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Diversité culturelle |
Présentation | Enjeux | Essentiel | Aperçus | Documentation |
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« Un arbre est plus qu’un arbre : il est tronc, racines, sève, feuilles, fruits, vent dans les branches, nids d’où s’échappent les oiseaux du ciel. C’est la plus belle image que m’inspire la Francophonie. »
Antonine Maillet, Acadie, 1989
Nous avons demandé à une jeune artiste, Cynthia Dufresne, de regrouper, dans un arbre, les grands thèmes de la Convention sur la protection et la promotion de la diversité culturelle. |
Présentation |
Le 20 octobre 2005, la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) adoptait, après de longues tractations où la francophonie joua un rôle déterminant, la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.
Cette convention, qui entrera en vigueur le 18 mars 2007, plus de 30 pays l'ayant ratifiée, suscite les plus grands espoirs au sein de la Francophonie, dont les pays les plus puissants s'engagent à se montrer solidaires des pays plus faibles dans la défense du patrimoine culturel commun, mais sans imposer leur propre culture, conformément à cette définition de la Francophonie: « La Francophonie est une manière d'être au monde, imprégnée du désir d'échapper à la solitude des nations, à la domination des unes, à la soumission des autres. Plus qu'un rêve, une utopie » (Jean-Marie Borzeix, Les Carnets d'un francophone). (Hégémonies en fichier attaché).
Le Québec et le Canada ont été les premiers à ratifier la Convention, le 23 novembre 2005, et le 22 novembre 2006, vingt pays les avaient déjà imités. On peut faire le suivi de la ratification au jour le jour sur le site Culture et Communications du gouvernement du Québec. Nous reproduisons plus loin le préambule, les principes directeurs et les définitions.
Les auteurs de la Convention ont pris en considération un éventail de points de vue si large qu'on se demande si la diversité des idées à l'intérieur de la Convention ne va pas la rendre inopérante.
Pour y voir plus clair, nous avons regroupé les principales notions présentes(voir plus haut L'arbre de la Francophonie)dans la Convention en deux grandes catégories, faisant ainsi ressortir une opposition fondamentale entre les choses, tels les savoirs traditionnels, que l'on peut considérer comme des manifestations de la vie, et celles, comme les droits de l'homme, qui sont plutôt un produit de la rationalité. (Pour la suite ce commentaire voir la section Enjeux de ce dossier.)
Voici les principaux chapitres de la Convention.
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Préambule
Affirmant que la diversité culturelle est une caractéristique inhérente à l’humanité,
Consciente que la diversité culturelle constitue un patrimoine commun de l’humanité et qu’elle devrait être célébrée et préservée au profit de tous,
Sachant que la diversité culturelle crée un monde riche et varié qui élargit les choix possibles, nourrit les capacités et les valeurs humaines, et qu’elle est donc un ressort fondamental du développement durable des communautés, des peuples et des nations,
Rappelant que la diversité culturelle, qui s’épanouit dans un cadre de démocratie, de tolérance, de justice sociale et de respect mutuel entre les peuples et les cultures, est indispensable à la paix et à la sécurité aux plans local, national et international,
Célébrant l’importance de la diversité culturelle pour la pleine réalisation des droits de l’homme et des libertés fondamentales proclamés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans d’autres instruments universellement reconnus,
Soulignant la nécessité d’intégrer la culture en tant qu’élément stratégique dans les politiques nationales et internationales de développement, ainsi que dans la coopération internationale pour le développement, en tenant également compte de la Déclaration du Millénaire de l’ONU (2000) qui met l’accent sur l’éradication de la pauvreté,
Considérant que la culture prend diverses formes dans le temps et dans l’espace et que cette diversité s’incarne dans l’originalité et la pluralité des identités ainsi que dans les expressions culturelles des peuples et des sociétés qui constituent l’humanité,
Reconnaissant l’importance des savoirs traditionnels en tant que source de richesse immatérielle et matérielle, et en particulier des systèmes de connaissance des peuples autochtones, et leur contribution positive au développement durable, ainsi que la nécessité d’assurer leur protection et promotion de façon adéquate,
Reconnaissant la nécessité de prendre des mesures pour protéger la diversité des expressions culturelles, y compris de leurs contenus, en particulier dans des situations où les expressions culturelles peuvent être menacées d’extinction ou de graves altérations,
Soulignant l’importance de la culture pour la cohésion sociale en général, et en particulier sa contribution à l’amélioration du statut et du rôle des femmes dans la société,
Consciente que la diversité culturelle est renforcée par la libre circulation des idées, et qu’elle se nourrit d’échanges constants et d’interactions entre les cultures,
Réaffirmant que la liberté de pensée, d’expression et d’information, ainsi que la diversité des médias, permettent l’épanouissement des expressions culturelles au sein des sociétés,
Reconnaissant que la diversité des expressions culturelles, y compris des expressions culturelles traditionnelles, est un facteur important qui permet aux individus et aux peuples d’exprimer et de partager avec d’autres leurs idées et leurs valeurs,
Rappelant que la diversité linguistique est un élément fondamental de la diversité culturelle, et
réaffirmant le rôle fondamental que joue l’éducation dans la protection et la promotion des expressions culturelles,
Considérant l’importance de la vitalité des cultures pour tous, y compris pour les personnes appartenant aux minorités et pour les peuples autochtones, telle qu’elle se manifeste par leur liberté de créer, diffuser et distribuer leurs expressions culturelles traditionnelles et d’y avoir accès de manière à favoriser leur propre développement,
Soulignant le rôle essentiel de l’interaction et de la créativité culturelles, qui nourrissent et renouvellent les expressions culturelles, et renforcent le rôle de ceux qui oeuvrent au développement de la culture pour le progrès de la société dans son ensemble,
Reconnaissant l’importance des droits de propriété intellectuelle pour soutenir les personnes qui participent à la créativité culturelle,
Convaincue que les activités, biens et services culturels ont une double nature, économique et culturelle, parce qu’ils sont porteurs d’identités, de valeurs et de sens et qu’ils ne doivent donc pas être traités comme ayant exclusivement une valeur commerciale,
Constatant que les processus de mondialisation, facilités par l’évolution rapide des technologies de l’information et de la communication, s’ils créent les conditions inédites d’une interaction renforcée entre les cultures, représentent aussi un défi pour la diversité culturelle, notamment au regard des risques de déséquilibres entre pays riches et pays pauvres,
Consciente du mandat spécifique confié à l’UNESCO d’assurer le respect de la diversité des cultures et de recommander les accords internationaux qu’elle juge utiles pour faciliter la libre circulation des idées par le mot et par l’image,
Se référant aux dispositions des instruments internationaux adoptés par l’UNESCO ayant trait à la diversité culturelle et à l’exercice des droits culturels, et en particulier à la Déclaration universelle sur la diversité culturelle de 2001,
Adopte, le 20 octobre 2005, la présente Convention.
