|
|
|
Politique linguistique |
Définition | Aperçus | Documentation | Documents associés |
|
Définition |
«Sur les 6 000 langues parlées à travers le monde, 85 jouissent de la protection d'États souverains ; la protection d'une trentaine d'autres langues dépend d'États non souverains, comme le Québec, la Catalogne et Porto Rico.
La politique linguistique d'un pays peut s'exprimer dans sa constitution et dans ses lois, ou, implicitement, par les usages généralement observés dans les rapports entre le gouvernement et ses citoyens. Ainsi, comme le soulignait le professeur de droit José Woerhling, même si la Constitution américaine ne traite pas du statut et de l'emploi des langues, il n'en demeure pas moins que, de par la législation fédérale et de par les pratiques observées dans les administrations aux États–Unis, l'anglais s'y est acquis implicitement le statut de langue officielle. Comme l'observait Juan F. Perea, professeur de droit américain, «despite the absence of federal laws declaring English to be the official language of our country, some federal laws do, in effect, produce this result" ( ). Il appert qu'au XIXe siècle plusieurs États américains pratiquaient une certaine forme de bilinguisme officiel, l'allemand, le français ou l'espagnol étant reconnu comme deuxième langue de l'État ou de l'enseignement avec l'anglais. » Marc Chevrier, Source et suite. |
|
Aperçus divers |
Présence du français en Algérie | Grandguillaume, Gilbert, «La confrontation par les langues», revue «Anthropologie et Sociétés», Département d'anthropologie de l'Université Laval, Volume 20 numéro 2,«Algérie. Aux marges du religieux», 1996 (disponible en ligne sur erudit.org) « Introduite avec la conquête, la langue française a remplacé l'arabe dans presque tous les usages écrits. La mise en place d'une administration française a accru l'importance de l'écrit. Par contre, les fortes restrictions mises par les autorités coloniales à développer l'enseignement dans le milieu dit « indigène » ont limité l'expansion du français aux populations en contact suivi avec la population française : villes, bourgs de colonisation. La majeure partie de la population était donc vouée à l'analphabétisme et à l'expression dans sa langue locale.
A partir de l'indépendance, dans une volonté de développement et de lutte contre l'analphabétisme, le gouvernement a multiplié les écoles, les lycées et les universités : toutes institutions qui se sont trouvées être des lieux de diffusion de la langue française. Le frein à cette expansion, que la politique d'arabisation a voulu marquer, est intervenu tardivement : décidée dès 1962, mais rendue effective dans les années 1970-1980, cette politique a toujours laissé une place privilégiée à la langue française, enseignée dès l'école primaire. Parallèlement, le développement des structures administratives, fonctionnant en français, a contribué à la même expansion. L'arabisation de l'administration, décidée en 1968, s'est installée lentement et n'est que partiellement réalisée à ce jour. Le secteur économique a toujours fonctionné en français. La connaissance imparfaite du français chez les jeunes générations est due autant à la mauvaise qualité de l'enseignement qu'aux mesures restrictives adoptées. Tout l'enseignement algérien est maintenant donné en arabe. Mais, dans le même temps où le pouvoir tentait de contenir cette expansion au profit de l'arabe, la transmission de programmes de télévision par paraboles, sans contrôle possible de l'État, a de nouveau branché la population sur la langue française (Rouadjia 1990 : 232-242). »
| Barrière non tarifaire | Maurais, Jacques, allocution d'ouverture des 3es Journées scientifiques du réseau Sociolinguistique et dynamique des langues de l'AUF, Moncton, 2 novembre 2005 «On se rappellera que les Canadiens francophones étaient beaucoup plus en faveur des accords de libre-échange avec les États-Unis que les Canadiens anglophones parce qu'ils se sentaient protégés du seul fait qu'ils parlent une langue différente. C'est un point qui mérite qu'on s'y attarde un peu. En effet, la langue peut constituer une barrière du point de vue économique ; en termes techniques, on parle alors de barrière non tarifaire.»
| Les langues d'enseignement au Burkina Faso | LECLERC, Jacques. «Burkina» dans L'aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval, 3 mai 2006, (16 août 2006), Burkina Faso (Le domaine de l'éducation )
«En vertu de la loi no 013/96/ADP portant loi d'orientation de l'éducation, le français et les langues nationales sont les langues d'enseignement:
«1) Les langues d'enseignement sont le français et les langues nationales.
2) D'autres langues sont utilisées comme disciplines d'enseignement.
