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Fracture numérique |
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Définition |
La fracture (ou fossé) numérique est l’un des aspects de la disparité des ressources dans le monde entre le Nord et le Sud. Elle la reflète et l’amplifie à la fois. L’expression correspond à l’inégalité d’accès aux bénéfices des nouvelles technologies d’information et de communication (TIC), ainsi qu’à l’ensemble des inégalités qui en découlent.
Les TIC, nouvelles clés de la société de l’information, ouvrent de larges possibilités dans les domaines de la gestion, du commerce, de l’enseignement et de la gouvernance. Il semble donc qu’elles puissent contribuer au développement de régions défavorisées. L’expansion de la téléphonie mobile en Afrique a donné un élan à l’économie de régions entières. Des outils de communication par connection large bande ont multiplié les possibilités de l’enseignement à distance et du commerce dans des régions rurales ou sous-développées. Cependant, les disparités économiques et sociales se reflètent dans l’accès aux TIC. Selon le rapport 2006 de l’UIT, quatre vingt-treize pour cent (93%) des abonnés aux TIC de 3e génération1 vivent dans les régions Asie-Pacifique et Amériques, l’Océanie et l’Afrique n’en comptant qu’un faible pourcentage2. En 2005, un citoyen sur deux était connecté à l’Internet dans plusieurs pays développés, tandis que la proportion en Afrique était de un sur 2503. Non seulement les moyens manquent dans de nombreuses régions pour implanter durablement des technologies et en tirer profit, mais la structure même des réseaux établis défavorise certains groupes géographiques et culturels. L’essor des TIC, en multipliant les possibilités de développement, a donc paradoxalement accru la disproportion entre favorisés et défavorisés.
La fracture numérique ne se mesure pas uniquement entre pays développés ou non, mais également au niveau national entre populations plus ou moins favorisées et scolarisées, entre communautés culturelles, entre hommes et femmes, etc. De manière générale, les régions rurales souffrent d’un accès à Internet plus coûteux ou plus difficile que dans les régions urbaines des mêmes pays.
De par ses prises de positions pour la diversité culturelle et pour la solidarité Nord-Sud, la Francophonie a un rôle évident à jouer dans ce qu’on appelle désormais l’intégration numérique. De plus, les besoins y sont particulièrement criants : la moitié des pays membres de la francophonie ont un indice d’accès numérique4 faible. Si quelques-uns ont d’abord reculé, voyant dans le réseau Internet une menace d’américanisation, la communauté se mobilise à présent pour une prise de position stratégique en faveur du français sur la toile, dans les pays de la francophonie et en général dans les pays en voie de développement. Dès 1998, elle se dotait du Fond numérique des inforoutes destiné à améliorer l’accès aux TIC dans les régions défavorisées de la communauté et notamment en Afrique.
1. voir dossier TIC (Technologies de l'information et de la communication)
2. Rapport sur le développement des télécommunications/TIC dans le monde 2006, 8e édition, Union internationale des télécommunications (téléchargé le 24 août 2006)
3. Marrakchi, Maledh, "Sécurité, stabilité, développement : les moteurs de l'avenir", allocution prononcée lors du Forum 2005 de l'OCDE, 5 pages
4. L’indice d’accès numérique (IAN) est un indicateur comparatif global qui «mesure la capacité globale des individus d’un territoire donné à accéder et à utiliser les technologies de l’information et de la communication (TIC). » (Simard, 2003) Il a été élaboré par l’Union internationale des télécommunications (UIT) en 2003. Voir en document associé Simard, Cyrille, L'indice d'accès numérique en Francophonie, NordSud.org, 2003 |
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Enjeux |
Dans le dossier Internet de cette encyclopédie spécialisée, on trouvera un panorama des différents enjeux liés à la fracture numérique dans différents domaines : l'éducation, la santé, l'accès au droit, le commerce et la démocratie.
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L’intégration numérique se joue sur plusieurs fronts à la fois. On peut les rassembler en trois étapes générales : l’accès au matériel, l’accès au contenu et l’appropriation des technologies.
L’accès au matériel
Dans les pays sous-développés, le coût élevé du matériel informatique et des licences constitue le premier obstacle à l’intégration numérique. Cet obstacle est le résultat non seulement de la faiblesse des devises par rapport aux pays manufacturiers, mais également de décisions administratives ;
« de nombreux régimes nationaux de taxation considèrent toujours les ordinateurs, le matériel de communication, les périphériques et les téléphones cellulaires comme des articles de luxe. Étant ainsi classifiés, et parce qu’ils sont presque exclusivement importés, les droits et taxes qui leur sont attachés sont très élevés. »1
Du manque de matériel découle une utilisation moins efficace des outils disponibles. Par exemple, la sous-utilisation d’une connexion Internet faute de réseau qui pourrait la partager entre plusieurs ordinateurs2. Si on palie à la cherté du matériel par toute sorte de moyens, recyclage de vieux ordinateurs, utilisation de logiciel libres (dont le code source est ouvert, mais qui ne sont pas tous gratuits), télécentres et autre lieux d’accès public, l’accès demeure réservé à un petit nombre et le matériel nécessaire pour héberger des sites Internet manque également, ce qui contribue à la rareté de contenu local sur la toile.
Autre obstacle important : l’insuffisance des infrastructures. La vétusté des systèmes routiers, ferroviaires et aériens entraîne un mauvais entretien d’autres systèmes comme l’alimentation en électricité ou le réseau téléphonique. En Afrique, le manque de fiabilité ou l’absence d’alimentation électrique est un problème courant en dehors des grandes villes et jusque dans certaines capitales.3 Les lignes téléphoniques ne sont pas encore implantées dans de nombreuses zones rurales. Ailleurs, leur faible capacité entraîne une hausse des coûts de connexion à Internet et la difficulté d’accès à une connexion de haut débit. On entrevoit peu à peu des alternatives aux infrastructures lourdes. Les chercheurs du MIT qui conçoivent un ordinateur à batterie rechargeable à l’aide d’une manivelle4 ont peut-être trouvé une solution durable à la dépendance à l’électricité. D’autre part, de nouvelles technologies facilitent la connexion par ondes qui pourrait éventuellement supplanter la ligne fixe comme le téléphone mobile remplace peu à peu le téléphone fixe. Cependant, ces technologies sont encore loin d’être disponibles en Afrique et dans la plupart des régions sous-développées.
Il faut avant tout, affirment certains - dont les promoteur du futur « ordinateur portable à 100$ » - , fournir le matériel informatique au plus grand nombre possible, ce qui donnera au Sud les outils pour rattraper son retard de développement.
1. Etta , Florence et Sheila Parvyn-Wamahiu (sous la direction de), Technologies de l’information et de la communication pour le développement en Afrique, volume 2, L’expérience des télécentres communautaires, CODESRIA/CRDI, 2005, 236 pages, disponible en ligne
2. « Il arrive souvent que les bureaux contiennent de nombreux PC, dont un seul est équipé d’un modem connecté à Internet », ibid., introduction
3. ibid., introduction
4. Le prototype de ce « portable à 100$ » a été dévoilé lors du Sommet mondial de la société de l'information à Tunis en 2005.
