet être dangereusement borné pour ne pas voir que le défi associé au pic pétrolier est une excellente occasion pour réduire efficacement les émissions de gaz à effet de serre. Mais comment atteindre ce but sans être guidé par des objectifs sociaux et par des principes relevant de la spiritualité ou de la philosophie ? Le transport en commun et le co-voiturage sont de beaux exemples de mesures qui, la chose est évidente, touchent simultanément à tous les aspects de la question, tant il est clair que l'automobile est associé à un individualisme auquel on a trop sacrifié. Si l'on veut vraiment réduire le nombre de voitures circulant avec une seule personne à bord, il faut s'attaquer à une foule d'autres problèmes, notamment à celui du zonage et du tissu urbain en général. Il faudrait systématique réduire la part du commerce qui se fait dans les centres d'achats, au profit du commerce de voisinage et des marchés publics. J'allais ajouter: et du commerce en ligne, mais j'hésite à le faire, car il y a tout lieu de présumer que le commerce en ligne aura des effets délétères sur le tissu social. Il faudrait aussi, et pour les mêmes raisons, freiner l'étalement urbain. Mais qui se soucie de ces politiques à long terme en ce moment ? On vient d'ouvrir à Brossard un centre commercial géant qui se présente comme un milieu de vie intégré et qui ne pourra faire ses frais qu'en attirant les consommateurs de l'ensemble de la grande région de Montréal.

On a décidé de construire deux hôpitaux géants à Montréal. Ils seront situés tous les deux dans le centre ville. Les avantages d'une telle centralisation paraissent évidents sur le plan technique. Chaque médecin sera proche de tous ses collègues, chaque malade aura tous les services à sa portée. Par contre, ses proches devront faire de longs trajets pour se rendre à son chevet sans compter les milliers d'employés. Plusieurs se seront établis à Brossard ou à Repentigny pour pouvoir jouir d'une maison privée à distance raisonnable d'un centre commercial. Sur une période de cent ans, quels seront les coûts de ces déplacements? Quels seront les effets de la crise pétrolière ? N'oublions pas que parmi les causes des maladies traitées dans les grands hôpitaux, il y a la pollution de l'air des villes. A-t-on seulement soulevé ces questions?

Dans un article sur les changements qui s'imposent en agriculture, Wendell Berry a employé l'expression Solving for patterns, que nous traduirons par solutions en réseau. De quoi s'agit-il? L'image qu'il faut avoir à l'esprit en abordant désormais un problème n'est pas celle d'une voie ferrée – nous ne sommes plus au XIXe siècle, mais celle d'un édifice comme la Biosphère, le Pavillon américain à l'exposition universelle de 1967 à Montréal. Nécessaire à l'échelle de la réforme de l'agriculture la pensée en réseau l'est encore davantage quand il s'agit de faire face au pic pétrolier, au réchauffement climatique et à la crise alimentaire mondiale. La part de l'agriculture dans le pétrole consommé aux États-Unis est de 19 %. On voit mal comment ce pays pourrait devenir indépendant en matière d'énergie sans réensoleiller son agriculture fondée en ce moment sur le pétrole, le gaz.

Cela implique des changements radicaux dans une foule d'activités n'ayant à première vue aucun lien direct entre elles: recherche, enseignement universitaire, subventions à l'agriculture, retour aux petites fermes, accroissement du nombre d'emplois en agriculture. La puissance militaire des États-Unis est elle aussi liée au pétrole. Les changements nécessaires dans ce secteur auront un impact sur l'ensemble des autres secteurs comme dans le cas de l'agriculture. Chaque secteur interagissant ainsi avec les autres secteurs, la vision d'ensemble est celle d'une complexité terrifiante.

Tout se tient, quoi de plus banal que de le répéter. Il n'empêche qu'on a oublié que les problèmes auxquels nous sommes confrontés aujourd'hui sont la conséquence de développements linéaires dans lesquels on s'est engagé sans tenir compte de la complexité des situations. C'est ainsi qu'en Amérique du Nord, plus encore qu'ailleurs dans le monde, on a tout sacrifié à l'automobile et au camion: paysages, terres arables, tissu social, tissu urbain.