«Dans les faits, ce n'est pas si simple que cela peut en avoir l'air. La plupart des expériences tentées pour introduire les langues dans l'enseignement ont échoué. On parle d'alphabétisation pour les langues nationales, mais de scolarisation pour le français. C'est pourquoi seul le français est enseigné, tant au primaire qu'au secondaire. Aucune langue étrangère autre que le français n'est vraiment enseignée au primaire dans les écoles publiques. Au secondaire, deux langues sont ajoutées: l'anglais et l'allemand (ou l'arabe pour les musulmans dans les écoles franco-arabes).
Seuls 17 % des enfants réussissent à terminer leur secondaire et à peine 1 % des Burkinabés atteignent le niveau universitaire. Le Burkina connaît un taux d'analphabétisme tellement élevé (80 %) qu'il constitue un véritable goulot d'étranglement au point de vue du développement économique. Parmi les pays d'Afrique subsaharienne, le Burkina reste l'un des pays ayant les taux les plus faibles de scolarisation et les plus forts d'analphabétisme. »
(conclusion)
«Le Burkina pratique une politique de non-intervention en ce qui a trait au français et une politique très sectorielle pour les langues nationales. Il faut dire que l'État a toujours été plus préoccupé à consolider le pouvoir en place que de gérer des langues qui, dans les faits, ne causent apparemment pas de problème de société. En ce sens, le Burkina a simplement poursuivi la politique coloniale. En Afrique, ce genre de politique est de plus en plus appelé à changer pour laisser davantage de place aux langues nationales. Beaucoup de Burkinabés pensent que l'État devrait accorder plus d'importance à ces langues, mais la connaissance du français est devenue une obligation d'ordre économique. Le pays n'a pas encore réussi à harmoniser ses politiques linguistiques. »
| Zone de libre-échange des Amériques | Maurais, Jacques, allocution d'ouverture des 3e Journées scientifiques du réseau Sociolinguistique et dynamique des langues de l'AUF, Moncton, 2 novembre 2005. « [...] le Québec a organisé un premier séminaire inter-américain sur la gestion des langues qui a permis de poser la question de la place des diverses langues officielles et autochtones dans la future Zone de libre-échange des Amériques. Dans le document final, les participants à ce premier séminaire inter-américain ont appelé les États et les organisations à mieux assurer la place des différentes langues du continent dans leurs échanges. Un deuxième séminaire sur le même thème a eu lieu à Asunción et le troisième doit avoir lieu à Rio de Janeiro, ce qui montre bien que les préoccupations québécoises ont désormais un écho en Amérique latine.»
| Jean-Claude Corbeil et la législation linguistique au Québec | Site Bilan du siècle, Université de Sherbrooke.
« En 1971, il devient le directeur linguistique de l'Office de la langue française, un organisme gouvernemental chargé de superviser les travaux d'implantation du français dans les milieux de travail au Québec. Au cours des années qui suivent, il participe à plusieurs projets législatifs relatifs à la question de la langue au Québec. C'est le cas de la Loi 22 faisant du français la langue officielle du Québec, en 1974, puis de la Charte de la langue française (Loi 101) que fait adopter le gouvernement québécois en 1977. Après son départ de l'Office de la langue française, en 1977, il s'engage dans la rédaction d'un livre intitulé L'aménagement linguistique du Québec. De plus, il s'implique dans plusieurs projets de l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), qui deviendra l'Agence de la Francophonie.»
| Espace public francophone | Wolton, Dominique, Demain la francophonie, Flammarion, Paris, 2006. «Créer enfin un espace public francophone! Il n'y a pas d'espace public politique francophone en France. Et même dans le monde, même à Montréal, Bruxelles, Alger, Dakar, Hanoï... Les initiatives, pas plus que les débats, ne sont visibles. Rien que des annonces officielles, à minima, qui donnent le sentiment étrange d'une grande famille unanime. Unanime à 63 pays... Il est urgent de créer un espace de discussion contradictoire. Les publics seraient peut-être plus intéressés s'ils comprenaient les enjeux et les controverses. On demande de s'intéresser à la mondialisation sans avoir beaucoup de prise sur elle, alors même que la francophonie, et les autres aires culturelles, sont des leviers de connaissance et d'action. Il faut expliquer les positions opposées, travailler sur les représentations et les stéréotypes, les rapports entre culture et communication. Affronter les conflits et les paradoxes au sein de la francophonie. Accomplir à la fois un travail de connaissance et de journalisme. Il n'existe pas de réelle presse francophone, et la francophonie, en dehors des actes officiels, est quasi absente dans les presses nationales. Et ce n'est pas en réduisant la francophonie à son fonctionnement institutionnel que l'on créera une demande plus forte. Celle-ci existerait à condition d'accéder à une francophonie plus ouverte, plus contradictoire. Toutes ces ambiguïtés sont autant révélatrices de la France, que de la francophonie. Tout est trop lisse, officiel. Où est la société civile, où sont les militants ? »