L’accès au contenu
Trop d’études se sont concentrées exclusivement sur la mesure quantitative de l’intégration des TIC en négligeant la réception de l’information. Or, croire que l’installation d’ordinateurs peut suffire à servir au développement des régions défavorisées serait simpliste. On le voit assez dans les pays européens et nord-américains où la fracture numérique demeure un réel problème, bien que l’accès physique aux ordinateurs soit relativement facile.
a) L’obstacle de l’analphabétisme
Au Nord comme au Sud, l’analphabétisme est l’une des causes de fracture numérique à l’intérieur des pays. L’Afrique francophone regroupe certains des pays où la situation est la plus grave. Les taux d’alphabétisation des adultes en Afrique de l’Ouest sont les suivants : 17,1% pour le Niger, 12,8% pour le Burkina Faso, 19% pour le Mali, 39,3% pour le Sénégal, 39,8% pour le Bénin, 41,2% pour la Mauritanie, 41% pour la Guinée, 49,7% pour la Côte d’Ivoire et 59,6% pour le Togo. »1 Il va de soi qu’en ce qui concerne l’éducation populaire, l’enseignement, la consultation publique et la démocratie de même que le commerce, le réseau Internet n’apporte rien ou presque à une population analphabète ou coupée des langues majoritaires nationales.
De plus, à l’intérieur même de la population scolarisée existe l’analphabétisme numérique : incapacité à utiliser les TIC de manière efficace, second obstacle non négligeable aux bénéfices de l’Internet.
« Plus qu'ailleurs, c'est à Ouagadougou que nos informateurs mentionnent le fait qu'il ne suffit pas d'être "alphabétisé" "pour se mettre à l'informatique" : "on peut être « lettré » et analphabète informatiquement », nous dit-on. Il y a cependant concordance entre certains chiffres : le Burkina Faso comprendrait 90 % d'analphabètes et environ 3 000 personnes seulement disposent d'un ordinateur. Parmi celles-ci, sans doute moins de la moitié sont connectées au réseau. "On peut donc en déduire que le Burkina Faso comprend tout autant un grand nombre d'analphabètes et un grand nombre d'analphabètes informatiques." »2
Une personne maîtrisant mal les outils de navigation ou d’édition sera privée des ressources les plus intéressantes de la toile, ce qui peut lui inspirer des réactions de déception et de rejet. Cette personne risque également de ne pas pouvoir participer aux débats et à l’élaboration des contenus sur la toile.
Dans ces conditions, certaines politiques d’intégration des TIC pourraient aggraver l’exclusion des moins favorisés à l’intérieur du pays. « Certaines politiques en faveur des TIC peuvent même s'avérer néfastes : si, par exemple, le développement de l'administration électronique aboutit à réduire la possibilité, pour les publics en difficulté, de trouver une assistance humaine pour résoudre leurs problèmes administratifs, il aura pour effet d'accroître l'exclusion sociale. »3 Cette facture numérique au niveau national est inquiétante et ralentit le développement dont les TIC peuvent être porteurs. Elle existe entre classes de revenus, suivant le niveau d’éducation, et entre genres, les femmes étant généralement moins instruites et plus souvent analphabètes.
b) Contenus d’intérêt local
La mise en ligne de contenus élaborés sur place, dans la langue nationale et sur des sujets d’intérêt direct, est essentielle à l'intégration réelle du réseau Internet dans un pays. De cette participation dépend à la fois l’intérêt des citoyens pour le réseau et donc la pénétration des TIC dans la vie courante et la possibilité d’utiliser ce réseau pour le développement. La production de contenu est également essentielle pour que l’accès des jeunes à l’Internet et l’enseignement à l’aide des TIC se fasse sans rupture avec la transmission de la culture traditionnelle.
En 2006, la contribution des pays sous-développés au contenu de la toile est mince, carence qui va de pair avec le manque de programmes d’enseignement à distance conçus localement. En 2003, pas plus du quart des formations du centre d'enseignement à distance de Cotonou au Bénin n’étaient offertes par des Africains, « principalement en raison du manque de formateurs spécialisés dans ce type d’enseignement. »4
« le système d’enseignement à distance tel qu’il se présente aujourd’hui n’a pas d’emprises sur les réalités locales, les programmes sont pensés globalement, ce qui peut conduire à l’éloignement culturel des jeunes africains formés dans ce système par rapport aux réalités locales. »5
Sur les sujets qui touchent au développement, les informations viennent trop souvent d’organismes étrangers ou extérieurs et ne correspondent pas parfaitement aux besoins et aux attentes de la population.
« Internet intéressera d'autant plus les Africains que des contenus tiendront compte de leurs besoins réels. Ceux-ci correspondent plus ou moins aux neuf secteurs considérés comme prioritaires par le gouvernement burkinabé et qui sont inscrits dans le prochain Plan. Ce sont :
– des formations formelles (c'est-à-dire l'enseignement en maternelle, primaire, secondaire et supérieur) et la formation non formelle (continue) ;
– la santé ;
– l'environnement hydraulique ;
– l'agriculture, l'élevage, la pêche ;
– l'artisanat ;
– le commerce ;
– l'emploi et l'entrepreneuriat (culture du haricot vert, coopératives de beurre de karité, etc.) ;
– la culture et les loisirs ;
– les genres (problèmes liés à la condition de la femme, par exemple).
(...) beaucoup d'informations sur ces sujets et ces projets intéresseraient les Burkinabés et sans doute les autres Africains aux prises avec les mêmes problèmes. Les entreprises des autres pays, y compris celles du Nord, pourraient y voir un intérêt commercial aussi. »6
Le directeur de la production et de la commercialisation du Comité local V de Kabale en Ouganda s'exprime ainsi :
«Nos paysans connaissent de nombreux problèmes dans le domaine agricole. L’information est la clé d’une partie des problèmes et, par conséquent, la clé du développement. Un projet sur les TIC serait utile s’il répond aux attentes et aux besoins en information des paysans. L’information est une ressource essentielle pour la modernisation de l’agriculture. »7
1. Statistiques citées dans : Tagodoe, Amavi, Diffusion du droit et Internet en Afrique de l’Ouest (document pdf), Lex Electronica, vol.11 n°1, Printemps 2006, disponible en ligne sur OSIRIS (recherches)
2. Brunet, Patrick, Oumarou Tiemtoré et Marie-Claude Vettraino-Soulard, Les enjeux éthiques d'internet en Afrique de l'Ouest, Vers un modèle éthique d’intégration, CRDI/L'Harmattan/Les Presses de l'Université Laval, 2002, 182 pages, chapitre 1, disponible en ligne
3. Kaplan, Daniel, « Cible mouvante : La fracture numérique ne se résorbera pas avec les remèdes actuels », article paru dans le N°0 de la Technology Review française, 29 septembre 2005, disponible en ligne
4. Kane, Oumar (doctorant-chercheur à l'UQAM), Francophonie africaine - Place à la formation à distance, quotidien Le Devoir, samedi 20 mai 2006 (visité le 30 nov. 2006)
5. Claver, Kayumba, (Université Catholique de Louvain), Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et le développement durable en Afrique, 12 pages, publié sur le site du Colloque développement durable de Ouagadougou, juin 2004 , (téléchargé le 20 septembre 2006)
6. Brunet, Patrick, op. cit., chapitre 2
7. Molo Thioun, Ramata (sous la direction de), Technologies de l'information et de la communication pour le développement en Afrique, Volume1 : Potentialités et défis pour le développement communautaire, CODESRIA/CRDI, 2003, 160 pages, chapitre 4, disponible en ligne
L’appropriation
À long terme enfin, l’intégration des TIC ne peut être complète qu’avec leur appropriation, tant au niveau économique que structurel, par les pays émergents, entre autres par la participation au développement de la toile et des réseaux internationaux de télécommunications.