I. Objectifs et principes directeurs
Article premier - Objectifs
Les objectifs de la présente Convention sont :
(a) de protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles ;
(b) de créer les conditions permettant aux cultures de s’épanouir et interagir librement de manière à s’enrichir mutuellement ;
(c) d’encourager le dialogue entre les cultures afin d’assurer des échanges culturels plus intenses et équilibrés dans le monde en faveur du respect interculturel et d’une culture de la paix ;
(d) de stimuler l’interculturalité afin de développer l’interaction culturelle dans l’esprit de bâtir des passerelles entre les peuples ;
(e) de promouvoir le respect de la diversité des expressions culturelles et la prise de conscience de sa valeur aux niveaux local, national et international ;
(f) de réaffirmer l’importance du lien entre culture et développement pour tous les pays, en particulier les pays en développement, et d’encourager les actions menées aux plans national et international pour que soit reconnue la véritable valeur de ce lien;
(g) de reconnaître la nature spécifique des activités, biens et services culturels en tant que porteurs d’identité, de valeurs et de sens ;
(h) de réaffirmer le droit souverain des États de conserver, d’adopter et de mettre en oeuvre les politiques et mesures qu’ils jugent appropriées pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles sur leur territoire ;
(l) de renforcer la coopération et la solidarité internationales dans un esprit de partenariat afin, notamment, d’accroître les capacités des pays en développement de protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles.
Article 2 - Principes directeurs
1. Principe du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales
La diversité culturelle ne peut être protégée et promue que si les droits de l’homme et les libertés fondamentales telles que la liberté d’expression, d’information et de communication, ainsi que la possibilité pour les individus de choisir les expressions culturelles, sont garantis. Nul ne peut invoquer les dispositions de la présente Convention pour porter atteinte aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales tels que consacrés par la Déclaration universelle des droits de l’homme ou garantis par le droit international, ou pour en limiter la portée.
2. Principe de souveraineté
Les États ont, conformément à la Charte des Nations Unies et aux principes du droit international, le droit souverain d’adopter des mesures et des politiques pour protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles sur leur territoire.
3. Principe de l’égale dignité et du respect de toutes les cultures
La protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles impliquent la reconnaissance de l’égale dignité et du respect de toutes les cultures, y compris celles des personnes appartenant aux minorités et celles des peuples autochtones.
4. Principe de solidarité et de coopération internationales
La coopération et la solidarité internationales devraient permettre à tous les pays, particulièrement aux pays en développement, de créer et renforcer les moyens nécessaires à leur expression culturelle, y compris leurs industries culturelles, qu’elles soient naissantes ou établies, aux niveaux local, national et international.
5. Principe de la complémentarité des aspects économiques et culturels du développement
La culture étant un des ressorts fondamentaux du développement, les aspects culturels du développement sont aussi importants que ses aspects économiques, et les individus et les peuples ont le droit fondamental d’y participer et d’en jouir.
6. Principe de développement durable
La diversité culturelle est une grande richesse pour les individus et les sociétés. La protection, la promotion et le maintien de la diversité culturelle sont une condition essentielle pour un développement durable au bénéfice des générations présentes et futures.
7. Principe d’accès équitable L’accès équitable à une gamme riche et diversifiée d’expressions culturelles provenant du monde entier et l’accès des cultures aux moyens d’expression et de diffusion constituent des éléments importants pour mettre en valeur la diversité culturelle et encourager la compréhension mutuelle.
8. Principe d’ouverture et d’équilibre
Quand les États adoptent des mesures pour favoriser la diversité des expressions culturelles, ils devraient veiller à promouvoir, de façon appropriée, l’ouverture aux autres cultures du monde et à s’assurer que ces mesures sont conformes aux objectifs poursuivis par la présente Convention.
II. Champ d’application
Article 3 - Champ d’application
La présente Convention s’applique aux politiques et aux mesures adoptées par les Parties et la promotion de la diversité des expressions culturelles.
III. Définitions
Article 4 - Définitions
Aux fins de la présente Convention, il est entendu que :
1. Diversité culturelle
« Diversité culturelle » renvoie à la multiplicité des formes par lesquelles les cultures des groupes et des sociétés trouvent leur expression. Ces expressions se transmettent au sein des groupes et des sociétés et entre eux. La diversité culturelle se manifeste non seulement dans les formes variées à travers lesquelles le patrimoine culturel de l’humanité est exprimé, enrichi et transmis grâce à la variété des expressions culturelles, mais aussi à travers divers modes de création artistique, de production, de diffusion, de distribution et de jouissance des expressions culturelles, quels que soient les moyens et les technologies utilisés.
2. Contenu culturel
« Contenu culturel » renvoie au sens symbolique, à la dimension artistique et aux valeurs culturelles qui ont pour origine ou expriment des identités culturelles.
3. Expressions culturelles
« Expressions culturelles » sont les expressions qui résultent de la créativité des individus, des groupes et des sociétés, et qui ont un contenu culturel.
4. Activités, biens et services culturels
« Activités, biens et services culturels » renvoie aux activités, biens et services qui, dès lors qu’ils sont considérés du point de vue de leur qualité, de leur usage ou de leur finalité spécifiques, incarnent ou transmettent des expressions culturelles, indépendamment de la valeur commerciale qu’ils peuvent avoir. Les activités culturelles peuvent être une fin en elles-mêmes, ou bien contribuer à la production de biens et services culturels.
5. Industries culturelles
« Industries culturelles » renvoie aux industries produisant et distribuant des biens ou services culturels tels que définis au paragraphe 4 ci-dessus.
