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TIC (Technologies de l'information et de la communication) |
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Définition |
Ce qu’on désigne sous le nom de technologies d’information et de communication va de l’écriture au téléphone analogique en passant par l’imprimerie et la télévision. L’avènement des technologies numériques, qui permettent de transmettre ou de reproduire un document sans perte d’information, a transformé le monde de la communication. C’est à ces technologies, parfois nommées NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) et surtout au monde ouvert par le réseau Internet, que l'expression « fracture numérique » fait référence. Le panorama suivant des TIC dans le monde (section enjeux) est destiné à illustrer le contexte de la fracture numérique Nord-Sud. |
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Enjeux |
Voir aussi la section enjeux du dossier Internet.
Nature et distribution des TIC : perspectives pour l'intégration numérique Nord-sud
1. La téléphonie mobile
La téléphonie mobile qui permet d’alléger les infrastructures de communication et d’abaisser les coûts, correspondait de plus dans plusieurs pays à un élargissement de l’offre en matière de télécommunications. Son essor est tel, y compris en Afrique, qu’on observe une réduction de la fracture entre pays du Nord et du Sud.
« Alors que la téléphonie fixe ne progresse que lentement, les taux de croissance phénoménaux enregistrés plus particulièrement dans le secteur du mobile ont eu pour conséquence que l’écart entre les pays développés et les pays en développement a été ramené de 27 à 4 entre 1994 et 2004. Dans le secteur de la téléphonie fixe, la régression, pendant la même période, a été de 11 à 4. » 1
Ce mode de communication est adopté dans des régions, telles certaines zones rurales d’Afrique, où les lignes fixes n’étaient pas encore disponibles. On facilite donc ainsi la communication à l’intérieur même du pays.
Entre les deux extrémités de la Guinée (1200km entre la capitale et par exemple la ville forestière de N’Zérékoré), la circulation automobile est impossible en saison des pluies, la distribution du courrier est aléatoire (prise en charge parfois dans les villages par les livreurs de bière) ou inexistante, le téléphone classique fonctionne très mal. En revanche Internet et la téléphonie relayés par les satellites permettent des échanges à peu près stabilisés.2
2. Radio
La radio est le moyen de communication le plus répandu en Afrique, loin devant la télévision. Grâce à des initiatives originales, il sert comme outil pédagogique, comme moyen d’information gouvernemental et même comme outil participatif de consultation et de débat communautaire, à travers des projets comme les clubs radio.
Elle est désormais de plus en plus diffusée sous forme d’enregistrement ou de diffusion numérique sur la toile.
3. Réseau Internet
Le courrier électronique est encore aujourd’hui l’utilisation la plus fréquente du réseau Internet et l’une des raisons principales de l’obtenir pour les institutions du Sud. Dans les années 93-94, la croissance du www (World Wide Web) permettant, à l’aide de fureteurs (Explorer, Mozilla, etc.) de visualiser des sites web conviviaux et imagés amorça une ère de croissance pour la toile, un espace de publication désormais largement utilisé tant par le marché que par la société civile, les institutions et les gouvernements. Cette croissance est le prélude à l’un des facteurs de la fracture numérique : le besoin grandissant de largeur de bande passante. On abandonne progressivement l’accès au réseau par ligne téléphonique pour adopter un accès large bande par Internet. De la connexion basse vitesse au haut débit, la différence se creuse tandis que les possibilités de téléphonie, de diffusion télévisuelle et radiophonique et d’enseignement à distance se multiplient, exigeant des connections de plus en plus rapides. À l’heure actuelle, à peine 1% des abonnés à la connexion large bande se trouvent en Afrique.
Téléphonie 3e génération
Parmi les dernières nées des NTICs se trouve une 3e génération de téléphone mobile utilisant le protocole Internet et pouvant faire office à la fois de téléphone, de télévision et de mini-ordinateur permettant la navigation sur la toile et le stockage de données.
Pour le moment, les technologies « 3G » ont plutôt pour effet d’accentuer la fracture numérique. Quatre vingt-treize pour cent des abonnés aux 3G sont situés en Asie-Pacifique et en Amérique. Cependant, les techniques développées de communication par ondes (Wi-Fi, Wi-Max) pourraient rendre possible la connexion haut débit en zones éloignées et rurales démunies d’infrastructure. Cet espoir est-il fondé? On conclut dans le Rapport 2006 de l’UIT sur le développement des télécommunications/TIC dans le monde qu’il « est peu probable que l’avènement des 3G fasse vraiment la différence pour les populations les plus pauvres du monde dans un avenir proche. La majorité des pays à faible revenu n’ont pas encore institué de services 3G, et la répartition des abonnés aux 3G dans le monde révèle bien un véritable fossé. »3
D’autre part, cette nouvelle offre, comme les récents moyens de connexion par satellite, ne va pas sans danger pour des pays sous-développés. Comme le signale Kayumba Claver :
« Il s’agit des nouvelles technologies spatiales capables de fournir une infrastructure mondiale de communication sans nécessiter d’investissements sur le territoire des pays ciblés. Ce déterminisme technologique offre des possibilités aux acteurs globaux de réaliser des projets découplant infrastructures et territoires destinés à capturer la clientèle des pays en développement en lui proposant des tarifs inférieurs à ceux pratiqués au niveau national. C’est finalement une sorte de « délocalisation des infrastructures » de télécommunications des pays africains vers les pays industrialisés (Chéneau-Loquay, 2000). »4
Enfin, le renouvellement des terminaux coûte cher et ne sera peut-être pas accessible en Afrique avant un certain temps. Le déclassement régulier de matériel de communication suivant l’évolution du monde des TIC, ne manque pas de renforcer les critiques énoncées par certains qui mettent en priorité avant l’intégration numérique des nécessités urgentes tels que le logement, l’agriculture, l’assainissement de l’environnement, etc.
Les TIC peuvent-ils réellement apporter le développement ou le suivent-ils plutôt?
1. Rapport sur le développement des télécommunications/TIC dans le monde 2006, 8e édition, Union internationale des télécommunications (téléchargé le 24 août 2006)
2.EFTC/RESAFAD, La place des nouvelles technologies dans les systèmes éducatifs africains sub-sahariens, ressource annexée à l’étude pour l’ADEA (Association pour le Développement de l’Education en Afrique) 2004-2005, Enseignement à distance et apprentissage libre et perfectionnement des enseignants et formateurs, pour des stratégies nationales globales et intégrée (téléchargé le 15 novembre 2006)
3.Rapport sur le développement des télécommunications/TIC dans le monde 2006, 8e édition, Union internationale des télécommunications, page 4 (téléchargé le 24 août 2006)
4. Claver, Kayumba, (Université Catholique de Louvain), Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et le développement durable en Afrique, 12 pages, publié sur le site du Colloque développement durable de Ouagadougou, juin 2004 , (téléchargé le 20 septembre 2006) |
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| | Terminologie / Traductions |
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Synonymes |
NTIC, nouvelles technologies de l'information et de la communication. Cette appellation est remplacée par TIC depuis 2001 environ. |
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Allemand |
IKT (Informations und Kommunikationstechnologie) |
Anglais |
ICT (Information and Communications Technology) |
Espagnol |
TIC (tecnologías de la información y la comunicación) |
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