À l’heure actuelle, si les services liés aux TIC génèrent des revenus dans la majorité des pays, le marché manufacturier se caractérise par une très forte concentration. Une grande proportion de l’emploi provenant de la manufacture du matériel et de la conception de logiciels est créée dans les pays fortement industrialisés. Parmi les pays en développement, une dizaine de pays (dont la Chine, Taiwan, Hong Kong et la Malaisie) sont producteurs de la presque totalité (98%) des biens liés aux TIC importés par les autres pays en développement.1 Si le processus de libéralisation du secteur se poursuit, politique généralement promue par les investisseurs étrangers, il est à craindre que le secteur des services ne se polarise de manière semblable. En effet, le développement de la liaison Internet ou téléphonique par satellite permet d’offrir des services à partir de lieux éloignés, réduisant les frais mais favorisant du même coup la délocalisation de l’investissement.
« Le projet Iridium, visant à éliminer les infrastructures de communication au sol grâce à un nouveau réseau de 66 satellites, permettrait de réduire considérablement les coûts d'exploitation dans les pays du Tiers-Monde tout en éliminant le problème des imprévus au sol (catastrophes naturelles, sociales...). Bien que très avantageux à première vue, ce genre d'investissements aurait des conséquences à terme beaucoup moins bénéfiques pour les pays du Sud, ces derniers se transformant de lieu potentiel d'investissement à de simples clients éventuels et ce, avec toutes les conséquences possibles que l'on imagine : tarissement du financement d'infrastructures (jugées désormais obsolètes bien que toujours vitales pour ces pays), dilapidation du potentiel technologique des pays d'accueil... »2
Une telle délocalisation risquerait de plus de retirer aux gouvernements le contrôle sur le développement des TIC, s’opposant aux efforts visant à l’accès universel.
« Le pouvoir technologique à la disposition des acteurs globaux est nuisible au développement des télécommunications répondant aux objectifs nationaux d’aménagement du territoire et de service universel dans les pays en développement en général et en particulier, en Afrique du sud du Sahara. Ceci est à l’origine d’un autre déséquilibre important caractérisé par le possible abandon des politiques de développement des compétences techniques et industrielles au niveau local qui sont nécessaires à la participation à la société de l’information. C’est ce que Renaud appelle « la désertification technologique du sud ( Renaud in Chéneau, 2000) ».3
L’appropriation des TIC passe également par la contribution aux réseaux, à commencer par une voix dans la gouvernance d’Internet jusqu’à la contribution au niveau technique et scientifique. Il est avéré que le réseau Internet, de par sa structure même, entrave actuellement l’inclusion de certaines nations dans la société de l’information. Cette exclusion se fait entre autres par la langue : par exemple, le système d’attribution de nom de domaines a été prévu pour le codage anglais US-ASCII, ce qui désavantage les locuteurs de langues occidentales comme le français, l’espagnol et l’allemand qui emploient des caractères à accents exclus du code, et à plus forte raison les arabophones, sinophones et tous ceux qui utilisent des alphabets non latins. Or, c’est un organisme dépendant du gouvernement états-unien, l’ICANN qui gère seul l’attribution des noms de domaine, ce qui lui donne le pouvoir exclusif de contrôler le système d’adressage.
« Plusieurs organisations, telles que Multilingual Internet Names Consortium (MINC), New.net et RealNames, ont tenté pendant des années de convaincre ICANN de développer des alternatives au système DNS actuel, en vue d’offrir une meilleure assistance multilingue. Malgré le fait que ces groupes aient présenté plusieurs propositions constructives méritant une étude plus attentive, ICANN a opposé beaucoup de résistance. ICANN n’a adopté que récemment une variation de l’Unicode, connue sous punycode, pour permettre les noms de domaines multilingues, mais son déploiement a fait l’objet de lenteurs insatisfaisantes et de lourdeurs politiques. »4
La gestion des conflits sur Internet, assurée par l’ICANN avec le pouvoir de retirer un nom de domaine5, se fait donc sans qu’une intervention soit possible de la part de gouvernements autres que les États-Unis.
John Paolino illustre trois formes de biais causés par la structure des logiciels ou des réseaux:
« [Friedman et Nissenbaum (1995, 1997) ] identifient trois principales catégories de biais : préexistant, technique et émergent. Le biais préexistant est ancré dans les institutions, les pratiques et les attitudes sociales, et existe indépendamment des systèmes informatiques. Le biais technique est issu des propriétés techniques des systèmes utilisés, quand les hypothèses ne correspondent pas à tous les aspects auxquels ils sont appliqués. Quant au biais émergent, il survient lors de l’utilisation concrète avec les usagers ; ce biais n’est pas inhérent à la conception du système ni au contexte social, mais survient plutôt à la suite de l’interaction des deux dans un cas particulier. »
Des exemples de ces trois formes de biais peuvent être trouvés lors de l’étude des langues. Le biais préexistant s’avère évident lorsqu’un gouvernement, une industrie ou une puissante société refuse de rendre l’information, les technologies ou les produits disponibles aux personnes parlant une ou plusieurs langues. Ainsi, au milieu des années 90, Microsoft Inc. refusa de fabriquer des versions de ses produits pouvant s’avérer compatibles avec des systèmes d’écriture non romaine, tel que WorldScript, de Apple Computer Inc. Microsoft justifia sa décision en invoquant que le marché des applications non romaines était trop limité pour justifier une nouvelle version de leur produit ; par conséquent, cet exemple de biais pré-émergent était dicté par des raisons d’ordre économique. Le biais technique survient avec les séquences de code de texte tel Unicode UTF-8, faisant en sorte qu’un texte en format non romain exige de deux à trois fois plus d’espace qu’un texte comparable en format romain. Ici, la raison provient d’aspects de compatibilité entre les anciens systèmes romains et les systèmes Unicode plus récents. Et finalement, le biais émergent survient lorsque des systèmes informatiques créés à une fin sont utilisés à d’autres. C’est le cas du système de bibliothèque numérique développé pour un contexte urbain et blanc en Nouvelle-Zélande, et qui fut mal accueilli par la population rurale des Maori. »6
En ce qui a trait à la contribution au niveau technique, les logiciels à code ouvert (open source) sont un pas vers l’appropriation des logiciels par des programmeurs du Sud. Cette prise de position pour la transparence des codes permet à des programmeurs autres que le créateur de modifier un logiciel, ou encore d’en comprendre la structure de manière à créer des applications compatibles. Plusieurs gouvernements à ce jour, dont le gouvernement français, ont pris position pour les logiciels à code ouvert. Cependant, il va de soi que la participation technique dépend absolument de la formation aux technologies disponibles au Sud.
L’enjeu fondamental de ces inégalités structurelles est la capacité de l’Afrique et des pays émergents de contribuer de manière authentique et originale à la toile et au savoir mondial. Cela en fait naturellement un domaine d’intervention pour la Francophonie qui s’est engagée en faveur de la diversité culturelle. L’américanisation qui peut accompagner l’intégration numérique dans le tiers-monde est l’une des menaces actuelles à cette diversité.
