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Pic Pétrolier |
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Définition |
La quantité de pétrole dans le monde est limitée et, à l'échelle où nous nous situons, elle n'est pas renouvelable. On continue, certes, de découvrir de nouveaux puits, mais à des coûts de plus en plus élevés, pour un pétrole de qualité décroissante. Tôt ou tard, la production doit atteindre un sommet pour décroître ensuite. C'est ce sommet qu'on appelle pic pétrolier. En 1956, le géologue américain, M. King Hubbert, avait prédit que pour ce qui est des États-Unis, le sommet serait atteint en 1970, ce que les faits ont confirmé. Il situait le pic pétrolier mondial autour de l'an 2000.
Tout le monde admet aujourd'hui que le pic pétrolier mondial est inévitable, que la question n'est plus de savoir s'il aura lieu, mais quand il aura lieu. Certains estiment que nous l'avons déjà atteint, d'autres pensent qu'il surviendra entre 2010 et 2020, rares sont ceux qui le situent après 2020. Quelle que soit l'hypothèse retenue, il y a urgence car de nombreux experts et le simple bon sens nous avertissent que pour éviter les catastrophes, il faut se préparer pendant au moins vingt ans. L'une des raisons pour lesquelles il est difficile de faire des prédictions précises c'est que les pays qui ont nationalisé les puits de pétrole, comme l'Arabie Saoudite et le Vénézuela, ne sont pas tenus de rendre publiques leurs données sur les réserves.
Les mises en garde actuelles n'émanent pas de quelques écologistes alarmistes, mais des experts les plus dignes de foi. Ils se sont regroupés dans une Associtation internationale appelée ASPO. Voici leur position:
«L'association ASPO (Association for the Study of Peak Oil and gas) a été créée en l'an 2000 par Colin Campbell. Le but de cette association était alors de diffuser plus largement des travaux confidentiels sur les réserves pétrolières mondiales élaborés notamment a partir des données de Petroconsultants (Genève) par Jean Laherrère, Alain Perrodon, Gérard Demaison et Colin Campbell de 1994 à 1998.
Aujourd'hui l'ASPO est présidée par le Professeur Kjell Aleklett, de l'Université d'Uppsala en Suède. L'ASPO organise tous les ans une conférence internationale accueillie par des universités ou centres de recherche :
- 2002 Suède - Université d'Uppsala
- 2003 Paris - IFP (Institut Français du Pétrole)
- 2004 Berlin - BGR (Bureau Fédéral de Géosciences)
- 2005 Lisbonne - CGE (Centre de Géophysique d'Evora)
- 2006 Italie - San Rossore (Pise)
- 2007 Irlande - Cork
- 2008 Espagne - Barcelone
La reconnaissance de l'existence du pic de production est désormais acquise, comme l'atteste la présence croissante des médias au cours des différentes éditions de la conférence annuelle (10 équipes TV étaient présentes à Lisbonne). La presse internationale fait désormais régulièrement référence au pic de production de pétrole. Rares sont les membres de la communauté scientifique correctement informés qui ne reconnaissent pas le phénomène, le débat porte désormais sur la date du pic.
Lors de la conférence de Lisbonne, la décision de créer des entités nationales d'ASPO a été prise. La dénomination ASPO Internationnal en tant que telle n'est pas officielle mais simplement destinée à distinguer ASPO des entités ASPO nationales.
L'expression «Il reste 40 ans de pétrole» est trompeuse. Elle tendrait à laisser croire que les problèmes de disponibilités en pétrole se poseront d'ici à 4 décennies. Or le phénomène de déplétion rend les réalités de la fin du pétrole bien différentes, le pic de production arrivant rapidement, dans une dizaine d'années seulement.
Comme le montre cette représentation très schématique, lorsque environ la moitié des réserves pétrolières est atteinte, le débit de la production diminue. Si la date exacte du pic est difficile à déterminer avec précision, nous sommes bel et bien entrés dans la zone de turbulence qui précède ce pic de production de pétrole et nous n'en sortirons plus.