6. Politiques et mesures culturelles
« Politiques et mesures culturelles » renvoie aux politiques et mesures relatives à la culture, à un niveau local, national, régional ou international, qu’elles soient centrées sur la culture en tant que telle, ou destinées à avoir un effet direct sur les expressions culturelles des individus, groupes ou sociétés, y compris sur la création, la production, la diffusion et la distribution d’activités, de biens et de services culturels et sur l’accès à ceux-ci.
7. Protection
« Protection » signifie l’adoption de mesures visant à la préservation, la sauvegarde et la mise en valeur de la diversité des expressions culturelles. « Protéger » signifie adopter de telles mesures.
8. Interculturalité
« Interculturalité » renvoie à l’existence et à l’interaction équitable de diverses cultures ainsi qu’à la possibilité de générer des expressions culturelles partagées par le dialogue et le respect mutuel. Suite dans la section Enjeux.
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Enjeux |
Les auteurs de la Convention ont pris en considération un éventail de points de vue si large qu'on se demande si la diversité des idées à l'intérieur de la Convention ne va pas la rendre inopérante.
Pour y voir plus clair, nous avons regroupé les principales notions présentes dans la Convention en deux grandes catégories, faisant ainsi ressortir une opposition fondamentale entre les choses, tels les savoirs traditionnels, que l'on peut considérer comme des manifestations de la vie, et celles, comme les droits de l'homme, qui sont plutôt un produit de la rationalité. ( Voir l'image Arbre de la vie.)
Senghor lui-même nous incite à identifier la première catégorie à l'Afrique, la seconde à l'Europe et à l'Amérique. Il apportait toutefois à cette distinction bien des nuances que divers auteurs ont développées depuis, d'une manière telle que l'opposition initiale a perdu tout crédit dans bien des milieux. Qu'est-ce que la rationalité? Qu'est-ce que la raison? Qu'est-ce que la vie? Selon que l'on adopte telle ou telle définition de ces mots, les manifestations de l'une et de l'autre sont plus ou moins bien réparties entre le Sud et le Nord.
Une chose demeure certaine: dans l'histoire des individus comme dans celle des peuples, la vie précède la raison et c'est elle qui crée la diversité. La raison la prolonge le plus souvent, c'est ce qui fait la richesse et la beauté des langues, par exemple, mais elle peut être aussi un facteur d'uniformité.
Dans quelles conditions? C'est de la réponse à cette question que dépendra le succès de la Convention sur la diversité culturelle. Le système technicien tel que le conçoit Jacques Ellul est un puissant facteur d'uniformité, puisqu'il vise en toute chose la plus grande efficacité possible. Vue sous cet angle, la réduction des langues au basic english et, à l'intérieur de chaque langue, la tendance à la simplification utilitaire, est un phénomène lié au renforcement du système technicien dans le monde. Ce qu'a bien vu Michel Serres.
« Vous me demandez aussi de parler de la langue. La classe dominante banquiers, commerçants et publicitaires impose l'anglais au peuple et répète, à loisir, une langue anglaise que ne comprennent pas toujours ceux qui parlent vraiment l'anglais. Le ministère des Affaires étrangères a un journal, Label France, et non La Belle France ; la météo vous dit que le vent souffle à vingt kilomètres par heure, et non vingt kilomètres à l'heure; qu'il est dix heures passées de dix minutes, et non dix heures dix... toujours de l'anglais. Et la SNCF cette semaine, vient de mettre au point une carte de fidélité S'miles... "Sourire", avec des miles... La SNCF ne compte plus en kilomètres, mais en miles... J'insiste, à temps et à contretemps.
- Mais cela s'apparente au sourire...
- La langue est l'âme d'une culture. Ici, on assassine les corps; là, on assassine les âmes. Molière ou Pasteur assassinés. Encore et toujours règne l'instinct de mort: répétition d'un même mot, la mort; répétition d'une même langue. Voilà les-responsabilités funèbres de nos dirigeants, de ceux qui donnent le ton. J'aime parler le français, désormais, parce qu'il devient la langue des pauvres.
- Comment sortir de ce problème, qui est à la fois un problème de fond et de forme ?
- La vie jaillit d'arrêter les répétitions, de bifurquer des formats, comme un rameau se sépare d'un tronc, comme une branche nouvelle se lance en porte-à-faux, en écart à l'équilibre par rapport au tronc unique, à ladite pensée unique, à la répétition funéraire et mortelle. Parler le français quand on bégaie une sorte d'anglais, qui fait même honte aux anglophones... Chantez la vie au lieu de répéter la mort! 1»
Chanter la vie. Mais encore faut-il pour cela pouvoir arrêter le rouleau compresseur du système technicien au seuil de sa maison, à défaut de pouvoir l'arrêter au seuil de son pays. Chanter la vie c'est aussi rétablir l'artisan, le paysan, sans mettre en péril l'économie de sa nation. C'est redonner à l'art, en éducation d'abord, préséance sur la technique.
Le principal piège à éviter dans ce combat, c'est l'illusion consistant à penser qu'il est possible d'utiliser partout et sans limites les procédés de la technique pour accroître la vie là où elle est menacée, pour la recréer là où elle a disparu.
Dans notre action sur les phénomènes vivants, y compris les phénomènes sociaux et culturels, nous devons avant tout tenir compte du fait que les systèmes vivants sont résilients, qu'ils retrouvent leur couleur perdue d'eux-mêmes, à la condition que le milieu global leur demeure favorable. Il est heureusement possible, dans une certaine mesure, de suppléer aux carences du milieu global par des interventions fines, homéopathiques, consistant le plus souvent à retrancher qu'à ajouter. C'est seulement le progrès de cette médecine socio-culturelle douce qui rendra possible la protection et la promotion de la diversité culturelle.
Le progrès de cette médecine suppose à son tour que l'on cesse de dissocier le milieu vivant du milieu culturel, ce qui aura pour conséquence que l'on parlera désormais de diversité bioculturelle plutôt que de diversité biologique et de diversité culturelle. C'est dans cet esprit que nous avons créé un dossier Diversité bioculturelle dans cette encyclopédie. Suite dans la section L'essentiel. |
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Essentiel |
Parmi les penseurs occidentaux du XXe siècle, John Cowper Powys est l’un de ceux qui, dans leur critique de leur propre civilisation technicienne, ont mis en relief l’importance de la «raison imaginative», de cette «jouissance concentrée des sens et de toutes ces subtiles harmoniques et connotations qui les auréolent». Par là Powys se rapproche de la civilisation africaine, telle que la conçoivent Frobenius et Senghor. Il s’en rapproche également par l’importance qu’il attache au double enracinement de l’homme dans le subhumain et dans le surhumain.