« Charles Ess (2004) nous fait remarquer que contrairement aux hypothèses fréquentes selon lesquelles les TIC sont culturellement neutres,un grand nombre d’études ont pu montrer que les TIC, ayant leur origine dans les cultures occidentales, et plus spécialement nord-américaine, transportent et d’une certaine manière font la promotion de leurs valeurs culturelles et leurs préférences en termes de communication. Ceci est manifeste, selon Charles Ess, dans les multiples façons avec lesquelles ces valeurs et préférences rentrent en conflit avec celles des cultures qui reçoivent les technologies (plus particulièrement les cultures indigènes, asiatiques, latines et arabes). Ces conflits se traduisent dans les échecs parfois spectaculaires d’efforts de bonne volonté pour surmonter la pauvreté et la marginalisation (Postma, 2001). Ess va encore plus loin en soulignant le danger d’une « colonisation assistée par ordinateur » qui pourrait être le produit d’un plan naïf pour « brancher le monde » qui ne prête pas attention aux risques avérés d’affecter les valeurs et cultures locales par une implantation imprudente des TIC. »7
En 2003, selon les statistiques de Funredes/Union Latine, 45% des pages Web étaient éditées en anglais, par comparaison avec 14% pour l’ensemble des langues latines.8 L’anglais, signale Daniel Pimienta demeure aussi dominant dans les communications informelles :
« Mais ce qui est le plus inquiétant sur la place des langues latines sur l’Internet ce sont les données non publiées, l’Internet invisible, les Intranet, les bases de données, les listes de diffusion, les forums, etc. Nous ne disposons pas de statistiques sur ce sujet, mais une simple pratique quotidienne montre la prédominance majeure de la langue anglaise dès qu’une discussion technique internationale s’engage dans un forum électronique ou dès qu’une base de données scientifiques a une portée internationale ou même dans une conversation de jeunes sur leur star préférée. »9
1. Statistiques tirées d’un rapport de l’Observatoire européen des technologies de l’information (EITO), citées dans le Rapport sur le développement des télécommunications/TIC dans le monde 2006, 8e édition, ibid., p.13
2. Brunet, Patrick, Oumarou Tiemtoré et Marie-Claude Vettraino-Soulard, Les enjeux éthiques d'internet en Afrique de l'Ouest, Vers un modèle éthique d’intégration, CRDI/L'Harmattan/Les Presses de l'Université Laval, 2002, 182 pages, chapitre 1, disponible en ligne
3. Claver, Kayumba, (Université Catholique de Louvain), Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et le développement durable en Afrique, 12 pages, publié sur le site du Colloque développement durable de Ouagadougou, juin 2004 , (téléchargé le 20 septembre 2006)
4. Paollilo, John, «Diversité linguistique sur Internet : examen des biais linguistiques» in «Mesurer la diversité linguistique sur internet», Institut de statistique de l’Unesco, Paris, 2005, 111 pages, p.70, disponible en ligne
5. Marzouki, Meryem et Cécile Méadel Hermès , La Francophonie à l’épreuve de la gouvernance d’Internet, n°40 (numéro spécial : Francophonie et mondialisation). Octobre 2004. CNRS Éditions, Paris. p.228-232, disponible en ligne (document pdf)
6. Paollilo, John, op. cit., pages 46-47, disponible en ligne
7. Pimienta, Daniel, «Diversité linguistique dans le cyberespace : modèles de développement et de mesure» in «Mesurer la diversité linguistique sur internet», Institut de statistique de l’Unesco, Paris, 2005, 111 pages, p.26, disponible en ligne
8. citées dans Prado, Daniel, «Diversité linguistique dans le cyberespace : Le contexte politique et juridique» in «Mesurer la diversité linguistique sur internet», Institut de statistique de l’Unesco, Paris, 2005, 111 pages, p. 35, disponible en ligne |
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Aperçus divers |
Fracture numérique et marginalisation des femmes en Afrique | MOTTIN-SYLLA, Marie-Hélène, "Fracture numérique de genre en Afrique francophone: une inquiétante réalité", Enda tiers-monde, Dakar, 2005, disponible en ligne sous forme de document pdf «[Notre recherche suggère], à l'encontre de l'idée trop souvent répandue, que les TIC ont largement pénétré tous les aspects de la vie quotidienne de la grande majorité des populations d'Afrique francophone de l'Ouest et du Centre, et non seulement la seule élite des capitales.
Nous avons voulu mesurer la fracture numérique de genre interne à ces pays, c'est-à-dire établir selon quelle ampleur les femmes de ces pays subissent une marginalisation additionnelle, et dans quelle mesure les questions de genre sont prises en considération dans le secteur des TIC. (...) Schématiquement, les femmes sont pénalisées des deux-tiers en terme de participation à la décision, d'un tiers dans le domaine des contenus et des capacités, et d'un dixième en terme d'accès et d'accessibilité. Globalement, les femmes ont un tiers de chances en moins que les hommes de bénéficier d'avantages escomptés de la société africaine de l'information.»
| La « fracture numérique » existe-t-elle ? | «La " fracture numérique " existe-t-elle ?», Éric Guichard, INRIA - ENS, 4 septembre 2003 (traduction française de l'article "Does the 'Digital Divide' Exist?", Amsterdam, 2003) Ce texte (...) commence par une analyse des discours relatifs à la notion de « fracture numérique » : quels que soient leurs auteurs (politiciens, experts du G8, militants), ces discours utilisent essentiellement deux ingrédients : le déterminisme technique et la confusion entre l'information et son support. Ensuite, on évalue la qualité et les fonctions des mesures de cette « fracture numérique » : celles-ci servent avant tout à légitimer a posteriori cette dernière, et à émettre des préjugés grossiers sur les nations et les sociétés à partir d'un seul indicateur, le pourcentage d'internautes de chaque pays. Enfin, on rappelle les potentialités de l'écriture numérique, et les connaissances requises pour en tirer parti. Celles-ci sont sans surprise liées aux formes traditionnelles de capital (économique, social, intellectuel). Par suite, les personnes qui profitent des capacités mentales offertes par l'informatique sont peu nombreuses. Derrière cette prétendue « fracture » et son remède (les investissements dans l'équipement), on découvre alors une profonde ségrégation cognitive consécutive à la diffusion des systèmes d'écriture numérique.
| Naissance et critique de l'expression "fracture numérique" | Dr. Ksibi, Ahmed (Institut Supérieur de Documentation de Tunis, Université de Manouba), « De la fracture numérique en Afrique à la fracture statistique » (document pdf), World Library and Information Congress, 14 au 18 août 2005, Oslo, Norvège «[Le concept de fracture] ne s'est révélé qu'après 1995, année où Jacques Chirac, candidat à l'élection présidentielle, a fait de la "fracture sociale" le slogan de sa campagne.
(...) La notion de fracture numérique est employée à contre sens si le SMSI et l'UTI vise à rapprocher les pays par des connexions. Car si on reconnaît que la cassure et la coupure est la signification tragique de la notion de fracture, la rupture ayant été consommée ne permet plus liaisons télématiques. Par conséquent les fondements du mythe de la société globale de l'information, l'accessibilité de tous et la disparition des inégalités, est déjà remis en cause par l'emploi d'un concept mal approprié.