En quoi le pic de production de pétrole est il important ?
Compte tenu de l'importance du pétrole dans le fonctionnement de nos sociétés industrialisés aussi bien pour les transports, le fioul de chauffage, la pétrochimie ou l'agriculture... la diminution des quantités de pétrole disponible va entraîner des bouleversements importants qu'il est nécessaire d'anticiper. Or ce n'est pas réellement le cas actuellement.
Nous pensons que la diffusion d'une information la plus réaliste possible à un large public est de nature à enclencher une prise de conscience et une réflexion sur nos modes de vie actuels, en vue notamment d'imaginer des alternatives. |
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Aperçus divers |
TRANSITION ÉNERGÉTIQUE : deux logiques pour une seule planète? | Alors même que le commerce international de pétrole et de gaz est sur le point de s'intensifier et que les conséquences du changement climatique se répandent sur nos écrans de télévision, le WEO 2005 nous apprend que les émissions de carbone vont augmenter de 52% entre 2003 et 2030 etmque les pays en voie de développement représentent 73% de cette augmentation. Sachant que la production d'électricité contribue pour 50% à l'augmentation des émissions, il serait pertinent par mesure préventive, et en gardant une approche strictement économique, d'intégrer davantage « Scénario des Investissements Différés », réchauffement climatique, problèmes d'approvisionnement en eau et en électricité dans les pays en voie de développement et, en cas d'absence d'investissements, les coûts sanitaires, sociaux et environnementaux qui en découlent.
Pourquoi cette absence? Peut-être parce que, comme nous avons tenté de l'expliquer, l'investissement énergétique est tiraillé entre deux logiques qui ne parviennent que difficilement à se rencontrer. L'absence d'une politique internationale coordonnée et budgétisée, qui tenterait, en coopération avec les compagnies pétrolières, d'équilibrer et de rendre complémentaires ces deux logiques, se fait cruellement sentir, même si la Conférence sur le
changement climatique nous apporte des signaux positifs.
| Lexique sur l'énergie | Exemple: Tep
La tonne d'équivalent pétrole (tep) est une unité de mesure de l'énergie couramment utilisée par les économistes de l'énergie pour comparer les énergies entre elles. C'est l'énergie produite par la combustion d'une tonne de pétrole moyen, ce qui représente environ 11 600 kWh. Les anglo-saxons utilisent également le baril équivalent pétrole, ou boe (barrel of oil equivalent) qui vaut environ 0,135 tep, selon l'équivalence 1 tep = environ 7,3 barils (le baril étant une mesure de capacité valant 159 litres).
Quelques exemples d'équivalences :
1 tonne de charbon = 0,6 tep environ
1 tonne d'essence = 1,05 tep
1 tonne de fioul = 1,00 tep
1 tonne de bois = 0,3 tep
| Les crises indissociables selon Jared Diamond, auteur de Collapse | L'Amérique, juge aujourd'hui Jared Diamond, "n'a jamais été aussi troublée et en recherche d'elle-même". Les crises financières, économiques, sociales et écologiques auxquelles elle est confrontée vont l'obliger, pour les surmonter, "à réexaminer ses valeurs".
Or, poursuit-il avec malice: "Dans un monde de ressources finies, il n'y a que les imbéciles et les économistes pour continuer de croire en la croissance. Trop d'entre eux pensent que développement = croissance et consommation. Accroître la consommation des ressources dans les pays en développement, d'accord. Mais pas dans le monde entier. Parce qu'on est déjà à court de ressources, d'eau, de poissons..."
"La meilleure façon de persuader les Américains de réduire leur consommation est de doubler au moins le prix du pétrole, en tout cas suffisamment pour qu'ils achètent des voitures économes".
Face au changement climatique, certaines sociétés s'en tireront mieux que d'autres: Tuvalu, archipel à peine émergé un mètre au-dessus de la mer "n'est pas très bien équipé". La Nouvelle Guinée, parce qu'elle est restée jusqu'à très récemment en totale autarcie, est mieux armée.
L'Europe, les Etats-Unis? "Ils vont être mal".
