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Droits de l'Homme |
Enjeux | Aperçus | Documentation |
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Enjeux |
En matière de droits de l'Homme, c'est l'Occident qui admoneste l'Afrique le plus souvent et non l'inverse. L'un des plus grands juristes actuels, le Français Alain Soupiot, estime pourtant que notre conception des droits de l'Homme gagnerait à prendre en compte certaines valeurs africaines. Voici un extrait de son dernier livre.
La contribution de l'Afrique aux Droits de l'Homme
«C’est du reste à l’Afrique que nous devons la tentative juridiquement la plus remarquable d’appropriation des droits de l’Homme, avec la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples du 27 juin 1981. Comme son nom le laisse entendre, cette Charte, tout en reprenant à son compte les droits individuels figurant dans les déclarations occidentales, les insère dans une conception de l’Homme qui n’est pas celle de l’individu sujet insulaire, mais celle d’un être lié à ses semblables, qui tire son identité de son appartenance à une série de communautés. D’où la présence dans cette Déclaration d’autres sujets que l’individu ou l’État, et vis-à-vis desquels les individus comme les États ont des devoirs (art. 27,29) : la famille (qui n’est pas seulement l’objet d’un « droit » de l’individu, que l’État doit assister dans sa mission de « gardienne de la morale et des valeurs traditionnelles reconnues par la Communauté » (art. 18) ; le peuple, « dont la réalité et le respect des droits doivent nécessairement garantir les droits de l’homme », et qui a le « droit de lutter pour sa libération contre la domination étrangère, qu’elle soit d’ordre politique, économique ou culturel » (art. 20).
On peut penser que notre conception des droits de l’Homme gagnerait à prendre en compte certaines de ces « valeurs africaines », ce qui rouvrirait la porte de leur interprétation et permettrait aux pays occidentaux de résoudre certains des problèmes qu’ils se posent aujourd’hui. Ne pas séparer l’homme des relations qu’il entretient avec ses semblables (art. 28), poser le principe de solidarité (art. 29), affirmer le droit des peuples à la protection de leur environnement (art. 24) ou protéger la famille dans son rôle éducatif (art. 18 et 29), voilà autant de « valeurs » qui ne figurent pas dans la Déclaration universelle, mais qui n’en ont pas moins une portée universelle.»
Soupiot, Alain, Homo juridicus. Essai sur la fonction anthropologique du Droit, Paris, Seuil, 2005, p. 304-305. |
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Aperçus divers |
Sommet parallèle de la Francophonie | Le sommet parrallèle des ONG, Regard sur le monde, no.5, automne 1999 Lors du Sommet de Moncton en 1999, un Sommet parrallèle est organisé. Des ONG s'y rassemblent afin d'aborder des questions touchant aux droits de la personne et aux enjeux sociaux dans la Francophonie.
«Michel Frenette, directeur général de la section canadienne-française d'Amnistie Internationale affirme que "ce sommet des chefs d'État et de gouvernement est une séance privée qui ne permet pas la participation de nombreuses organisations non gouvernementales luttant pour les droits et le bien-être des personnes les plus défavorisées des pays francophones. Le sommet parallèle nous permettra d'aborder des problèmes qui ne seront probablement pas à l'ordre du jour du sommet officiel».
| Liberté de presse, classement 2006 selon Reporters sans frontières | Reporter sans frontière, Classement mondial de la liberté de presse 2006 La France, les Etats-Unis et le Japon perdent encore des places ; Haïti et la Mauritanie progressent rapidement. Le Bénin occupe le 24e rang, Maurice le 33e , la France le 37e, le Mali le 38e.
«Reporters sans frontières publie aujourd'hui son cinquième classement mondial de la liberté de la presse. Alors que les pays les plus répressifs restent les mêmes, de nouveaux Etats se glissent en tête du classement, devançant souvent les démocraties occidentales.
"Malheureusement, rien ne change chez les pires prédateurs de la liberté de la presse dans le monde. Les journalistes nord-coréens, érythréens, turkmènes, cubains, birmans ou chinois paient de leur vie ou de leur liberté le fait de vouloir nous informer, a déclaré Reporters sans frontières. Ces situations sont extrêmement graves et il est urgent que les dirigeants de ces Etats acceptent la critique et cessent de réprimer systématiquement les médias de la manière la plus violente".