Un nouveau concept peut être formulé, dans le même sens que les Anglophones qui ont abandonné la notion de fossé de « Gap », des années soixante dix, qui a une conception du monde trop disparate, pour la notion de division « digital divide ». Celle-ci met l'accent sur les dissemblances, évoque une subdivision administrative qui peut être porteuse de l'espoir de jeter les ponts entre les deux univers, (bridging)un autre concept Anglo-saxon devenu en vogue.»
| Guerre et développement d'Internet | Victor Ciza, «Témoignage: Développer Internet en état de guerre», revue en ligne Sociétés de l'information, N°28 Afrique : mieux connecter pour mieux réguler, Juin 2006, p.4 Résumé de l'article:
La guerre qui a sévi au Burundi depuis 15 ans a considérablement freiné le développement d'Internet. Ce n'est qu'en 2002 que le contrôle sur le nom de domaine .bi a été rapatrié. Si Internet est désormais présent au pays, des problèmes subsistent: coûts élevés de la bande passante, instabilité de la distribution électrique et, par-dessus tout, pénurie de main d'oeuvre qualifiée.
| Langue et accès à Internet | Déclaration de Casablanca de l'Atelier panafrican sur la localisation organisé du 13 au 15 juin 2005 à Casablanca (Maroc) «Restreindre les utilisateurs des technologies de l'information et de la communication (TIC) à une langue étrangère tend à exacerber la fracture numérique, rend l'adoption des TIC longue, difficile et onéreuse, et enfin appauvrit les cultures locales.»
| Gouvernance francophone d’Internet | "La Francophonie à l'épreuve de la gouvernance d'Internet", Meryem Marzouki, Cécile Méadel Hermès, n°40 (numéro spécial : Francophonie et mondialisation). Octobre 2004. CNRS Éditions, Paris. p.228-232 (document pdf) «(...) ceux qui veulent saisir là l'occasion de faire d'une "gouvernance francophone d'Internet" plus qu'un mot d'ordre ou un vain combat contre l'essor de la langue dominante. L'objectif pourrait prendre la forme d'un laboratoire explorant et expérimentant de nouvelles manières de conduire des politiques, en faisant parler les hommes et les choses, en multipliant les instances plutôt que de les rabattre sur un seul lieu, en favorisant la diversité des modèles et des normes. Il y a en particulier dans le système de gestion des noms de domaines un défi que la Francophonie pourrait relever en promouvant un modèle original fondé sur la diversité, composé de plusieurs systèmes de gestion des noms de domaine.»
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Réseaux pour les femmes en Afrique francophone: le programme SYNFEV | Opoku-Mensah, Aida, chapitre 7: Les technologies de l'information et des communications en tant qu'outils de démocratisation : les femmes africaines prennent la parole
in Rathgeber, Eva M. et Edith Ofwona Adera (sous la direction de), L'inégalité des sexes et la révolution de l'information en Afrique, CRDI, 2002, 280 pages, disponible en ligne «Après la Conférence mondiale sur les femmes présentée à Beijing, SYNFEV a proposé un atelier pour favoriser l'essor des communications électroniques parmi les groupes de femmes en Afrique francophone. Avec l'aide de l'ACP, SYNFEV a pu trouver un donateur, soit l'Association mondiale pour la communication chrétienne ( AMCC ), disposé à appuyer financièrement le projet. Chaque participante a quitté l'atelier munie d'un modem, de disquettes d'installation et de configuration et d'adresses pour l'accès local à Internet ou l'accès au réseau. Un réseau électronique sur le thème a été mis en place pour faire avancer le processus de communication. SYNFEV a également créé une conférence électronique sur les droits et la santé pour les Africaines francophones, « femmes.afrique » ( principal thème des organisations de SYNFEV ). (...)
L'AMCC a également convenu d'appuyer financièrement un projet destiné à apporter aux femmes du Burkina Faso, du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, du Mali et du Togo une aide technique sur place pour les communications. (...)
Cependant, les participantes ont encore de la difficulté à utiliser efficacement les services interactifs, comme le Web et Gopher, en raison du peu de fiabilité des lignes téléphoniques. De plus, dans la plupart des pays, il est difficile de faire réparer les modems et les autres pièces de matériel.
Les membres du groupe ne diffusent pas encore d'information, ce qui réduit le degré d'interactivité du réseau. Il s'agit encore d'un nouvel outil pour la plupart des femmes et elles n'ont pas l'habitude d'échanger l'information de cette façon. Toutefois, Marie-Hélène Mottin-Sylla ( communication personnelle, 19986 ) affirme avoir reçu :
[ trad. ] de nombreux messages de Noël de femmes de toute la sous-région, ce qui montre qu'on peut adopter une culture des réseaux électroniques consacrés à des questions d'actualité une fois que les femmes commencent à partager l'information. Ce n'est qu'une question de temps.»
| Qu'est-ce qu'un télécentre? | Etta, Florence et Sheila Parvyn-Wamahiu (sous la direction de), Technologies de l'information et de la communication pour le développement en Afrique volume 2: L'expérience des télécentres communautaires, CODESRIA/ CRDI, 2005 (introduction) Le programme Acacia du CRDI a été mené par des pionnier en intégration des TIC en Afrique. L'un des moyens qu'ils ont mis en oeuvre pour réduire la fracture numérique consiste à rassembler des ressources communautaires dans un télécentre, dont voici leur définition:
«Un télécentre est une structure intégrée d'information et de communication qui dispose d'une combinaison de TIC, à la fois nouvelles et anciennes (télévision, vidéo, télécopie, téléphone, ordinateurs avec accès à Internet et parfois des livres). Ce type de structure où plusieurs TIC différentes sont installées et utilisées de manière intégrée est considéré comme étant le télécentre moderne. Il est aussi appelé télécentre multiservices. Cependant, il existe quelques différences au niveau de la forme, des installations et des services accessibles dans les télécentres, allant du simple télécentre avec juste un ou deux téléphones et sans accès à Internet, au télécentre équipé de plusieurs téléphones, télécopieurs, imprimantes et ordinateurs connectés à Internet. Les télécentres assurent au public l'accès à l'information et à la communication pour parvenir au développement économique, social et culturel. C'est aussi une passerelle d'accès aux services de télécommunication et d'information dans le but d'atteindre un ensemble d'objectifs liés au développement. La notion d'accès universel, qui est basée sur l'Article 19 de la "Déclaration universelle des droits de l'homme", a favorisé l'extension des services d'information et de communication à tous les individus sans discrimination. Les télécentres sont considérés comme de puissants instruments dans la lutte pour l'accès à l'information, en particulier dans les pays et les milieux pauvres.»
