|
|
|
Islam |
Définition | Aperçus | Documents associés |
|
|
Définition |
Pour présenter l’Islam dans cette encyclopédie sur la francophonie, nous citerons un passage d’un livre d’Emmanuel Berl intitulé Europe et Asie. Après avoir évoqué les excès spéculatifs auxquels se livraient, avant le triomphe de l’Islam, des théologiens chrétiens trop hellénisés peut-être, Emmanuel Berl résume en quelques paragraphes les principes et les rites de la religion de Mahomet. Cette simplicité qui, selon cet auteur, fut la cause principale du succès de l’Islam dans l’ancien empire romain, ne serait-elle pas aujourd’hui aussi, l’une des causes du succès de cette religion? N’est-ce pas là le premier facteur dont il faut tenir compte dans ce dialogue entre l’Islam, l’Occident et l’Afrique noire qui donne la plénitude de son sens à la francophonie?
«Les agents dressaient contravention au sujet de l'homoousios et de l'homoiousios 1. L'administration romaine était mal préparée à cette sorte de police. Le scandale des persécutions. s'ajoutait au tohu-bohu des anathèmes. Les fidèles ébahis voyaient incarcérer les docteurs dont ils avaient le plus honoré, la science,. déposer les patriarches dont ils avaient vénéré le sacerdoce, excommunier les ascètes dont ils avaient admiré la rigueur, A ces hommes désorientés, l'Islam parut le coup, de vent et le rayon de soleil qui balayent les miasmes.
La simplicité de ses principes les réconciliait avec les autres hommes et avec le monde.- Allah est Allah. Les anges sont ses serviteurs ; les prophètes ses envoyés. Mahomet. clot la série des prophètes. Le Coran clôt la série des livres révélés; Les hommes ressusciteront dans un autre monde ; -leurs mérites seront récompensés et leurs péchés seront punis. Le destin de --toute vie est déterminé d'avance par la Sagesse divine : ce, qui est écrit est écrit. L'Islam n'enseignait rien de plus.
Les rites n'étaient pas moins; simples quo le dogme : prier cinq fois, par jour vers La Mecque, jeûner le mois du Ramadan, faire l'aumône, accomplir au moins une fois dans sa vie le pèlerinage de La Mecque, confesser qu'Allah est Allah et Mahomet le prophète d'Allah ; se battre pour défendre et propager sa foi, voilà tout ce qu'il exigeait de ses adeptes.
La religion redevenait donc accessible. La divinité cessait d'être prise dans un réseau décourageant de subtilités rituelles ou dogmatiques. L'Islam retentit comme une bonne nouvelle. Les peuples accueillirent avec ferveur ce grand message de vérité, qui les faisait renaître en Dieu, pour ce monde et pour l'autre. Il triompha avec une égale aisance dans Antioche et dans Ctésiphon.
Cette prédication qui attirait si fort n'excluait personne. L'admirable génie religieux de Mahomet, son tact, infaillible des choses de l'âme lui avaient fait ménager dans chaque religion ce qui demeurait en elle vivant et valable. Il avait accepté à La Mecque la dévotion à la pierre noire ; il respecta la foi des Perses aux anges et aux démons ; il reconnut en Moise un de ses plus grands prédécesseurs, en Abraham le père commun des fidèles. Les juifs le contraignirent -à les combattre ; il les combattit, mais jamais il n'attaqua la Bible. Au surplus, l'appel qu'il lançait, c'était bien le vieil appel du Deutéronome : « L'Éternel est ton Dieu, l'Éternel est un. P
De même pour les Chrétiens. L'Islam n'attaqua ni l'Évangile, ni la personne ni l'imitation du Christ. Il le proclame l'avant-dernier des prophètes. Et plus tard, on vit chez Al Hallaj la mystique chrétienne et la mystique musulmane se rejoindre. Ces jonctions par le haut, Mahomet, sans nul doute, les eût acceptées.
A cette tolérance métaphysique du prophète répondit, chez les musulmans, une extrême tolérance de fait. Ils étaient trop obsédés par leur propre foi pour vouloir éveiller celle de leurs voisins. lis étaient trop sûrs de la prédestination pour douter que l'infidèle ne fût sauvé sans leur aide s'il devait l'être, ou damné, quels que fussent leurs efforts, si cela était écrit. Quant à la ferveur de charité qui anime les âmes pieuses, ils l'assouvissaient par la guerre sainte : qui meurt pour son Dieu n'a pas besoin de le prêcher.
Ils avaient d'ailleurs des raisons pratiques pour freiner les conversions. Le converti devenait actionnaire de la grande société que l'Islam constituait et à laquelle les victoires d'Omar conféraient une prospérité fabuleuse. Selon, les règles immuables et quasi communistes, par lesquelles le prophète avait déterminé le partage du butin, la part des convertis était égale à celle des anciens musulmans chaque conversion signifiait donc, pour la communauté, un ayant droit de plus et -- puisque l'infidèle alimentait le budget de l'Islam -- une ressource de moins. D'autre part, ces cavaliers mystiques aspiraient modérément aux places. Il faut bien reconnaître que sur ce point leur tolérance tenait à leur magnanimité et non à leur avarice. Mahomet avait donné , l'exemple. Il prit pour secrétaire Moawiah, fils d'un certain Abou Sofa qui avait été à la Mecque son pire ennemi. La mère de Moawiah collectionnait, affirme-t-on, les oreilles coupées des premiers musulmans. Ceux-ci acceptèrent quand même Moawiah.»2
