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Critères pour devenir membre de la francophonie |
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Administrateur de l'Organisation Internationale de la Francophonie |
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Texte |
Je vous le disais, en l’espace de 36 ans, la Francophonie a vu ses membres pratiquement tripler. Cela n’est pas sans conséquences :
1. les États africains ont cessé d’être majoritaires et le continent européen, à travers notamment les pays de l’Europe centrale et orientale, représente désormais une part importante puisque 14 des 27 membres que comptera l’Union européenne au 1er janvier 2007 ont rejoint la Francophonie ;
2. Sur les 720 millions d’habitants que totalise la population des 55 États et gouvernements adhérents et des 13 observateurs, 175 millions, soit 20% seulement, sont effectivement francophones. (Le français a le statut d’unique langue officielle dans 12 États. Il partage ce statut avec une ou plusieurs autres langues dans 17 États. Il a le statut de langue d’usage dans les 39 États restants.)
Dès lors, se posent plusieurs questions : La Francophonie peut-elle, encore et toujours, accueillir de nouveaux membres jusqu’à devenir une « petite ONU bis », comme certains le craignent ?
Cet élargissement est-il susceptible de dénaturer la Francophonie, de lui faire perdre son
identité ?
Plusieurs journalistes posent avec justesse cette question qui nous préoccupe.
Nous ne pourrons pas faire l’économie d’un débat nourri autour des concepts d’élargissement et d’approfondissement. Le Québec a d’ailleurs brillamment introduit au Sommet de Bucarest un riche débat à ce sujet exprimant, avec le Canada, une légitime inquiétude.
Cela étant, je crois qu’il faut voir dans cet élargissement comme une chance.
Car, même s’il est clair que bien des pays nouvellement arrivés à l’OIF ne sont que très partiellement francophones, ils peuvent constituer, pour l’avenir, des ressources nouvelles pour renforcer l’influence et le rayonnement de notre langue commune et élargir le dialogue des cultures.
Mais ne soyons pas naïfs, cela n’ira pas de soi.
Il faut, à cet égard, une politique volontariste qui passe, notamment, par des critères d’adhésion assortis d’engagements clairs en matière linguistique, d’engagements clairs, par ailleurs, quant à l’usage du français dans les organisations internationales. Il faut se doter d’un véritable observatoire du français à travers le monde, mais aussi dans les pays adhérents à l’OIF. Il faut, enfin, se doter d’une véritable stratégie d’enseignement du et en français qui fédère des initiatives existantes et utilise l’exceptionnel réseau des 800 000 professeurs de français dans le monde. Ce sont là autant de pistes qui sont d’ores et déjà à l’étude.
[...]
C’est dire qu’il nous faut, plus que jamais, nous mobiliser pour que le français - qui est avec l’anglais la seule langue internationale de communication parlée sur les cinq continents – garde son statut dans toutes les enceintes internationales où il a droit de cité
. C’est le sens du vade-mecum adopté à Bucarest exigeant des États membres l’usage du français lorsqu’ils n’utilisent pas leurs langues nationales.
C’est dire qu’il nous faut, plus que jamais, exiger de nos pays membres une volonté politique plus affirmée en matière de promotion du français, notamment comme langue d’enseignement.
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Source |
Discours prononcé au déjeuner-causerie du Conseil des relations internationales de Montréal le 11 octobre 2006 à Montréal, sous le titre de: La francophonie:enjeux et priorités. |
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