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Négritude |
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Définition |
Certains articles savants sont d'une qualité telle qu'avant même d'en avoir terminé la lecture on a le sentiment qu'ils constituent un sommet et qu'il faut absolument les avoir lus pour comprendre le sujet dont ils traitent. L'article de F. Abiola Irele, «Réflexions sur la Négritude, paru en mai 2002 dans le numéro 69 de la revue Éthiopiques, appartient à cette catégorie. En voici un extrait:
«Ceci nous amène à examiner de plus près le concept de la Négritude tel qu’il a été élaboré par Senghor. Malgré la résonance raciale du terme, il me semble qu’on l’appréciera mieux aujourd’hui en lui restituant sa dimension culturelle, comme "l’ensemble des valeurs de civilisation africaines" selon la définition classique donnée par Senghor lui-même. Contrairement aux critiques qu’on lui a adressées, la Négritude de Senghor n’est ni une forme de racisme (même anti-raciste) ni un concept anti-raison. Pour Senghor, la raison humaine est une, dans la mesure où elle donne accès à une certaine réalité objective de notre univers, mais les formes d’expérience qu’elle aide à structurer sont réfractées par les normes culturelles de chaque groupement humain. De ce point de vue, il est aisé de comprendre pourquoi Senghor reconnaît dans le mythe une modalité de la connaissance (G. Gusdorf). S’appuyant sur la philosophie de Bergson, Senghor fournit de la Négritude une explication qui l’amène à postuler une qualité mystique comme trait fondamental de toutes les formes du rapport que l’homme africain entretient avec le monde.
La Négritude apparaît à la lumière de cette interprétation comme explication d’un mode de connaissance qui s’apparente à celui reconnu dans les philosophies vitalistes (Lebensfilosofie). Cette parenté ressort nettement de la primauté accordée par Senghor à l’émotion comme catégorie d’appréhension : "saisie de l’être intégral conscience et corps par le monde de l’indéterminé," comme il le dit. C’est d’ailleurs ici que l’influence de Bergson se fait le plus sentir chez Senghor, car la Négritude pourrait être considérée comme une version africaine du bergsonisme : comme vérification dans les formes africaines d’expression culturelle des notions de l’intuition et de l’élan vital que l’on doit au philosophe français. Dans un sens, la Négritude de Senghor se présente comme effort de récupérer dans l’univers africain des expressions culturelles manifestant les signes de l’expérience aux niveaux les plus profonds et les plus authentiques de la conscience. La portée de cet effort est évidente, car si Senghor a emprunté les termes de la philosophie bergsonienne pour construire sa théorie, c’est afin d’accorder à l’Afrique la distinction d’un foyer spirituel privilégié. L’affirmation de la Négritude chez Senghor passe par ce qu’on peut appeler une métaphysique de la différence.» |
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Essentiel |
«S’appuyant sur la philosophie de Bergson, Senghor fournit de la Négritude une explication qui l’amène à postuler une qualité mystique comme trait fondamental de toutes les formes du rapport que l’homme africain entretient avec le monde.» |
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Documentation |
Livres | Midiohouan, Guy Ossito, Plaidoyer pour une nouvelle approche des rapports entre la littérature négro-africaine d'expression française et le pouvoir colonial. Essai critique, Paris, L'Harmattan, 2002. Présentation sur le site de l'éditeur : La littérature négro-africaine d’expression française (qui apparaît dans les années 1920) entretient avec l’histoire de l’Afrique francophone des rapports étroits. Il est pratiquement impossible de prétendre la comprendre lorsque l’on ignore cette histoire. Dès l’origine, l’écrivain négro-africain s’est trouvé au cœur de la problématique du pouvoir politique. Cet essai propose une approche des rapports entre l’écrivain africain et le pouvoir politique différente de celle vulgarisée jusqu’ici. Deux sous-périodes seront soulignées de 1900 à 1945 (la colonisation triomphante) et 1945-1960 (le déclin du pouvoir colonial).» (2002) | «Déjà la multitude n'entend plus les voix divines. Les prédicateurs idéologues se sont octroyés les places. Toute cette jeunesse du monde voudrait bien le comprendre, l'entendre, l'aimer. Mais ses mots ricochent sur les têtes. Senghor a beau exhorter les "nègres nouveaux" à "cesser, par complexe d'infériorité, de vivre à la surface d'eux-mêmes", il est bien seul sur cette terre brulée à célébrer la sensualité de la langue française. À désespérer des "demi-cultivés" qui se "fourvoient dans une assimilation illusoire," quand lui continuerait bien volontiers à opposer la «raison-étreinte du Négro-Africain, à celle de la raison-eil du Blanc européen.»Trop compliqué. Les appétits temporels ont emporté le morceau. Les poètes sont bannis de la cité. L'ombre de Platon plane à nouveau sur la terre. »
Djian, Jean-Michel, Léopold Sédar Senghor. Genèse d'un imaginaire francophone, Paris, Gallimard, 2005. p.147. Livre très bien illustré, publié avec le concours de l'OIF. | Allocutions | Senghor, Léopold Sédar, «Qu'est-ce que la Négritude ?». Texte reproduit dans L'Année francophone internationale, 1997. Présentation : «Au moment où le monde entier célèbre les 90 ans du grand poète africain, il n'est sans doute pas inutile de se faire redire de sa bouche ce qu'est le concept inventé par Aimé Césaire mais largement diffusé par lui, comme il le fit au célèbre colloque de Dakar sur la Négritude en avril 1971.» (diffusion sur internet) (1971) |
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| La querelle des surdimensionnalités | | | Il s’agit de la surdimensionnalité de cet organe dont la taille semble être une obsession parmi les internautes adeptes du basic english. Ils auront réussi à ajouter un 501ème mot à leur langue paternelle : enhancement (surdimensionage). Quelle explication les psychanlystes des siècles a venir donneront-il de de ce désir d'une puissance d'emprunt, d'autant plus étonnant qu'il se manifeste avec force chez les Blancs qui l'ont inventé au moment précis où bien Noirs considérent leur puissance de nature comme un désavantage. C'est en effet la thèse que soutient Serge Bilé dans son dernier livre, intitulé: (...) |
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| | Réseaugraphie |
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Biographies | Pages Léopold Sédard Senghor (Vernon) | Vernon est ce village de Normandie où Senghor s'est retiré. Ses concitoyens ont érigé un remarquable monument virtuel en son honneur. Les pages sur Senghor contiennent une chronologie commentée et une page remarquable sur la négritude. | Musées | Musée virtuel de la francophonie | Bienvenue au monde captivant du Musée virtuel de la Francophonie ! Ce musée virtuel vous permettra d'explorer les innombrables richesses des collections culturelles provenant de musées de l'Afrique, de la France du Canada et du Vietnam. Vous vous embarquez dans l'aventure de votre choix, en cliquant sur le pays, le musée ou le thème qui vous intéresse. |
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