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Le français se porte mal à l'ONU |
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Marc Chevrier |
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Texte |
En principe l'une des langues de travail de l'ONU, le français peine à se tailler une place dans le fonctionnement de l'ONU et de ses multiples agences. Un article de Christian Rioux, publié le 14 juillet 2012 dans Le Devoir, a sonné l'alarme. Voici ce qu'on peut y lire :
L’Organisation des Nations unies a depuis sa fondation deux langues de travail qui ont le même statut officiel : l’anglais et le français. Depuis la publication du rapport Vareilles en février dernier, on sait pourtant que, lorsque vient le temps de recruter du personnel, l’anglais est obligatoire dans 84 % des postes alors que le français ne l’est que pour 7 %. Et encore, parmi ces rares employés qui parlent le français, plus d’un sur cinq est affecté à la traduction.
Pour Dominique Hoppe, le président de l’Assemblée des fonctionnaires francophones des organisations internationales (AFFOI), cette situation est inacceptable. Cette organisation, qui regroupe des francophones qui travaillent dans toutes les grandes organisations internationales, propose aux 56 pays membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) de ne plus tolérer ce monolinguisme. Hoppe réclame que les pays de l’OIF retiennent une partie de leurs cotisations afin de faire pression sur l’ONU, et qu’ils affectent ces sommes à un organisme qui s’assurera que le français y redevienne réellement une langue de travail.
« La situation du français à l’ONU est dramatique,dit Dominique Hoppe. Nous avons enfin une étude qui le démontre. Longtemps, on nous a dit que redonner au français toute sa place coûterait trop cher. Mais il n’en coûte pas un sou de plus de recruter des fonctionnaires qui parlent le français, et pas seulement l’anglais ! »
Comme l'a remarqué Catherine Lafforgue, responsable des communication de l'AFFOI, si cette politique de recrutement privilégiant l'anglais se maintient, l'ONU risquera à terme de devenir une « structure anglophone ».
Il semble que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon, n'ait pas répondu au rapport Vareilles dont il a reçu copie. Aux dires de Dominique Hoppe, l'enjeu dépasse la stricte défense du français. Ainsi : « Avec l’anglais, c’est la pensée unique qui s’impose, dit-il. Comme les fonctionnaires ne parlent qu’anglais, tous les logiciels, les modèles économiques, sociologiques ou de gestion de projets sont anglo-américains. Puisqu’ils parlent mieux anglais, ce sont les anglophones qui finissent par occuper les postes les plus influents. »
On peut lire aussi la lettre que Abdou Diouf a envoyée à Ban Ki-Moon le 14 mai 2012 au sujet du rapport Vareilles.
On se souviendra par ailleurs que sous la présidence de Nicolas Sarkozy, l'État français a tenu d'un côté un discours appelant ses ambassadeurs à « l'intransigeance francophone », et de l'autre, a laissé, sinon encouragé, ses représentants onusiens à s'exprimer en anglais uniquement. Une vidéo disponible sur Youtube fait un contraste saisissant entre les beaux discours et la réalité de la pratique.
De manière générale, l'ONU continue de se présenter comme une organisation multilingue, qui utilise le français et l'anglais comme langue de travail dans son secrétariat. Le chinois, l'arabe, l'espagnol et le russe, qui sont aussi des langues officielles, jouissent également du statut de langues de travail au Conseil de sécurité.
Source de l'article de Christian Rioux
http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/354579/les- (...)
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Source |
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Genre de texte |
Analyse |
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Politique |
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Politologie |
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