C’est précisément ce double enracinement qui fonde la diversité culturelle et confère à chaque culture distincte son authenticité. C’est ce double enracinement qui permet aux peuples de vivre leur vie plutôt que de se l’offrir à eux-mêmes en spectacle, de demeurer des peuples plutôt que devenir des masses 1 sous l’influence des médias.
Voici à ce propos une page de Après l'homme...Le cyborg?
«"La raison imaginative de l’homme a conscience, dit-il, d’une foule de régressions ataviques le reliant à la vie sub-humaine des univers animal et végétal." Et il poursuit: "Analysant ensuite notre Je suis moi, j’ai découvert qu’il contient des éléments de conscience organique relevant du sub-humain aussi bien que du super-humain."
"Bien! Parvenu à ce point je vais prendre la liberté d’inventer un terme pour désigner cette union, dans notre Je suis moi, de ces éléments sub-humains et super- humains. Et cette union, je la désignerai désormais par le terme moi ichtyosaure, afin de mettre en lumière le lointain arrière-plan de l’âme humaine." 2
C’est le thème de l’homme coupé à la fois de ses racines dans la terre et de ses racines dans le ciel, de l’élémentaire et du transcendant, pour n’être plus qu’humain, trop humain. Powys reproche à cet homme d’être grégaire, d’en être réduit à chercher dans ses rapports avec ses semblables, à la manière des animaux inférieurs où ne compte que l’espèce, les extases que son double enracinement lui procurait. . "Si nous semblons de nos jours lamentablement malheureux, tous tant que nous sommes, c’est que les éléments humains grégaires de notre Je suis moi ont chassé de celui-ci les éléments sub-humains et super-humains". "Ces éléments grégaires, ajoute Powys, sont en passe d’exterminer à petit feu toute forme de bonheur calme et extatique, le seul qui soit réellement digne d’organismes comme les nôtres, avec derrière eux cette longue histoire et devant eux ces amples espérances. […] Une certaine jouissance concentrée des sens et de toutes ces subtiles harmoniques et connotations qui les auréolent – c’est sur ce terrain, mouvant et cependant éternel, que je me place pour défendre mes théories. Je plaide la cause d’un culte de la vie basé sur la contemplation statique, en réaction contre la fièvre d’activité de notre temps."3
Powys a écrit ces lignes en 1930, au moment où l’instinct grégaire était à son sommet, en Allemagne et en Russie. Dans les deux cas, dans le premier surtout, les médias jouaient un rôle crucial comme moyen de rassembler les gens. Le lien entre la rupture du double enracinement et l’importance prise par les médias au cours du XXe siècle est évident. Seul subsistait dans l’homme la zone intermédiaire entre la réalité sensible et la réalité spirituelle. Tout s’est passé comme si l’homme avait déployé horizontalement ses anciennes racines verticales vers ce qui allait le relier à la masse de ses semblables: les médias, l’écran de télévision. Alors que ses racines dans la terre le mettaient en contact avec des modèles de vitalité, et ses racines dans le ciel en contact avec des modèles de sagesse, les massmédias, tout en lui proposant des vedettes fabriquées, à la place de modèles, allaient pour l’essentiel lui renvoyer une image de lui-même, celui d’un être unidimensionnel.
On retrouve ainsi Marcuse à travers Powys. Ce dernier attachait la plus grande importance à la solitude, condition de l’enracinement dans le ciel et dans la terre, par lequel l’homme acquiert sa troisième dimensions. Voici ce qui dit Marcuse à propos de la solitude:La solitude, la condition même qui fortifie l’individu contre la société, est devenue techniquement impossible."4
La raison imaginative n’est-elle pas condamnée à l’atrophie dans un tel contexte? Du même coup, la capacité de vivre, de mener une existence digne et heureuse en dehors de l’action frénétique et du divertissement permanent, n’est-elle pas menacée? L’humanité ne serait-elle pas ainsi engagée dans une spirale vers le bas où l’appauvrissement de la raison imaginative provoque un besoin accru d’action et de divertissement, lequel en retour appauvrit davantage la raison imaginative? Au bas de cette spirale, il ne resterait plus de membrane, plus de clôture autour de la personne: son âme serait entièrement constituée par l’information orchestrée par les médias autour d’elle.
Notes
1-«Nous assistons au déclin du peuple et à l'avènement de la masse (...) Le peuple s'exprimait et sa voix est encore recueillie par les érudits, les ethnographes et les patriotes. Mais la masse, dans notre univers de diffusion et de circulation de masse, est la cible au lieu d'être la flèche. Elle est l'oreille, non la voix. La masse c'est ce que les autres veulent atteindre par l'écriture, la photo, l'image et le son. Si le peuple créait des héros, la masse ne peut que se mettre en quête de leur présence et de leur voix. Elle attend qu'on lui montre, qu'on lui dise quelque chose.»-Daniel Boorstin, L’Image, Union générale des éditions, Coll. 1018, Paris 1871, p. 95
2-Powys, John Cowper, Apologie des sens, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1975, p. 27
2-.Powys, John Cowper, Apologie des sens, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1975, p. 27
3- Marcuse, Herbert, L’homme unidimensionnel, Les éditions de Minuit, Paris, 1968, p. 95.
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Aperçus divers |
La fonction identitaire des langues minoritaires | Maurais, Jacques, Allocution d'ouverture, Actes de la rencontre régionale des chercheurs en sociolinguistique de l'Océan Indien tenue à Antananarivo (23 et 24 février 2005), p.20-21 «À ceux qui allèguent qu'il est possible de s'identifier à un peuple ou à une nation sans en parler la langue, on peut répliquer que c'est peut-être partiellement vrai, mais que le mode de vie de ceux qui maintiennent l'usage de la langue ancestrale est différent de celui des personnes qui ne parlent plus la langue. Chaque parler est particulièrement apte à exprimer et à symboliser la culture qui lui est traditionnellement associée. Celui ou celle qui ne peut plus utiliser ce parler est donc souvent perçu comme n'étant plus un véritable porteur de sa culture ou un vrai membre de son groupe d'origine. C'est le cas des Inuit, par exemple, qui admettent généralement qu'on peut être Inuk sans connaître la langue, mais qu'un " Inuk véritable " (inutuinnaq) doit parler l'inuktitut.