| Secteur des télécommunications au Sénégal | Etta, Florence et Sheila Parvyn-Wamahiu (sous la direction de), Technologies de l'information et de la communication pour le développement en Afrique, volume 2, L'expérience des télécentres communautaires, CODESRIA/CRDI, 2005, Canada, 236 pages. disponible en ligne Malgré les dispositions de lois sur les télécommunications de 1996, l'Agence de régulation des télécommunications (ART) a été créée assez tardivement, à la fin de l'année 2001. Le secteur des télécommunications est dominé par la SONATEL (Société nationale des télécommunications du Sénégal), fournisseur de services publics privatisé en 1997, et partiellement détenu par France Télécom. Créée en 1985 suite à la scission entre l'Office des postes et télécommunications et TéléSénégal, la SONATEL détient le monopole jusqu'en 2006 pour les services suivants : téléphonie fixe, télex, télégraphie, accès aux opérateurs internationaux et transmission de données par paquets commutés. Elle représente l'unique opérateur national de téléphonie fixe et fournit également des services de téléphonie mobile. Alizé, l'opérateur de téléphonie cellulaire de la SONATEL, qui a été rejoint par SENTEL pour fournir des services GSM en 1999, détient le monopole jusqu'en 2004.
| Politique d'intégration des TIC au Mali | Etta, Florence et Sheila Parvyn-Wamahiu (sous la direction de), Technologies de l'information et de la communication pour le développement en Afrique, volume 2, L'expérience des télécentres communautaires, CODESRIA/CRDI, 2005, Canada, 236 pages. disponible en ligne Le Mali a développé une politique de TCM dont le principe est de rapprocher la population des technologies de l'information et des services de communications et d'en réduire les coûts pour garantir l'accès par tout. La politique adoptée en février 2000 lors du forum de Bamako 2000 sur les TIC, organisé par le Président Alpha Konaré, est entrée en vigueur en mai 2001 avec la création de la commission chargée des TIC dont le siège se trouve à la primature. Depuis lors, un programme de connexion de grande envergure a été entamé dans le but de relier 703 communes rurales, en s'inspirant de l'exemple du projet pilote du télécentre communautaire multiservice de Tombouctou.
À l'orée de l'an 2001, le Mali figurait parmi les seize pays africains disposant d'un accès à Internet par réseau commuté au niveau national.
| Fracture numérique, priorité de l'OIF | Diouf, Abdou, Secrétaire général de la Francophonie, Allocution prononcée à l'ouverture du Sommet de Bucarest. «Mais n'oublions pas qu'actuellement, nos pays francophones en développement
sont les plus durement touchés par la fracture numérique, ce qui les met en
position de faiblesse pour bénéficier des avantages de la société de l'information.
C'est à cette priorité là que je m'attache d'abord, que notre Organisation travaille,
que nos États et gouvernements doivent porter leur attention. L'OIF et les
opérateurs de la Francophonie sont regroupés et engagés dans ce chantier, avec
tous leurs outils, leurs réseaux, leurs compétences.»
| Intégration numérique et fragilisation de l'État | Dia, Ibrahima Amadou, "Les enjeux sociopolitiques des NTIC en Afrique francophone", Colloque Francophonie au pluriel, mai 2001 «En Afrique, la fragilisation de l'État laisse les sociétés en proie aux effets néfastes du dogme néolibéral. À travers Internet, les pays africains sont insérés dans le marché mondial de l'information et de la communication sans au préalable aucune politique de régulation par le haut. Les intérêts des pays riches, des institutions économiques internationales, des multinationales ainsi que ceux de certains dirigeants africains sont ainsi fortement imbriqués. La déréglementation financière et le processus de déterritorialisation des flux marchands entraînent une déréglementation du secteur des télécommunications.
(...)
En acceptant la pénétration des NTIC sans formulation claire de projets de société qui engloberaient le développement des ressources humaines, le respect des droits de la personne et de la démocratie, une économie saine, etc., les États africains se voient déresponsabilisés par rapport aux effets pervers de la mondialisation économique .
Au Sénégal, comme dans la plupart des pays africains, l'absence de régulation de l'Internet par l'État est telle que les opportunités ou les dérapages de cet outil de communication ne sont pas suffisamment appréhendés. Des efforts ont été déployés, surtout au niveau de la téléphonie rurale et de la multiplication des réseau. Cependant, il n'existe pas de politique claire et cohérente en matière d'information et de communication qui puisse faire profiter aux diverses populations des opportunités qu'offrent les NTIC. L'État sénégalais, à l'instar des autres États, essaie tout simplement de se conformer au temps mondial.»
| Calcul des flux Internet | Beaudoin, Valérie et Ludovic Lebart, "Mesures de flux Internet", Action Spécifique CNRS (RTP 35) Dans le processus d'analyse des flux Internet, quatre domaines peuvent être distingués : le recueil des traces d'utilisation, la qualification des internautes, les prétraitements ou définition d'indicateurs pertinents et les traitements eux-mêmes.
| Cargo cult ou réseau mondial? | J. Howkins et R. Valantin (sous la direction de), Le développement à l'âge de l'information, Quatre scénarios pour l'avenir des technologies de l'information et des communications, CRDI 1997, 88 pages En juin 1996, un groupe se réunissait en atelier pour réfléchir à l'avenir de la société de l'information mondiale.
La communauté mondiale s'ouvrira-t-elle ou se fragmentera-t-elle? Les pays en développement réagiront-ils de manière active ou réactionnelle à l'avènement des TIC?
À partir de ces deux questions, quatres scénarios sont proposés: « La nef des fous »: développement stagnant, freiné par la division et la vue à court terme, « Le cargo cult »: dépossession progressive des pays moins développés; « Le réseau des blocs »: tour de babel résultant de l'incapacité de s'unir au niveau international, et « Le réseau mondial », où les politiques tireraient parti des TIC pour soutenir et faciliter le développement.
Douze ans plus tard, lors du prochain sommet de la francophonie, pourront-elle contribuer à l'analyse de du réseau mondial?
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Choisir un serveur aux États-Unis | Cukier, Kenneth Neil, "Bandwidth Colonialism? The Implications of Internet Infrastructure on International E-Commerce", prononcé lors que la conférence INET'99, 1999 En octobre 1998, FranceNet SA, compagnie d'hébergement de sites corporatifs dont le siège est à Paris, annonçait l'ouverture d'un puissant centre de serveurs en Californie, rendu possible en louant de l'espace à la compagnie américaine Frontier Global Center. Rafi Haladign, président de FranceNet, expliquait que le fait d'héberger des sites à partir des États-Unis améliorerait leur performance, non seulement en Amérique, mais également en Asie et en Europe.
On peut apprécier la stratégie globale que déploie cette compagnie. Cependant, pour les personnes familières avec la topographie actuelle d'Internet, cette nouvelle résonne comme le cuisant symbole d'une défaite : pourquoi une compagnie nommée FranceNet choisit-elle de contacter des Européens à partir des États-Unis? Pourquoi devrait-elle pour cela payer une compagnie américaine et louer un serveur?