Il nous faut éviter de rester enfermés dans cette erreur, éviter aussi de penser que nous pourrons régler les problèmes qui en résultent en conservant les mêmes oeillères. Il va de soi qu'on ne peut pas planifier dans un tel contexte comme on l'a toujours fait et qu'on ne peut évaluer les progrès accomplis avec les méthodes quantitatives habituelles.

En dépit de la gravité et de la complexité des problèmes à résoudre, on reprend vite espoir quand on observe la convergence d'une multitude d'initiatives, d'individus et de petits groupes, mais aussi d'entreprises et d'organismes gouvernementaux. Cette convergence est manifeste alors même que les initiatives en cause ne sont coordonnées que de l'intérieur, par l'inspiration commune.

Cette inspiration commune a toutefois ses limites. S'il faut éviter de l'enfermer dans un processus bureaucratique qui tuerait les initiatives, il faut préciser les fins à atteindre et assurer ainsi une convergence plus cohérente et plus durable des divers efforts. Les fins supposent toutefois un leader qui les précise, les ordonne, les incarne et les propose à la population. C'est la rencontre d'un tel leader avec les initiatives de la base qui explique l'enthousiasme que l'élection de Barack Obama a suscité partout dans le monde. Ce mariage miraculeux durera-t-il? Il aura au moins été possible et il pourra servir d'exemple.

Que se passe-t-il dans une famille unie qui est plongée subitement dans la pauvreté après avoir connu l'aisance. ? Elle fait contre mauvaise fortune bon coeur. Admirable expression! Le sociologue américain Putnam dirait qu'elle mise sur son capital social, ou affectif. L'essentiel est que ce capital existe, ce qui suppose une vie intérieure, et des principes disposant au partage. Si la famille remplit ces conditions, elle gagnera beaucoup plus sur le plan du coeur qu'elle n'aura perdu sur le plan de la fortune. Sinon, elle éclatera.

C'est la situation dans laquelle les nations et l'humanité dans son ensemble se trouvent en ce moment. La croissance à l'ancienne certes pourra reprendre pendant un certain temps, mais compte tenu du réchauffement climatique, il n'est même pas certain que la chose soit souhaitable. Si elle peut durer, ce sera sous une forme bien différente de celle que nous connaissons, compte tenu du fait que nous atteignons la limite de presque toutes les ressources non renouvelables.

Le règne des fins

La première fin à viser, le bon coeur, est d'ordre spirituel. Il faut, par une éducation civique, morale et religieuse, donner au coeur la force de prévaloir contre la mauvaise fortune. Ce qui ne dispense pas de recourir à des analyses intelligentes. Avant de mobiliser le coeur, qui a lui aussi ses limites, il faut en effet distinguer la mauvaise fortune véritable de tous ces faux malheurs qui sont en réalité des occasions de se réconcilier avec la vie. Être privé de sa voiture pour se rendre au travail ce n'est pas une mauvaise fortune pour la plupart des gens, mais une occasion de profiter d'un voyage en autobus pour lire ou pour méditer, mettant ainsi à profit l'avantage d'être libéré d'une tâche servile: conduire une voiture. Être privé de l'appartenance à une communauté, à une maison, à une ville, végéter dans l'isolement est une mauvaise fortune. On constate que cet isolement est l'une des conséquences de cette croissance avec laquelle nous craignons tant de rompre. Être empêché de prendre l'avion pour retrouver des êtres chers dans un pays lointain est une mauvaise fortune. Le malheur est moindre si le but est d'assister à un événement sportif que l'on pourrait voir à la télévision.

Nous devrons tous nous livrer à des exercices de jugement de ce genre pour établir nos priorités dans un contexte de pénurie. Ajoutons que le bon coeur implique le sens du partage, qui lui-même suppose le sens de la mesure, de la proportion. En contexte de croissance illimitée, on a facilement l'illusion qu'on est le centre du monde, qu'on peut impunément faire converger toutes les ressources de la planète vers soi.

La seconde fin consiste à respecter le bien commun et à assurer sa préséance sur le bien particulier, qu'il soit local ou national. Dans le contexte actuel, le bien commun est universel. La terre et ses ressources appartiennent à tous. Il faut faire prévaloir ce principe sur celui de la propriété individuelle ou nationale. À la fin du XIXe siècle, l'américain Henry George a défendu ce principe dans un ouvrage, Progress and Poverty, qui connut un immense succès. On en vendit en effet 3 millions d'exemplaires. George éprouvait un vif sentiment d'injustice devant le fait que les propriétaires de la terre contenant du pétrole pouvaient tirer des fortunes fabuleuses du seul fait de ce droit de propriété. Le georgisme a été une doctrine extrêmement populaire et on peut présumer que si elle a disparu sans laisser même de souvenir, c'est parce que les groupes d'intérêts auxquels elle s'attaquait étaient déjà trop puissants.