1. La dispute portait sur la question de savoir si les substances du, Père et du Fils étaient identiques ou analogies.
2-Emmanuel Berl, L'Europe et l'Asie, Gallimard, Paris, 1946 pour l'édition originale, 1969 pour la collection Idéées, p.60-62. |
|
Aperçus divers |
Rapports entre chrétiens et musulmans | Dès les débuts de l'hégire, les relations entre juifs et musulmans sont nettement mauvaises, les rapports entre chrétiens et musulmans, en revanche, semblent plutôt satisfaisants. On connaît ce verset du Coran, maintes fois cité: "Tu trouveras que les hommes les plus proches des Croyants par l'amitié sont ceux qui disent: "En vérité, nous sommes chrétiens". C'est qu'il y a parmi eux des prêtres et des moines, et qu'ils sont exempts d'orgueil". (V, 85)
| La langue arabe et la langue française | Conférence de M. Antoine Courban au Colloque de l'Académie internationale de Géopolitique de Paris. La langue arabe et la langue française sont toutes les deux de grandes langues de civilisation. Ces dernières ne sont pas très nombreuses. L'anglo-américain ne fait pas encore partie de cette famille, malgré son efficacité, son pragmatisme, et sa globalité.
C'est en toute légitimité que ces deux cultures ont le devoir de parler au monde et de le faire au nom de l'Homme.
La culture arabe est au coeur de l'Islam et de l'Orient. La culture française est au coeur de l'Occident ; c'est elle qui a su, avec le plus de bonheur, construire les concepts et l'ossature intellectuelle de l'Occident européen.
| Origine du monde selon la mystique des Bambaras | «Je voulais un endroit où la nature est toujours verte, où les habitants n'ont pas faim. Je tenais à sortir de la représentation de l'Afrique miséreuse. La mosquée est un élément très important du village : c'est une des plus vieilles du pays. Il y en a plusieurs de ce genre, elles datent du 7e ou 8e siècle, des débuts de la conversion de l'Afrique à l'Islam. Au plus haut du toit, il y a un œuf d'autruche, car dans la mystique des Bambaras, le monde a commencé dans un œuf d'autruche. Ce n'est que bien plus tard que sont apparus les croissants de lune sur le toit des mosquées Africaines. La forme de la mosquée est aussi inspirée des termitières. Je voulais montrer aux Africains que nous avons un passé.»
| La kora accompagne le chant grégorien au monastère de Keur Moussa au Sénégal | Petit, Béatrice, "La kora, un instrument africain qui évolue", journal En marche. Au monastère bénédictin de Keur Moussa, situé à 50 km de Dakar, résonne une musique étonnante, à la croisée des mélopées africaines et du chant grégorien. Des moines mélomanes y bichonnent une harpe traditionnelle, aujourd'hui renommée internationalement.
«Au moment des travaux du Concile sur la liturgie, Frère Dominique Catta est alors désigné pour l'abbaye Keur Moussa au Sénégal. Vatican II recommande aux missionnaires d'enraciner l'évangile dans les cultures et musiques locales. «Par obéissance, écrit Dominique Catta, je me suis ouvert aux instruments africains: le balafon, le djembé, les tambours... Un jour, j'ai entendu à la radio un instrument d'une sonorité exceptionnelle, la kora du Sud. Cadeau du ciel: un ami m'a alors offert une kora à accorder. J'ai fait venir des griots et ai immédiatement perçu une parenté avec la musique médiévale, et donc grégorienne. Je me suis lancé dans des essais. Le griot -musulman- jouait de la kora et je psalmodiais sur le même mode en adaptant un ton de psalmodie grégorienne». Dominique Catta se passionne et convainc les autres moines d'apprivoiser l'instrument le plus riche et le meilleur pour accompagner les psaumes.«Depuis lors, la kora s'est introduite en reine dans notre vie monastique d'où elle a conquis une audience internationale», poursuit Frère Dominique.»
| Détournement des traditions aux fins d'exploitation des enfants | OIM, Organisation internationale pour les migrations, article intitulé: «L'OIM met en garde contre le détournement en des traditions aux fins d'exploitation des enfants en Afrique de l'Ouest.» « Les pratiques africaines informelles et traditionnelles des familles pauvres qui confient leurs enfants à des amis, à des parents ou à des écoles hors du système éducatif officiel, telles que les écoles coraniques ou daaras, en invoquant le manque de moyens qui les empêche de leur faire fréquenter les établissements officiels, ont longtemps été considérées comme une forme de soutien communautaire. L'enseignement dispensé dans les écoles coraniques, à l'intention des riches comme des pauvres, a dans ces pays la réputation d'être un enseignement qui fait apprécier les privations matérielles et aide les parents à devenir des adultes responsables, et jouit à ce titre d'une bonne image auprès des populations. Cependant, ces pratiques, qui ne font l'objet d'aucun contrôle, placent les enfants à la merci des trafiquants d'êtres humains et les exposent ainsi à des mauvais traitements de différentes natures. »
|
|
|
| Les difficultés du dialogue islamo-chrétien | André Patry | Religion, civilisation, islamisme, Coran, Bible | En 1976 eut lieu à Tripoli le premier séminaire islamo-chrétien organisé par le Saint-Siège et un État musulman. À l'issue de la rencontre, Kadhafi a fait adopter à la hâte un rapport, publié en arabe seulement, qui contenait l'article suivant: «Les deux parties regardent avec respect les religions révélées; par conséquent, elles distinguent entre le judaïsme et le sionisme, considérant le sionisme comme un mouvement raciste agressif, étranger à la Palestine et à toute la région de l'Orient.» |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|