(...) le témoignage de personnes qui combattent elles mêmes pour la préservation de leur langue montre que, de nos jours, parler une langue minoritaire a surtout une fonction identitaire, quasi spirituelle, dont l'absence peut provoquer un vide difficile à combler.»
| Le sida par l'affiche: reflet de la diversité culturelle | Miller J., Sida par l'affiche, Centre de recherche pour le développement international, Canada. «Les affiches ne sont pas que de simples affirmations neutres, de direJames Miller, responsable de l'exposition internationale itinérante d'affiches intitulée : Le SIDA par l'affiche. Plutôt, elles sont l'expression culturelle des différents intérêts politiques, programmes sociaux et préoccupations des personnes qui font les affiches.»
| Hispanophonie et francophonie | Accord historique entre la francophonie et l'hispanophonie, 5 avril 2002. La source du document est le site Vox Latina. Il est reproduit sur le site du Mouvement estrien pour le français. «Le Secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Monsieur Boutros Boutros-Ghali, et le Secrétaire général de l'Organisation des États Ibéros-américains pour l'éducation, la science et la culture (OÉI), Monsieur Francisco Piñón, ont procédé, ce vendredi 5 avril 2002 à Paris, à la signature d'un Accord-cadre de coopération qui confirme la volonté des deux organisations d'intensifier leurs relations et de contribuer à la réalisation effective des objectifs qu'elles ont en commun, notamment dans les domaines de la promotion de la culture de la paix et des droits de l'Homme, de la diversité culturelle et linguistique, du renforcement de la coopération entre les grandes aires linguistiques et culturelles, dans la défense du multilinguisme et en faveur de l'accès aux technologies de l'information et de la communication.»
| Humanisme | Courban, Antoine, professeur à la faculté de médecine de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth, texte de la conférence donnée à la Corderie Royale de Rochefort, France, le 29 août 2002.
Face au formidable défi de la globalisation, "l'humanisme n'est pas l'apanage des francophones ni l'esprit universel une exclusivité de la francophonie. Néanmoins, estime le Pr Antoine Courban, de Beyrouth, la culture française forme un tout cohérent dont les choix éthiques illustrent, avec une particulière pertinence, cet amour de la diversité et du partage au sein de l'universel. "
| Aménagement linguistique | Maurais, Jacques, allocution d'ouverture des 3es Journées scientifiques du réseau Sociolinguistique et dynamique des langues de l'AUF, Moncton, 2 novembre 2005 «... rappelons quelques-unes des conclusions de nos dernières Journées scientifiques communes et du colloque sur le développement durable de Ouagadougou (2004) :
1. Les langues sont la base du développement durable ;
2. On ne peut travailler isolément sur une seule langue, car aucune langue, aucune culture, aucune civilisation ne se suffit à elle-même ;
3. Par sa défense et sa promotion de la diversité linguistique, la Francophonie peut aider au développement ;
4. Le développement passe par l'éducation. Et l'éducation passe par l'aménagement linguistique.»
| La kora accompagne le chant grégorien au monastère de Keur Moussa au Sénégal | Petit, Béatrice, "La kora, un instrument africain qui évolue", journal En marche. Au monastère bénédictin de Keur Moussa, situé à 50 km de Dakar, résonne une musique étonnante, à la croisée des mélopées africaines et du chant grégorien. Des moines mélomanes y bichonnent une harpe traditionnelle, aujourd'hui renommée internationalement.
«Au moment des travaux du Concile sur la liturgie, Frère Dominique Catta est alors désigné pour l'abbaye Keur Moussa au Sénégal. Vatican II recommande aux missionnaires d'enraciner l'évangile dans les cultures et musiques locales. «Par obéissance, écrit Dominique Catta, je me suis ouvert aux instruments africains: le balafon, le djembé, les tambours... Un jour, j'ai entendu à la radio un instrument d'une sonorité exceptionnelle, la kora du Sud. Cadeau du ciel: un ami m'a alors offert une kora à accorder. J'ai fait venir des griots et ai immédiatement perçu une parenté avec la musique médiévale, et donc grégorienne. Je me suis lancé dans des essais. Le griot -musulman- jouait de la kora et je psalmodiais sur le même mode en adaptant un ton de psalmodie grégorienne». Dominique Catta se passionne et convainc les autres moines d'apprivoiser l'instrument le plus riche et le meilleur pour accompagner les psaumes.«Depuis lors, la kora s'est introduite en reine dans notre vie monastique d'où elle a conquis une audience internationale», poursuit Frère Dominique.»
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Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles | Cultivons la diversité ! (entretient avec M.Jacques Legendre, secrétaire général parlementaire de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie), Parlements et Francophonie. Février 2006. N°1 « A quand remonte l'engagement de l'APF [Assemblée parlementaire de la Francophonie ] en faveur de ce thème ?
- Jacques Legendre : Déjà, dans une résolution adoptée lors de sa Session de Yaoundé (Cameroun) en 2000, l'Assemblée parlementaire de la Francophonie avait recommandé au Sommet des chefs d'Etat "d'adopter le principe d'une convention internationale consacrée à la diversité culturelle au sein d'une instance spécifiquement préoccupée de la promotion de la culture ".