Certes, pour que le coeur puisse prévaloir contre la mauvaise fortune, il faut qu'il puisse s'appuyer sur la fibre familiale et sur la fibre nationale, l'humanité étant pour la plupart d'entre nous une chose trop abstraite. Il faut donc accorder une place de choix au local et au national dans la hiérarchie du bien commun. Il est clair cependant que nous exposons l'humanité aux pires catastrophes si nous ne parvenons pas à nous élever moralement jusqu'à sentir l'obligation (l'obligation et non le choix) du partage avec l'ensemble des êtres humains.

La troisième fin consiste à préciser les conditions du bien commun national et local. Nous avons nous-mêmes pris position sur cette question dans un article récent intitulé: Un Québec résilient. Aucun leader politique québécois n'a encore joué ici le rôle que Barack Obama joue aux États-Unis. Les nombreuses initiatives convergentes évoquées dans la revue Développement social nous permettent d'espérer que s’il apparaissait un leader inspiré un jour prochain, les Québécois pourraient envisager l'avenir avec optimisme.

Voici à titre d'exemple, l'une des nombreuses initiatives dont on peut être témoin en ce moment au Québec:

Un service de transport collectif pro famille par France Moreau Centre 1 2 3 GO !

«Prendre l’autobus avec son petit relève parfois du sport extrême. Le moindre déplacement commande une logistique digne des grandes manoeuvres: le bambin, le sac des effets du petit, la mallette de travail, la poussette, sans compter les sacs des achats de la journée accrochés aux poignées de l’engin... Et voilà que c’est l’heure de pointe. Le chauffeur exige que la poussette soit fermée parce que le bus est bondé. Bref, la situation a de quoi ébranler les écologiques intentions du plus vert des parents qui finit par penser que sa vie serait plus rose, s’il prenait la voiture. Sensibles à cette réalité vécue par les jeunes familles, un groupe de mamans de la région métropolitaine, assisté par le Centre 1,2,3 GO !, a publié Poussette et astuces en autobus ! un petit guide gratuit lancé dans le cadre de la Semaine québécoise des familles 2008. Rapidement, le carnet devient un quasi « best-seller » et les 10 000 copies sont vite épuisées.

Petit résumé d’un grand succès

«Des parents engagés au sein d’Initiatives 1,2,3 GO ! et usagers des autobus et du métro, exprimaient le souhait que des améliorations soient apportées aux transports collectifs. « Les familles veulent pouvoir se rendre aisément vers les commodités de base du quartier (épicerie, pharmacies, cliniques médicales, organismes communautaires…) et profiter davantage des services offerts à leurs enfants (bibliothèques, installations sportives, établissements de loisir,…) » racontaient-ils. Ces Initiatives ont donc priorisé le dossier transport collectif et depuis janvier 2007, le Centre 1,2,3 GO ! les soutient dans leurs démarches. Après avoir documenté la nature des difficultés rencontrées par les familles, le Centre a soutenu la participation active de mères engagées au sein de 1,2,3 GO ! Ces mamans citoyennes ont mené des représentations auprès de diverses instances à qui elles ont proposé des approches de solutions en faveur d’un service de transport pro famille. En parallèle à ces démarches, un groupe de cinq mamans citoyennes ont eu l’idée de produire un carnet d’information destiné aux parents usagers des autobus. Au sommaire: choix de poussettes sécuritaires et simples à manier, réglementation appliquée, comportements sympathiques qui suscitent l’assistance des chauffeurs et des passagers, et, bien entendu, trucs de parents qui font le choix vert d’utiliser les transports en commun! Astucieuses, ces mamans ont également mis dans le coup le RTL, la STL et la STM qui ont profité du carnet pour informer les usagers sur les mesures familles adoptées par leur organisation. Place aux tout-petits (et aux poussettes dans lesquelles ils sont assis !) Pour télécharger Poussette et astuces en autobus.»
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