(traduction: Enc. de l'A.)
| Démocratie en ligne | OCDE, Promesses et limites de la démocratie électronique, Les défis de la participation citoyenne en ligne, 2003, 178 pages, page 33. Le rapport de la Commission gouvernementale sur la démocratie suédoise (2000) [...] souligne la nécessité d'accroître la participation des citoyens au développement de la société au XXIe siècle par le moyen des TIC:
« Les technologies de l'information peuvent également servir à renforcer la société civile et à promouvoir la démocratie participative. Elles sont à même d'élargir les possibilités offertes aux citoyens de participer à la formulation et à la discussion des problèmes et d'exercer leur influence avant que les décisions soient prises par les assemblées élues.[...] »
| Politique d'accès à Internet en Tunisie | Marrakchi, Maledh, "Sécurité, stabilité, développement : les moteurs de l'avenir", allocution prononcée lors du Forum 2005 de l'OCDE, 5 pages, p.4
M Marrakchi est directeur général au Ministère des Technologies de la communication en Tunisie «Consciente du rôle central de l'Internet dans l'œuvre de développement économique et social, la Tunisie s'emploie au développement tout azimut de l'accès à l'Internet pour tous. C'est ainsi que tous les établissements d'enseignement secondaire, universitaire et de recherche scientifique ont été connectés à Internet. La connexion de la totalité des écoles d'enseignement de base, est en cours et sera finalisée avant l'année 2006. Un accès à l'Internet sur tout le territoire, et pour toutes les communautés est offert dans un premier temps à travers 380 espaces publics communautaires ; un nouveau programme a été décidé pour la mise en place d'ici 2009 d'un espace public d'accès à l'Internet dans chaque village.»
| Diffusion du droit sur Internet en Afrique | Tagodoe, Amavi, «Diffusion du droit et Internet en Afrique de l'Ouest», Lex Electronica. Revue électronique du Centre de recherche en droit public, vol.11, n° 1, printemps 2006, p. 35-36 L'accès au droit en Afrique de l'Ouest est des plus épineux. (...) Or, l'idée de se servir et d'utiliser les nouvelles technologies de l'information et de la communication, en vue d'améliorer la diffusion du droit, et par conséquent son accès, en développant des sites Internet de diffusion de l'information juridique publique, est des plus actuelles. La diffusion du droit en ligne par des instituts d'information juridique fait ses preuves un peu partout dans le monde, du Canada à l'Australie en passant par Hong-Kong. Leur capacité de diffusion de l'information juridique publique ainsi que leur expertise dans l'élaboration de sites donnant accès aux ressources juridiques publiques sont avérées.
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Documentation |
Livres | Tagodoe, Amavi, Diffusion du droit et Internet en Afrique de l’Ouest, Lex Electronica, Revue électronique du Centre de recherche en droit public, vol.11 n°1 (Printemps 2006), 120 pages
« l’utilisation des nouvelles technologies, telles qu’Internet, dans des stratégies de diffusion du droit est pertinente, à la condition que les États africains redéfinissent leur culture juridique, en prenant en considération les sources originellement africaines afin qu’elles prennent place dans la diffusion du droit via Internet. » (2006) | Technologies de l'information et de la communication pour le développement en Afrique (Trois volumes), CODESRIA/ CRDI, 2005
Volume 1 : Potentialités et défis pour le développement communautaire
Volume 2 : L’expérience des télécentres communautaires
Volume 3 : La mise en réseau d’institutions d’apprentissage -- SchoolNet
«Depuis 1997, le programme Acacia du CRDI stimule l'utilisation et l'appropriation des technologies de l'information et de la communication par les communautés d'Afrique sub-saharienne afin de leur permettre de trouver des voies alternatives vers le développement socio-économique. Après huit années d'activités, Acacia tire les premiéres leçons de ce travail en publiant, en trois volumes, le fruit de ses recherches sur les technologies de l'information et de la communication pour le développement en Afrique.» (2005) | Parkinson, Sarah, Telecentres, access ans development, Experience and Lessons from Uganda and South Africa, ITDG Publishing/Fountain/CRDI, 2005, 176 pages. disponible en ligne (anglais)
«Ce livre analyse la riche expérience de l'Afrique du Sud et de l'Ouganda dans leur aspiration à l'accès universel, avec un accent particulier sur le rôle des centres d'accès partagé (téléphones publics, cybercafés, télécentres, centres d'affaires, etc.) et les facteurs qui les rendent moins performants.» (2005) | Sciadas, George, Découvrir la fracture numérique, document de recherche (pdf) , Série sur la Connectivité, publié par Statistiques Canada, Division des sciences, de l’innovation et de l’information électronique (Ministère de l'Industrie),octobre 2002 (sur la fracture numérique au Canada) (2002) | Rathgeber, Eva M. et Edith Ofwona Adera (sous la direction de), L’inégalité des sexes et la révolution de l'information en Afrique, CRDI, 2002, 280 pages, disponible en ligne sur le site du CRDI
«Les essais de ce livre portent sur l'incidence actuelle et possible de l'explosion des TIC en Afrique. Ils se penchent principalement sur les problèmes liés à l'inégalité des sexes et analysent la mesure dans laquelle les besoins et les voeux des femmes sont comblés. Les auteures insistent sur la nécessité de satisfaire le besoin d'information en l'appliquant directement au contexte des femmes en milieu rural, que ce soit dans les domaines de l'agriculture, de la santé, de la micro-entreprise ou de l'éducation.» (2002) | Brunet, Patrick, Oumarou Tiemtoré et Marie-Claude Vettraino-Soulard, Les enjeux éthiques d'internet en Afrique de l'Ouest, Vers un modèle éthique d’intégration, CRDI/L'Harmattan/Les Presses de l'Université Laval, 2002, 182 pages, disponible en ligne
«l’approche suivie dans le cadre de ce projet a été d’étudier en quoi le développement d’internet soulève des enjeux d’ordre éthique qu’il convient d’identifier en vue de permettre une meilleure appropriation et intégration dans le cadre général du développement des pays africains. (...)»
Les enquêtes ont été réalisées dans cinq pays d'Afrique de l'Ouest, dont le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. (2002) | Ogbu, Osita et Paschal Mihyo (sous la direction de), African Youth on the Information Highway, Participation and Leadership in Community Development, CRDI, 2000, 130 pages, disponible en ligne (anglais)
«Cet ouvrage décrit une nouvelle initiative qui vise à promouvoir la participation des adolescents dans la nouvelle économie de l’information de l’Afrique. On y passe en revue l’infrastructure existante, le contexte des politiques et son impact, ainsi que la faisabilité d’applications accrues des TIC dans les collectivités rurales.» (2000) | Allocutions | Dr. Ksibi Ahmed (Institut Supérieur de Documentation de Tunis, Université de Manouba), « De la fracture numérique en Afrique à la fracture statistique » (document pdf), World Library and Information Congress, 14 au 18 août 2005, Oslo, Norvège
« Cet article critique les tendances à mesurer le progrès vers la société de l’information par des indices statistiques quantitatifs élaborés par les grandes organisations internationales du néolibéralisme qui se concentrent sur des indications sur les équipements d’informatique et de télécommunication. » (2005) | Charlier, Jean-Émile, et Sarah Croché, «Les universités africaines francophones et l’espace mondial de l'enseignement supérieur en construction». Communication présentée dans le cadre du colloque « Développement durable : leçons et perspectives», Ouagadougou, 1er-4 juin 2004 (format PDF). (diffusion sur internet) (2004) | Documents iconographiques | Carte de l'usage d'internet dans le monde en 2002.(Éric Guichard, ENS) (2002) | Documents officiels | Société de l'information : Contribution de la Francophonie (Conférence ministérielle sur la société de l'information, 4 et 5 septembre 2003, Rabat, Maroc). (2003) | Documents visuels | Eurostats publie différents tableaux de données sur l'usage des télécomunications en Europe. Voir la section "Société de l'information". (version française non fonctionnelle lors de notre consultation du site) On peut lire également le numéro de Statistiques en Bref sur la Fracture numérique en Europe (document pdf), publié en 2005 par le même organisme. |
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| L'indice d'accès numérique en Francophonie | Cyrille Simard | Francophonie, fracture numérique, société de l'information, Internet, TIC | Le texte de ce document est reproduit ici de manière à donner un aperçu des conclusions de l'auteur. Pour voir les graphiques et tableau, on se reportera à la version pdf du document (août 2006) mise en ligne par l'Union internationale des télécommunications. |
| | L'indice d'accès numérique en Francophonie | Cyrille Simard | Francophonie, fracture numérique, société de l'information, Internet, TIC | Le texte de ce document est reproduit ici de manière à donner un aperçu des conclusions de l'auteur. Pour voir les graphiques et tableau, on se reportera à la version pdf du document (août 2006) mise en ligne par l'Union internationale des télécommunications. |
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| | Réseaugraphie |
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Médias | Année francophone internationale | Actes du Colloque Francophonie au pluriel tenu à Paris en mai 2001 à l'occasion de la célébration du dixième anniversaire de L'Année francophone internationale. Le programme est divisé en trois axes: "Quelle francophonie? Quelle diversité culturelle? Quelle information dans l'espace francophone?"