C'est avec une attention toute particulière que nous avons suivi, grâce notamment à notre commission de la culture et plus particulièrement son rapporteur M. Jacques Chagnon les discussions ayant conduit à l'élaboration de l'avant-projet de Convention sur la protection de la diversité des contenus culturels et des expressions artistiques. Notre Session de juillet 2005 à Bruxelles a été le moment de réaffirmer notre appui à l'avant-projet de Convention issu de la réunion d'experts gouvernementaux à l'UNESCO en juin 2005. A cette occasion, nous avons demandé aux Etats membres d'adopter cette Convention lors de la 33ème session de la Conférence générale de l'UNESCO.»
| Diversité des cultures | Jean-Marc Léger, «L'ambition des pionniers de la Francophonie». Discours prononcé lors du colloque Francophonie au pluriel, organisé à l'occasion de la célébration du dixième anniversaire de L'Année francophone internationale (Paris, du 17 au 20 mai 2001). « Je rappellerai, par exemple, que les expressions comme "dialogue des cultures", "sauvegarde de la diversité des cultures", furent d'abord utilisées dans diverses OING francophones. J'évoquerai seulement, pour mémoire, la deuxième réunion de l'Assemblée générale de l'AUPELF, en avril 1963 à La Sorbonne, où une immense banderole proclamait: "Le français, facteur de rapprochement des peuples et de communion des civilisations" ».
| Axes stratégiques de l'action du Québec au sein de la Francophonie | Ministère des relations internationales, Québec Des quatre axes stratégiques qui se détachent de l'action du Québec dans la Francophonie : la vocation universelle du français, le droit des cultures à l'existence, l'affirmation des principes de la démocratie et la maîtrise de la modernité, nous reproduisons un passage sur le principe de la diversité culturelle:
«L'engagement québécois à l'égard du principe de la diversité culturelle se reflète dans son action au sein de la Francophonie. Il attache par exemple une grande importance au soutien des programmes d'épanouissement des langues dites partenaires au sein de la Francophonie ainsi qu'à la volonté d'ouverture de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) vers les autres grandes aires linguistiques. Le Québec compte aussi parmi les initiateurs du projet de création d'une convention internationale sur la diversité culturelle, projet qui a fait l'objet d'un engagement clair des chefs d'État et de gouvernement lors du IXe Sommet de la Francophonie, tenu à Beyrouth à l'automne 2002. En juin 2001, l'OIF s'était distinguée en étant la première organisation internationale à prendre position, par la Déclaration de Cotonou, dans le dossier de la promotion de la diversité culturelle. »
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Documentation |
Livres | Elena-Brandusa Steiciuc, Directrice du Département de Français à l’Université Stefan cel Mare, Suceava, Roumanie vient de publier, aux Presses Universitaires de Suceava, Horizons et identités francophones (ISBN (10) 973-666-213-6; (13) 978-973-666-213-3). Cet ouvrage est un recueil d'études et d’articles portant sur des auteurs représentatifs de diverses aires francophones.
(2006) | Sur le site de l'Unesco: un quinzaine d'ouvrages récents sur la diversité culturelle, en français, en anglais et en espagnol. (diffusion sur internet) (2004) | Bertucci, Marie-Madeleine, et Colette Corblin (dir.). Quel français à l'école ? Les programmes de français face à la diversité linguistique, Paris, L'Harmattan, 2004, 218 p. Présentation sur le site de l'éditeur : «De nos jours, l'école est confrontée à de nouveaux défis : former des citoyens européens plurilingues, et aussi intégrer des élèves dont le français n'est pas la langue maternelle. Fidèle à la tradition républicaine du monolinguisme, l'école française ne répond pas à la complexité des situations linguistiques, confrontée à l'hétérogénéité linguistique des élèves en France métropolitaine comme dans les départements d'outre-mer, dans l'enseignement traditionnel comme dans l'enseignement adapté.» (2004) | Calvet, Louis-Jean, La guerre des langues - Et les politiques linguistiques, Hachette Pluriel Reference, poche, essai, 1999
«La «guerre des langues» est une métaphore commode, mais les langues, elles-mêmes, ne peuvent pas se faire la guerre. Ce sont les êtres humains qui luttent, s’opposent ou composent. Et nous pouvons suivre leurs relations conflictuelles à travers les relations entre leurs langues. »(L-J Calvet, dans un article au courrier de l'unesco) (1999) | Calvet, Louis-Jean, Pour une écologie des langues du monde. Paris, Plon, 1999, 304 p.
«Ce modèle (...) peut s’analyser en termes de systèmes écolinguistiques (niveau de l’écosystème) non figés au sein desquels "les langues en présence [assimilées à des espèces] entretiennent des rapports qui déterminent pour chacune d’entre elles une niche écologique (p. 35)»(revue du livre par Isabelle Pierozak, cahiers d'études africaines) (1999) | Allocutions | Guillou, Michel, à propos de la Convention sur la diversité culturelle: «Mais c'est une demi-victoire, car il est permis de penser que ce texte ne permettra pas à la vingtaine de pays qui ont signé des accords commerciaux bilatéraux avec les Etats-Unis de remettre en cause les articles portant sur la culture. Washington exercera, par ailleurs, d'énormes pressions pour signer d'autres accords dans lesquels ils incluront la renonciation aux protections des industries culturelles nationales. Par ailleurs, la convention UNESCO n'a pas de valeur réellement contraignante en droit international, et n'a pas préséance sur les autres traités, notamment celui de l'OMC, avec lequel elle pourrait paraître en contradiction. On peut craindre aussi que l'absence d'organe de règlement des différends ne favorise à terme l'OMC.» Michel Guillou souligne aussi l'importance du plurilinguisme: mieux vaut pour une université offrir ses cours en trois langues, plutôt qu'en deux langues seulement, l'anglais étant presque toujours la seconde. Titre de la conférence: La francophonie dans la mondialisation. (diffusion sur internet) (2006) | Calvet, Louis-Jean, Language Wars : Language Policies and Globalization. Texte d'une conférence prononcée au Nanovic Institute, Université de Notre Dame (É.-U.), avril 2005 (format PDF) (diffusion sur internet) (2005) | Documents officiels | Diversité culturelle : Déclaration et plan d'action de Cotonou (IIIe Conférence ministérielle de la Francophonie sur la culture, 14-15 juin 2001, Cotonou, Bénin) (2001) | Échanges d'étudiants entre le Québec et de nombreux pays étangers.
Afin d’encourager les relations entre peuples et cultures de pays différents, les établissements universitaires du Québec, dans le cadre de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), ont établi des programmes d’échanges d’étudiants avec des établissements universitaires à l’extérieur du Canada.