|
|
|
Documentation |
Livres | Calvet, Louis-Jean, La guerre des langues - Et les politiques linguistiques, Hachette Pluriel Reference, poche, essai, 1999
«La «guerre des langues» est une métaphore commode, mais les langues, elles-mêmes, ne peuvent pas se faire la guerre. Ce sont les êtres humains qui luttent, s’opposent ou composent. Et nous pouvons suivre leurs relations conflictuelles à travers les relations entre leurs langues. »(L-J Calvet, dans un article au courrier de l'unesco) (1999) | Articles | Feussi, Valentin, «Politique linguistique et développement durable au Cameroun : perspective émique ou perspective étique ?». Communication présentée dans le cadre du colloque « Développement durable : leçons et perspectives», Ouagadougou, 1er-4 juin 2004 (format PDF). (diffusion sur internet) (2004) | Ndimurukundo-Kururu, Barbara, «Problématique de la législation linguistique au Burundi». Communication présentée dans le cadre du colloque « Développement durable : leçons et perspectives», Ouagadougou, 1er-4 juin 2004 (format PDF). Résumé : «En abordant la problématique de la législation linguistique au Burundi, l’auteur présente la situation et le statut juridique des langues avant, pendant et après les périodes coloniales allemande et belge. Elle formule ensuite des propositions pour une législation et une gestion planifiée de la diversité linguistique dans l’espace francophone en général et au Burundi en particulier.» (diffusion sur internet) (2004) | Actes de colloque | Chaque année, la Biennale de la langue française - c'est le nom de l'Association - organise un colloque international. Les thèmes du colloque de 2005, qui eut lieu à Bruxelles, étaient: « Quelle place pour la langue française en Europe? » et « Langue et littérature française en Belgique. » On peut lire les actes de ce colloque sur le site de L'Association. (publication sur internet) (2006) | Bibliographies | Cette bibliographie a été établie à l'occasion du séminaire international « la voie de la francophonie »qui a rassemblé au CIEP, du 23 au 25 novembre 2005, trente universitaires responsables de départements d'études françaises ou francophones.
Les deux premières parties, langue et littérature, adoptent un classement géographique dans la
mesure où l'émergence des diverses formes littéraires et linguistiques de la francophonie est
intimement liée à l'histoire de chaque zone. La troisième partie, elle, traite globalement de cette
diversité culturelle et des enjeux géopolitiques de la francophonie.
Parmi les nombreuses anthologies sur la littérature francophone, seules les plus récentes ont été
mentionnées. Quelques références d'oeuvres littéraires ont été fournies en complément.
Sélectionnées de manière arbitraire, elles ont pour but de donner une idée des oeuvres qui ont
marqué la littérature francophone. (2005) | Revues | Revue d'aménagement linguistique - Hors série : « L'aménagement linguistique au Québec : 25 ans d'application de la Charte de la langue française », automne 2002. Présentation et sommaire sur le site de l'Office québécois de la langue française. On peut consulter le texte intégral des articles en format PDF. (2002) | Terminogramme, no 101-102, hors-série : « Interventions sociolinguistiques et pratiques langagières. L'Office de la langue française de 1961 à 2001 ». Numéro préparé sous la direction de Monique C. Cormier et Noëlle Guilloton |
|
|
|
| Survol de quelques législations linguistiques dans le monde | Marc Chevrier | Langues, langues officielles, politique linguistique, langues:législations nationales | 53 langues possèdent dans le monde le statut de langue officielle. L'anglais était officiel dans 39 États (États fédérés compris), le français l'était dans 31, l'allemand et l'espagnol respectivement dans 16 et 12 États. |
| | Petite histoire de la politique linguistique au Québec | Marc Chevrier | | La première loi à caractère linguistique du Québec fut timide. Elle créa en 1961 l'Office de la langue française. Ce fut le gouvernement Bertrand qui adopta en novembre 1969 la première loi linguistique du Québec, la Loi pour promouvoir la langue française au Québec (loi 63) 42. Cette loi poursuivit des buts contradictoires. D'une part, elle enjoignait les commissions scolaires de donner leurs enseignements en français ; |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
| |
| |
|
|
|
|
Littérature et dialogue interculturel > Conditions politiques du dialogue interculturel | |
diversité culturelle, dialogue interculturel, Québec, ALENA, exeption culturelle, cinéma | Comme en témoigne la place des créateurs dans les entreprises d'émancipation nationales, un lien réel unit l'expression culturelle, assurée et authentique, avec la possibilité de contribuer au dialogue dans la sphère politique. | La politique linguistique au Québec, 1977-1987 > L’ambivalence de la loi 22 | |