Par le passé, rappelle-t-il, sous l'effet des changements de climat, des sociétés ont totalement sombré dans le nord du Groenland, ou partiellement disparu sur l'île de Pâques. D'autres se sont déplacées en abandonnant leurs terres et ont survécu, tels les Mayas frappés autour de 800 par la sécheresse.
"Mais en Islande ou dans le sud-ouest inhospitalier des Etats-Unis, les gens ont bien réussi à se fixer. Et ils y sont encore".
| Le Grand Prix de Montréal -Un peu de cohérence! | Baser la santé économique de Montréal sur un acte de pollution est un non-sens. Le GP est un acte de pollution.[...] On a tous un examen de conscience à faire. Bannir les sacs en plastique polluant tout en salivant sur des courses de gros bolides est contradictoire. Faut nous forcer à être conséquents avec nous-mêmes.
Par contre, il n'y a pas de raison de se priver de courses automobiles et de l'argent investi en recherche sur les moteurs performants, Montréal pourrait avoir le premier GP VERT, où le gagnant serait le plus vite sans polluer. Je sais, je suis naïf. Mais peut-être est-ce le futur succès économique? Un succès plus «respirable»!
P.S. Depuis la parution de cet article, on a appris que la ville de Montréal avait renoncé à son Grand Prix de course automobile.
| RIE Rendement sur l'énergie investie | Parmi les indicateurs qui aident à comprendre pourquoi le pic pétrolier est déjà un problème très grave, il y a le rapport entre l'énergie produite et l'énervie investie pour la produire. On l'appelle en français RIE pour rendement sur l'énergie investie, EROEI, en anglais, pour Energy return on energy invested. Voici comment ce rapport a évolué depuis 1930:
Unités d'énergie produite par unités d'énergie investie.
1930- Pétrole américain: 100:1
1970- Pétrole américain: 30:1
2008- Pétrole américain: 18:1
2008- Monde: 20:1
2008- Énergie éolienne: 2:1
2008- Énergie solaire photovoltaïque: entre 2.5:1 et 4.3:1
2008- Éthanol à partir du sucre: entre 4:1 et 8:1 au Brésil
2008- Éthanol à partir du maïs: entre 0,8:1 et 1.6:1
2008: Hydroélectricité: 23:1 *
Mais on note à ce propos que cette énergie est à la merci des changements climatiques. Au Costa Rica, en 2007, la production d'énergie hydroélectrique.
On appelle aussi énergie nette les unités d'énergie produite par unité d'énergie investie.
Source: The Transition Handbook, Green Books, UK, 2008 p.50
| La maison verte | Voici le livre qu'attendaient tous ceux qui s'apprêtent à acheter ou à faire construire une
maison durable. L'auteur est un ami de L'Agora. Connaissant son intérêt pour les
maisons construites avec des pneus usagés, nous lui avons demandé pourquoi il n'en
avait pas parlé dans son livre. «Je voulais, nous a-t-il répondu, éviter tout ce qui pourrait
paraître irréaliste ou farfelu à mes lecteurs.» Michel Durand est un guide sûr, précis,
pratique. Ce qui ne l'empêche pas de situer tous les sujets qu'il aborde dans une
perspective historique large. On voit rarement dans un même livre tant de connaissances
universelles présentées avec clarté et organiquement liées aux indications pratiques qui
donnent le ton de l'ouvrage. La construction se confond désormais avec l'instruction.
Voici un passage de la conclusion:
«Mais pourquoi décideriez-vous de consacrer le temps et les efforts nécessaires à la
réalisation d’un tel projet? Pour faire votre part localement, pour donner l’exemple, pour
avoir la conscience en paix, par souci d’efficience, par respect pour la nature, par
solidarité avec les autres êtres humains? ]’aimerais en suggérer une autre: une maison
autonome, qui ne dépend pas de systèmes d’approvisionnement centralisés hors de votre
contrôle, procurera une sécurité inestimable. Car que réserve l’avenir? ]’ai voulu brosser
un tableau de la construction d’une habitation responsable qui ne soit ni trop rose ni trop
noir. Encourageant et réaliste. Trop d’optimisme et vous risquez d’agir trop peu, trop
tard. Trop de pessimisme et vous serez tenté de baisser les bras, résigné au pire. Un sain
équilibre entre ces deux pôles vous incitera à agir.»(p.334)
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Rouler sans pétrole | Tout sur les alternatives au pétrole pour les voitures, vraiment tout, avec l'objectivité du docteur en physique et la passion d'un ami de la terre. Voici un passage du livre.