Des ententes d’échanges d’étudiants ont été conclues avec plus de 500 établissements ou consortiums d’établissements dans les pays suivants : l’Allemagne, l’Argentine, la Belgique, le Brésil, le Chili, la Chine, la Colombie, le Danemark, l’Espagne, les États-Unis, la Finlande, la France (incluant l’Île de la Réunion, la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique), l’Islande, l’Italie, le Japon, la Lituanie, le Mexique, la République tchèque, le Royaume-Uni, la Suède, la Suisse et Taïwan. (diffusion sur internet) | Dossiers | Dossier «Guerre et paix des langues», courrier de l'UNESCO, avril 2000
à noter : les articles «6 000 langues: un patrimoine en danger», par Ranka Bjeljac-Babic et «La suprématie de l’anglais est-elle inéluctable?» par Roland J.-L. Breto (2000) | Revues | Si l'on en juge par le texte de présentation du numéro 0, cette nouvelle revue sera vivante et originale. Après avoir évoqué le fait que pour la critique postmoderne les plantes à racines sont le symbole d'une philosophie réactionnaires, tandis que les plantes à rhizome, qui courent à la surface du sol, seraient le symbole de l'avant-garde, Bernard Mouralis explique sa préférence pour la liane comme symbole de la façon dont la revue entend aborder les liens entre les diverses littératures africaines. «La plante à rhizome ne fait que produire des enracinements successifs, proprement indéracinables. [...]Rien de tel en revanche avec la liane, qui est une vraie nomade : elle s'élance vers le ciel, revient sur le sol quelques instants et décolle de nouveau pour un splendide essor. Il y a en elle quelque chose de l'avion. En outre, loin d'étouffer l'arbre, elle s'associe à lui, formant ainsi un immense réseau dans lequel, toujours, de nouvelles lignes seront ouvertes. [...]
En choisissant d'appeler cette revue « lianes », on a voulu mettre l'accent, non pas sur tel ou tel élément particulier, mais sur des intrications incessantes entre les différentes parties d'un tout trop souvent qualifié de « globalisé » -ce qui ne veut pas dire grand chose- et, surtout, sur des nouveaux départs que l'on peut observer dans les textes littéraires et dont la « liane », dans ses perpétuels essors, constitue une métaphore plus pertinente que le rhizome. (diffusion sur internet) (2006) |
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Le français et les siècles > La sollicitude pour les langues ne se divise pas | |
universalité, diversité culturelle, langues étrangères | « le français, on le verra, n'est pas mal placé pour offrir une autre chance que le nivellement linguistique » | Le français et les siècles > Les mots disparaissent avec les coutumes | |
évolution, diversité culturelle, linguistique, néologismes, technique, industrie | Certains mots disparaissent irrémédiablement, non à cause d'une influence étrangère mais à cause de l’appauvrissement de la culture elle-même: ils révèlent la disparition d’outils, d’arts, de professions, de modes de vie. | Les enjeux de la mondialisation culturelle > Un nouvel écosystème symbolique | |
Hyperculture globalisante, médias, symbole, enjeux planétaires | Comment, parce qu'elle est mal perçue ou analysée à l'aide de concepts surannés, la mondialisation peut conduire au terrorisme. | Les enjeux de la mondialisation culturelle > Diversité et pluralisme culturels | |
Culture, Définitions: Pluralisme culturel, Définitions:Diversité culturelle | De toutes les excellentes définitions que contient ce livre, (culture, hyperculture globalisante, globalisation, mondialisation ) celle de la diversité culturelle par rapport au pluralisme culturel est le plus importante. |
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Espaces linguistiques | Trois espaces linguistiques (3EL) | Site de la la coopération entre les espaces francophone, hispanophone et lusophone. Cinq organisations internationales sont impliquées, et 80 États et gouvernements représentant plus de 1,2 milliard de personnes sur les cinq continents. Cette coopération a été initiée, le 20 mars 2001, par l'organisation à Paris, à l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie, de la première rencontre des trois espaces linguistiques. | Organisation des Etats ibéro-américains (OEI) | Regroupe les pays de langue espagnole et de langue portugaise. | Union latine | | Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) | | Forum de discussion | Forum permanent sur le pluralisme culturel (PlanetAgora) | «Inventer les moyens de maîtriser la mondialisation culturelle, tel est l'objectif du Forum sur le pluralisme culturel. A travers des discussions entre toutes les parties concernées : pouvoirs publics, acteurs civiques et sociaux, entreprises, experts. Pour définir les enjeux en cause, concilier les divers points de vue, et élaborer en commun des propositions réalistes qui permettront de relever les défis identifiés. Pour faire du pluralisme culturel le choix politique qui permettra de conjuguer nos différences.» | Littérature | Radio Méditerranée | La langue française vue d'ailleurs. Emission de Patrice MARTIN et Christophe DREVET, Chaque lundi à 18h45 et 22h15. Entre 1997 et 2003, les deux animateurs ont eu des entretiens avec 279 auteurs francophones venus d'ailleurs: Aain Mabanckou, Andrei Makine, Antonine Maillet, Assia Djebar, Émile Olivier, Salah Stetie, Thomas Spear, Michel Tremblay, Julia Kristeva, etc. On peut écouter les émissions en différé. | Médias | Année francophone internationale | Actes du Colloque Francophonie au pluriel tenu à Paris en mai 2001 à l'occasion de la célébration du dixième anniversaire de L'Année francophone internationale. Le programme est divisé en trois axes: "Quelle francophonie? Quelle diversité culturelle? Quelle information dans l'espace francophone?"
On a exprimé le souhait que l'institution de la Francophonie se recentre sur ses origines (les fondateurs de l'ACCT portaient cet élan de coopération) et consolide les liens avec les personnes, tant dans ses actions pour assainir les relations Nord-Sud, que dans son ouverture à toutes les minorités. | Afrik.com | Le journal en ligne Afrik.com a été créé en avril 2000 par des journalistes issus de la presse écrite, de la radio et de la télévision avec une passion commune : le continent africain et sa diaspora.