On a exprimé le souhait que l'institution de la Francophonie se recentre sur ses origines (les fondateurs de l'ACCT portaient cet élan de coopération) et consolide les liens avec les personnes, tant dans ses actions pour assainir les relations Nord-Sud, que dans son ouverture à toutes les minorités. | Sociétés de l'information | Revue de diffusion gratuite.
«Sociétés de l'information décrypte chaque mois les enjeux des réseaux pour un public francophone, désireux de trouver une information synthétique, globale d'une thématique de la gouvernance Internet. » | ONG | Penser pour agir | «Penserpouragir a pour but de rassembler des contenus utiles pour le développement et de les rendre accessible aux acteurs du développement local. » | AEDEV Internet au service du développement durable | ONG destinée à offrir un accès aux TIC en Afrique. Une sélection interessante de ressources documentaires, certaines malheureusement non datées, est présentée. | Cyberpop/Bombolong | «Dans sa configuration actuelle, Cyberpop est un réseau de réseaux articulés entre eux dont le point fort est le centrage sur les réseaux sociaux, humains et techniques constitués par les dynamiques populaires. L'ensemble est articulé autour de la stratégie de la production de contenus endogènes et de systèmes d'information pertinentes et utiles pour la lutte contre la pauvreté par le développement local.» | Digital partnership | The Digital Partnership brings donors, for-profit providers, public services, and communities together for one objective: the provision of affordable ICT to enhance and accelerate socio-economic development. | Organismes internationaux | Fonds francophone des inforoutes | Au cours du dernier exercice, 5 projets pour la production de contenus francophones numériques, dont 2 initiatives émanant de jeunes, ont été retenus pour financement par le Fonds francophone des inforoutes pour un montant global de près de 401 700 euros. | Fonds de solidarité numérique | Le siège social de ce Fonds international est à Genève. «Au 31 décembre 2005, le FSN s'élève à 5'354'444 euros.
Fondation de financement , le Fonds n'entend pas s'engager dans l'élaboration et la mise en œuvre de projets conçus par ses propres organes. Ne voulant pas davantage financer de grandes infrastructures, il se concentre sur des projets communautaires structurants, s'inscrivant dans une politique nationale donnée et visant la demande insolvable afin de créer de nouvelles activités, de nouveaux emplois et, à terme, de nouveaux marchés.
Au 31 décembre 2005, le FSN s'élève à 5'354'444 euros.» | Centre sur les politiques internationales des TIC Afrique du Centre et de l'Ouest (CIPACO) | «Le CIPACO est mis en place afin de renforcer les capacités des acteurs pour une meilleure participation à la prise de décision internationale en matière de TIC.»
«Deux éléments essentiels de la stratégie du CIPACO sont : le renforcement et l’harmonisation des initiatives régionales et le renforcement des capacités.» | International Telecomunication Union | «Principale institution des Nations Unies chargée des questions relatives aux technologies de l'information et de la communication, l'UIT est l'instance mondiale où pouvoirs publics et secteur privé se rencontrent pour développer les réseaux et les services.
Cet organisme est notamment l'instigateur du Sommet mondial sur la société de l'Information. | Programmes | Programme de coopération Noria | «Créé en juillet 2002, lors de la réunion du Bureau de l'APF à Berne en Suisse, le programme Noria répond aux besoins en renforcement des capacités en matière de production, de gestion et de diffusion de l'information législative interne de certains parlements francophones du Sud. » | Recherche | Centre francophone d'informatisation des organisations | « Le CEFRIO (Centre francophone d'informatisation des organisations) est un centre de liaison et de transfert qui regroupe près de 160 membres universitaires, industriels et gouvernementaux ainsi que 51 chercheurs associés et invités. Sa mission : aider les organisations à être plus productives et à contribuer au bien-être des citoyens en utilisant les technologies de l'information comme levier de transformation et d'innovation. En partenariat, le CEFRIO réalise partout au Québec des projets de recherche, d'expérimentation et de veille stratégique sur l'appropriation des TI. Ces projets touchent l'ensemble des secteurs de l'économie québécoise tant privé que public. Les activités du CEFRIO sont financées en majeure partie par ses membres et par le gouvernement du Québec, son principal partenaire financier.» (source : site web du CEFRIO) | Rapport 2006 de l'UIT sur le Développement des télécommunications/TIC dans le monde | Peut-on véritablement accélérer le développement social et économique à l'aide des TIC? C'est le thème central de ce rapport, publié par l'Union internatinoale des télécommunications à la suite du Sommet sur la société de l'information.
On y fait le point sur l'accessibilité et l'usage des TIC dans le monde.
Le résumé du rapport peut être téléchargé gratuitement. | Internet World Stats | Statistiques sur l'usage d'Internet autour du monde. | Sommet mondial sur la société de l'information (2005, Tunis) | «L'Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies a approuvé la tenue du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) en deux phases, dont la première a eu lieu à Genève (Suisse), du 10 au 12 décembre 2003 et la seconde à Tunis (Tunisie) du 16 au 18 novembre 2005.» «A la phase de Tunis, presque 50 Chefs d'État ou de Gouvernement et Vice-présidents et 197 Ministres et Vice-ministres de 175 pays, ainsi que d'éminents représentants d'organisations internationales, du secteur privé et de la société civile ont apporté un appui politique à l'Engagement de Tunis et l'Agenda de Tunis pour la société de l'information.» |
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| | Terminologie / Traductions |
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Synonymes |
Fossé numérique |
Antonymes |
Intégration numérique, |
Bien que le problème de l'accès à l'information ait été traité dès les années 1970, le concept de "digital divide" n'apparaît aux États-Unis que vingt ans plus tard. En français, l'expression "fracture numérique" s'est imposée à la suite "fracture sociale", notion clé de la campagne présidentielle de J.Chirac en 1995. Cependant, l'expression est porteuse d'un parti pris contre le potentiel des TIC pour le développement (le mot fracture n'évoque-t-il pas rupture définitive?) et plusieurs alternatives ont été suggérées. |
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Allemand |
Digitale Kluft, Digitale Spaltung |
Anglais |
Digital divide, Digital gap |
Espagnol |
Brecha Digital |
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