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Conditions pour le salut et l'épanouissement de la Francophonie |
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Jean-Marc Léger |
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Texte |
La salut et l’épanouissement de la Francophonie supposent que soient enfin réunies (et il est «passé moins cinq») quelques conditions simples, exigeantes certes mais essentielles. Je les résumerais ainsi, brièvement, conscient toutefois qu’elles appellent compléments, nuances et précisions :
* que les pays membres, ceux du Nord en particulier, fassent de la francophonie l’un des axes majeurs de leur politique étrangère;
* que les gouvernements de ces pays consentent enfin à la communauté les moyens financiers de son développement (cela veut dire selon moi le doublement au moins du budget global de la Francophonie, dans les dix prochaines années);
* que la Francophonie se révèle un véritable espace de sauvegarde de la diversité, de préservation et de dialogue des cultures, et dès lors un espace de liberté et de droit;
* que notre communauté soit à l’avant-garde de l’exploitation et du développement des nouvelles technologies de l’information et de la communication et qu’elle sache affirmer une présence forte et diversifiée sur les autoroutes de l’information;
* qu’il y ait concentration des ressources sur une petit nombre de grands programmes mobilisateurs dont les effets soient évalués périodiquement et avec rigueur;
* que soit poursuivi un effort incessant de sensibilisation et d’information de l’opinion publique, afin que celle-ci devienne un allié et un soutien permanent de l’entreprise francophone.
Si ces conditions étaient au moins partiellement réunies d’ici peu d’années, la Francophonie, en plus de confirmer avec éloquence son utilité pour ses propres membres, acquerrait une autorité morale certaine et une réelle influence politique à l’échelle de la communauté internationale. Rude pari à faire et surtout à gagner : il y faudra hauteur de vues, conviction, passion même et persévérance. |
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Source |
Jean-Marc Léger, Le temps dissipé, souvenirs, Montréal, Éditions HMH, 1999, p. 418-419. |
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