"Chaque année, de nouveaux pays de l'hémisphère Sud gagnent des places et se positionnent devant des Etats européens ou les Etats-Unis. C'est une bonne nouvelle qui prouve, une fois de plus, que même très pauvres, des pays peuvent se montrer particulièrement respectueux de la liberté d'expression. En revanche, la lente mais constante dégradation de la situation aux Etats-Unis, en France et au Japon nous inquiète au plus haut point", a ajouté l'organisation. »
| Droits de l'homme |
«Burkina Faso / Côte d'Ivoire : Impunité et médias de la haine au cœur de la Francophonie», Reporters sans frontières, 25 novembre 2004. Lors du sommet de 2004, Reporters sans frontières a diffusé un appel à la Francophonie, la pressant d'exercer des sanctions envers plusieurs pays membres pour non respect de la liberté de presse et des droits de l'homme. Les pays visés sont la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, la Guinée équatoriale, le Laos, le Rwanda, la Tunisie et le Viêt-nam .
« Reporters sans frontières demande, une nouvelle fois, comme prévu dans la Déclaration de Bamako signée en 2000, des sanctions contre les pays qui violent massivement la liberté d'expression. La Francophonie prévoit un mécanisme de sanction des pays "en cas de rupture de la démocratie ou de violations massives des droits de l'homme". Ces sanctions vont de la réduction des contacts avec l'Etat concerné à sa suspension. Il est urgent, aujourd'hui, d'utiliser ce dispositif. Cela donnerait à la Francophonie l'autorité et la crédibilité qui lui manquent en matière de respect des droits de l'homme.
A l'inverse, ne rien faire à Ouagadougou, comme lors du précédent sommet de Beyrouth en 2002, serait un véritable camouflet pour les victimes de violations des droits de l'homme dans l'espace francophone. »
| Droits de l'homme | La francophonie est divisée, nouvelle de Radio-Canada, 4 sept. 1999. « Certains chefs d'État africains sont entrés à l'Université de Moncton sous les huées de dizaines de manifestants. Ces derniers veulent dénoncer les crimes de guerre et la barbarie qui sévissent dans des pays comme le Congo. »
| Objets des assemblées au Sommet de Québec 1987 | Le monde, 7 septembre 1987 « Une certaine solidarité politique et financière s'est ainsi manifestée autour du président Amine Gemayel, venu de si loin exposer les malheurs du Liban, tandis que le maréchal Mobutu, chef de l'Etat zaïrois, parvenait à atténuer son image en exposant une vision originale des vertus de la langue française, " garante de l'authenticité africaine ".
Les droits de l'homme n'ont pas été négligés pour autant, puisque MM. Mitterrand et Mulroney, tout en se défendant de vouloir instituer une " police collective ", les ont à tout le moins évoqués – et ils ont promis de le faire encore, – soulignant néanmoins que " le sous-développement compte pour beaucoup dans l'appréhension de la démocratie, question qui à distance se posera de toute façon à la francophonie ".
L'agriculture, l'énergie, la formation technique, figureront donc en priorité parmi les opérations multilatérales francophones au cours des deux ans à venir. Mais aussi la communication audiovisuelle, car, à nombre de petites nations ou communautés aux identités fragiles, la culture française semble être l'un des rares moyens pour échapper, au moins partiellement, à la standardisation de la planète. »
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Documentation |
Articles | Gaudusson, Jean du Bois de, «Justice, droits de l’homme et francophonie», Droits fondamentaux, no 2, janvier-décembre 2002 (format PDF). Au moment de la rédaction de cet article, l'auteur était président de l’Agence universitaire de la Francophonie, président honoraire de l’Université Montesquieu Bordeaux IV.