«Nous voici donc au coeur du sujet de Rouler sans pétrole, et de la raison d’être de ce livre. Les véhicules à motorisation électrique ne sont pas une mode, mais une NÉCESSITÉ ABSOLUE ET URGENTE, à plusieurs niveaux. Tout d’abord, bien sûr, pour diminuer de façon importante les effets nocifs des carburants fossiles sur notre santé et sur le réchauffement climatique. Mais notre sevrage du pétrole est également nécessaire en raison du déclin imminent de sa production mondiale, qui se traduira irrémédiablement par une augmentation galopante du prix des carburants, encore pire que celle à laquelle on a assisté de 2005 à 2008. Ce déclin pétrolier, occasionné par l’épuisement de la ressource, devrait s’enclencher d’ici tout au plus 2015, selon l’opinion de plusieurs experts
dans le domaine.»
| La première crise socio écologique du capitalisme | Synthèses à la fin d'un colloque
Mr Jérôme GLEIZES, Professeur d'économie à l'Université de Paris XIII
La crise financière ne peut être abordée uniquement sous l'angle d'une nouvelle régulation financière, mais doit être abordée dans un contexte plus large, à savoir celui d'une crise écologique, qui nécessite la confection d'un "New Deal" pour la résoudre.
Stéphane ROZES, Professeur en Sciences Politiques
Dans l'imaginaire des Français, les logiques financières empêchent les citoyens de se projeter dans l'avenir. Il y a un processus d'intériorisation des contradictions des citoyens, entre leur prise de conscience des enjeux écologiques, qui en appellent à des modifications de leur mode de vie, et leur conduite. Il y a un clivage entre l'imaginaire et la réalité.
Alain Lipietz: Député européen - Conclusions
La crise financière actuelle témoigne de la crise du capitalisme libéral. Les solutions à cette crise sont donc anti-libérales. Parce que la crise financière n'est rien d'autre qu'une crise écologique, les solutions vont au-delà de l'amélioration de la régulation financière. Il faut repenser à un éco-modèle du développement.
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| | Réseaugraphie |
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Environnement | ASPO- France | Autre site important. L'association ASPO (Association for the Study of Peak Oil and gas) a été crée en l'an 2000 par Colin Campbell. Le but de cette association était alors de diffuser plus largement des travaux confidentiels sur les réserves pétrolières mondiales élaborés notamment a partir des données de Petroconsultants (Genève) par Jean Laherrère, Alain Perrodon, Gérard Demaison et Colin Campbell de 1994 à 1998.
Aujourd'hui l'ASPO est présidée par le Professeur Kjell Aleklett de l'Université d'Uppsala en Suède. L'ASPO organise tous les ans une conférence internationale accueillies par des universités ou centres de recherche :
| | Agence internationale de l'énergie | Site important, notamment à cause du WEO pour World Energy Outlook, publié chaque année, en anglais seulement, comme la plupart des documents qu'on trouve sur le site. Les données relatives à la France et à la Belgique sont présentées en français, mais le Canada redevient unilingue sur ce site.
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) est le cadre privilégié pour la coopération entre 27 pays membres de l'OCDE dans le domaine de l'énergie. Les objectifs de l'AIE comprennent l'amélioration de la structure de l'offre et la demande d'énergie au niveau mondial, l'utilisation plus efficace de l'énergie et le développement de sources d'énergie de substitution afin de réduire la dépendance par rapport à chaque source. |
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| | Terminologie / Traductions |
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Anglais |
Peak oil |
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