Depuis, Afrik.com est devenu leader de l'information en ligne du continent africain vers le reste du monde. Une édition quotidienne a été développée et déclinée sur 52 portails pays, ainsi que des rubriques thématiques telles que l'Economie, la Culture, la Musique, les Voyages, la beauté, l'art…
Aujourd'hui, le site a une audience mensuelle d'un demi-million d'internautes et 4 millions de pages vues. | Musées | Musée virtuel de la francophonie | Bienvenue au monde captivant du Musée virtuel de la Francophonie ! Ce musée virtuel vous permettra d'explorer les innombrables richesses des collections culturelles provenant de musées de l'Afrique, de la France du Canada et du Vietnam. Vous vous embarquez dans l'aventure de votre choix, en cliquant sur le pays, le musée ou le thème qui vous intéresse. | ONG | Linguapax | ONG située à Barcelone. En 2001, à la suite d'une série de conférences organisées par l'UNESCO, Linguapax a été fondé dans le but de promouvoir la diversité linguistique dans les relations internationales et dans l'éducation, notamment en encourageant la recherche en politique linguistique.
On trouvera sur leur site des articles et des actes de séminaires et de conférences, de même que des ressources pour l'enseignement plurilingue. | Organismes internationaux | Réseau international sur la politique culturelle | «Le Réseau international sur la politique culturelle (RIPC) est une tribune internationale où les ministres nationaux responsables de la culture peuvent explorer et échanger des idées de manière informelle sur les nouveaux enjeux en matière de politique culturelle et élaborer des stratégies de promotion de la diversité culturelle. » | Alliance globale pour la diversité culturelle | L'Alliance globale promeut la diversité culturelle par le renforcement des capacités de production et de distribution des biens et des services et d'accession aux marchés internationaux des industries culturelles. | Fédération européenne des institutions linguistiques nationales | La Fédération européenne des institutions linguistiques nationales, qui existe depuis 2003, «(...) regroupe des institutions intervenant dans la recherche, la documentation et la mise en œuvre des politiques relatives aux langues officielles des Etats membres de l'Union européenne (...)» Les objectifs qu'elle poursuit sont : «la collecte et l'échange d'informations sur les langues officielles de l'Union européenne; l'expertise sur la politique linguistique de l'Union européenne; la préservation de la diversité linguistique au sein de l'Europe; la promotion de l'apprentissage des langues au sein des Etats membres de l'Union.» L'institution membre qui représente la France est la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF). On trouve notamment sur le site des informations précises sur les législations linguistiques des pays membres de l'UE. | Diversité culturelle et linguistique dans l'éducation (Unesco) | Un site de référence sur la diversité linguistique dans le monde, dans un contexte éducatif. Cet extrait résume l'approche véhiculée par l'Unesco sur la question : "Le nombre de langues parlées dans le monde aujourd’hui a été estimé de différentes façons à entre 6 000 et 7 000. L’Atlas des langues en péril dans le monde, de l’UNESCO, a prévu qu’au moins la moitié d’entre elles pourraient disparaître dans les années à venir. Respecter les langues de ceux qui appartiennent à d’autres communautés linguistiques, à travers l’enseignement initial dans la langue maternelle, l’encouragement au pluralisme et à l’éducation interculturelle, bilingue ou multilingue, l’accès à d’autres systèmes de valeurs, et le partage de connaissances à travers de telles frontières, est donc essentiel à une coexistence pacifique au 21ème siècle." (extrait du site)
| Recherche | Réseau de chercheurs Sociolinguistique et dynamique des langues de l'AUF | Un réseau de plus de 300 chercheurs en socio-linguistique.
«Le réseau de Sociolinguistique et dynamique des langues s'est fixé l'objectif d'aider à réduire le déséquilibre entre le Nord et le Sud en offrant une connaissance scientifique dans l'analyse de l'espace francophone (typologie, langues et situations sociologiques, interculturalité). » | Histoire de l'Afrique de l'Ouest | «Destiné à promouvoir l'histoire de l'Afrique développée sur le continent, ce site est l'œuvre commune d'historiens de plusieurs universités ouest africaines.
(...) Cinq catégories de documents : une sélection d'études historiques, un annuaire des historiens, un inventaire des travaux d'étudiants et jeunes chercheurs de la région, des informations sur l'actualité scientifique de l'histoire africaine, enfin, plusieurs outils pratiques pour vos propres travaux.» | Relations diplomatiques | Cerium (Centre international d'études et de recherches de l'Université de Montréal) | Lors de sa visite au Québec, en septembre 2007, Ségolène Royal, présidente du parti socialiste français, prononça, le 19 septembre, une conférence devant 750 étudiants de l'Université de Montréal. Elle y aborda divers sujets de l'heure: la diversité culturelle, le Sommet de 2008 à Québec, et une université francophone ayant des antennes dans les grandes capitales de la Francophonie. «Contrairement à ce que pensent certaines élites, a-t-elle, précisé, la Francophonie n'est pas dépassée.
«Il nous faut créer, et je souhaite, je le redis ici solennellement, que le sommet francophone d’octobre 2008 à Québec débouche sur des actions concrètes. Par exemple :
une université francophone avec des antennes dans les grandes capitales de la francophonie, du nord au sud et d’est en ouest ;
un Érasme francophone qui faciliterait entre nos pays la circulation des étudiants ;
que les grandes entreprises francophones mondialisées soient sensibilisées non seulement aux enjeux, mais aux atouts compétitifs d’une francophonie assumée ;
et enfin la définition d’un contrat politique commun, du nord au sud et d’est en ouest, pour protéger l’environnement et les cultures, c’est-à-dire l’avenir tout simplement du vivant.»
| Sites gouvernementaux | SODEC | Site de la Société de développement des entreprises culturelles, gouvernement du Québec.
«Pour accomplir son mandat, la SODEC relève le défi de parler à la fois de création artistique et d'affaires.» Elle favorise aussi la réciprocité: «Ce faisant, nous voulons être une terre d'accueil pour d'autres cultures au contact desquelles la société québécoise s'enrichit. Cette relation avec d'autres cultures conduit à la promotion de la diversité culturelle.» | | Association culturelle internationale francophone pour le plurilinguisme dans les organisations internationales (ACIF) | Créée à Genève en novembre 1994, cette association a pour but :
* «de resserrer les liens entre les personnes qui, dans les milieux internationaux, pratiquent la langue française ou s'y intéressent;
* de contribuer à une meilleure connaissance des cultures francophones;
* de promouvoir le plurilinguisme au sein des organisations internationales (intergouvernementales et non gouvernementales).» (site de l'association) | La Francophonie en images | Tour d'horizon de la Francophonie sous forme d'images commentées. |
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