(diffusion sur internet) (2002) | Fédération internationale des droits de l'homme, La Francophonie et les droits de l’Homme. De la parole à l’acte, combien de temps encore ?, 14 octobre 2002 (diffusion sur internet) (2002) | Frémont, Jacques, «Francophonie, droits de l'Homme, paix et démocratie : Un bilan de dix années d'engagement», dans Francophonie et démocratie, Paris et Bruxelles, Éditions Pedone et Bruylant, 2001, p. 671-694. L'article est disponible au format PDF. (diffusion sur internet) (2001) | Documents officiels | Déclaration de Saint-Boniface sur la prévention des conflits et sécurité humaine (Conférence ministérielle, 13 et 14 mai 2006, Saint-Boniface, Canada). (2006) | Déclaration de Bamako (Symposium sur le bilan des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l'espace francophone, 1-3 novembre 2000, Bamako, Mali). (2000) | Déclaration de Luxembourg (Conférence des femmes de la Francophonie, 4-5 février 2000, Luxembourg). (2000) |
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| | Réseaugraphie |
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Associations | Association francophone des commissions nationales de promotion et de protection des droits de l'homme | Il s'agit d'une «association internationale à but non lucratif qui poursuit ses objectifs par la coopération entre ses membres.
L'Association répond à la recommandation de créer "un Réseau des Commissions nationales des droits de l'homme" inscrite dans la Déclaration et le projet de Programme d'action de Bamako, tels qu'adoptés, le 3 novembre 2000, à l'issue des travaux du Symposium international sur le bilan des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l'espace francophone. La Déclaration de Bamako est annexée aux présents statuts.» (extrait des statuts). Elle fut créée en mai 2002, et son siège social est à Paris. | Action Francophone Internationale (AFI) | «L'association Action Francophone Internationale a pour but de défendre une libre adhésion à la francophonie réelle, celle qui se compose d'individus différents mais solidaires, et de multiplier les possibilités d'agir par-delà les barrières raciales, sociales, nationales et culturelles et religieuses, en utilisant la langue française comme moyen de lutte contre la passivité, l'oubli et le mépris à l'égard de l'idéal francophone.» Cette association adopte une position critique vis-à-vis de la Francophonie institutionnelle : «Si nous ne pouvons nier l'existence de la Francophonie institutionnelle et gouvernementale, nous souhaitons dans le cadre de l'AFI nous en dissocier. (...) La Francophonie à l'échelle des Gouvernements et des Institutions est devenue en effet une sorte de coquille vide qui trahit le sens que nous voulons donner à la francophonie, celle des individus, qui par leur seule volonté de s'identifier comme francophones peuvent agir à une échelle internationale qu'ils soient francophones de fait ou qu'ils veuillent le devenir par l'apprentissage du français, qu'ils soient originaires d'Afrique, de Chine ou d'ailleurs dans le but de contribuer à un monde meilleur. Ne laissons plus les Gouvernements et les Institutions mépriser davantage l'idéal rassembleur de la francophonie!» (Qu'est-ce que l'association Action Francophone Internationale (AFI) ?) | Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l'Homme (RADDHO) | « (...) organisation non-gouvernementale (ONG), non partisane et laïque qui fut créée à Dakar le 21 avril 1990 par un groupe d'intellectuels africains, constitué en majorité de chercheurs et enseignants à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Elle pour buts de promouvoir, défendre et protéger les droits de l'homme au Sénégal et en Afrique (...).» | Organisation internationale de la Francophonie | Espace francophone des droits de l'homme, de la démocratie et de la paix | Site lancé en 2004 par la Délégation aux droits de l'Homme et à la Démocratie de l'OIF. Suite à la Déclaration de Bamako, (novembre 2002), la délégation a un mandat d'observation du processus démocratique et du respect des droits de l'homme au sein des pays membres de la Francophonie. | Paix, démocratie et droits de l'Homme | Présentation de la politique officielle et des initiatives de l'Organisation internationale de la Francophonie en matière de droits de l'homme et de promotion de l'idéal démocratique. «L'OIF entend apporter une contribution significative à la promotion de la paix, de la démocratie, et au soutien à l'État de droit et aux droits de l'Homme, en mettant notamment l'accent sur la prévention. Une vie politique apaisée et la jouissance par les citoyens de tous leurs droits, objets de la Déclaration de Bamako, sont en effet considérées comme des éléments indissociables du développement durable.» | La Francophonie et la démocratie (Francophonie / Langue française, Ministère des Affaires étrangères, France) | |
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