Les auteurs de la Loi 22 n’avaient pas compris ou voulu comprendre qu’il était impossible de satisfaire à la fois les anglophones et les francophones. Le gouvernement apprit, à ses dépens, qu’en matière de langue, on ne peut pas servir deux maîtres. | La politique linguistique au Québec, 1977-1987 > Loi 101 : positions de René Lévesque et de Camille Laurin | |
Bien qu’ils fussent d’accord sur les objectifs fondamentaux, les ministres ne s’entendaient pas tous nécessairement sur le choix et l’importance des mesures législatives à mettre de l’avant. | La politique linguistique au Québec, 1977-1987 > Une loi inscrite dans la durée (Loi 101) | |
L’avenir du français au Québec est intimement lié à l’avenir du Québec dans tous les secteurs. Une langue n’avance jamais seule quand elle est l’expression d’une identité, le symbole de valeurs collectives. |
|
|
|
| | Réseaugraphie |
|
|
Associations | Mouvement estrien pour le français | « Le Mouvement estrien pour le français (MEF) existe depuis 1981. Il est voué à la défense et à la promotion du français. Son action s'exerce principalement en Estrie (Cantons de l'Est), mais aussi, partout au Québec. Il encourage tout organisme partageant ses objectifs fondamentaux.» | La langue française au Québec | Radio-Canada | L'essentiel sur la Loi 101: les débats publics, les combats devant les tribunaux qu'elle a suscités. «Le 26 août 1977, la Charte de la langue française devient la plus élaborée des politiques linguistiques jamais adoptées au Québec. Mieux connue sous le nom de « loi 101 », elle consacre des années de lutte pour la primauté du français dans la province. Mais à l'instar des controversées « lois » 63 et 22 qui l'ont précédée, elle attise les passions et fait l'objet de contestations successives devant les tribunaux.» | Médias | Année francophone internationale | Actes du Colloque Francophonie au pluriel tenu à Paris en mai 2001 à l'occasion de la célébration du dixième anniversaire de L'Année francophone internationale. Le programme est divisé en trois axes: "Quelle francophonie? Quelle diversité culturelle? Quelle information dans l'espace francophone?"
On a exprimé le souhait que l'institution de la Francophonie se recentre sur ses origines (les fondateurs de l'ACCT portaient cet élan de coopération) et consolide les liens avec les personnes, tant dans ses actions pour assainir les relations Nord-Sud, que dans son ouverture à toutes les minorités. | ONG | Linguapax | ONG située à Barcelone. En 2001, à la suite d'une série de conférences organisées par l'UNESCO, Linguapax a été fondé dans le but de promouvoir la diversité linguistique dans les relations internationales et dans l'éducation, notamment en encourageant la recherche en politique linguistique.
On trouvera sur leur site des articles et des actes de séminaires et de conférences, de même que des ressources pour l'enseignement plurilingue. | Organismes internationaux | Fédération européenne des institutions linguistiques nationales | La Fédération européenne des institutions linguistiques nationales, qui existe depuis 2003, «(...) regroupe des institutions intervenant dans la recherche, la documentation et la mise en œuvre des politiques relatives aux langues officielles des Etats membres de l'Union européenne (...)» Les objectifs qu'elle poursuit sont : «la collecte et l'échange d'informations sur les langues officielles de l'Union européenne; l'expertise sur la politique linguistique de l'Union européenne; la préservation de la diversité linguistique au sein de l'Europe; la promotion de l'apprentissage des langues au sein des Etats membres de l'Union.» L'institution membre qui représente la France est la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF). On trouve notamment sur le site des informations précises sur les législations linguistiques des pays membres de l'UE. | Sites gouvernementaux | Délégation générale à la langue française et aux langues de France | «La délégation générale à la langue française et aux langues de France élabore la politique linguistique du Gouvernement en liaison avec les autres départements ministériels.
Organe de réflexion, d'évaluation et d'action, elle anime et coordonne l'action des pouvoirs publics pour la promotion et l'emploi du français et veille à favoriser son utilisation comme langue de communication internationale. Elle s'efforce de valoriser les langues de France et de développer le plurilinguisme. | Secrétariat à la politique linguistique (Gouvernement du Québec) | «Sous l'autorité de la ministre responsable de la Charte de la langue française, le Secrétariat à la politique linguistique a un mandat de coordination, de concertation et de promotion à l'égard de la politique linguistique québécoise.» | Délégation générale à la langue française | «La délégation générale à la langue française et aux langues de France élabore la politique linguistique du Gouvernement en liaison avec les autres départements ministériels.
Organe de réflexion, d'évaluation et d'action, elle anime et coordonne l'action des pouvoirs publics pour la promotion et l'emploi du français et veille à favoriser son utilisation comme langue de communication internationale. Elle s'efforce de valoriser les langues de France et de développer le plurilinguisme. » |
|
|
|
|
|