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Projet d'union française spirituelle étudié à Paris

Jean Gachon
Présentation
« En octobre 1953, Jean-Marc Léger avait l’occasion d’exposer à des personnalités politiques françaises dont le ministre des Affaires étrangères, M. Georges Bidault, puis le président de la République, M. Vincent Auriol, l’idée de la création éventuelle d’une Union culturelle française pour des fins de connaissance mutuelle, de dialogue des cultures et de promotion de la langue commune. On notera que le journaliste de l’agence France-Presse avait parlé d’une union « spirituelle », ce qui exprimait au fond la véritable signification de l’entreprise, félix culpa ! »

Texte
M. Jean-Marc Léger expose les avantages d’un organisme réunissant des représentants des divers pays où l’on parle le français.

Parviendra-t-on à créer une «Union française spirituelle» comprenant tous les pays de culture et de langue françaises ? C’est ce que M. Jean-Marc Léger, directeur fondateur de l’Accueil franco-canadien de Montréal et rédacteur à la «Presse», est venu proposer à Paris.

Le projet est certes ambitieux, mais le moment paraît bien choisi car on peut observer qu’un mouvement dans ce sens se développe incontestablement depuis la libération. On peut en trouver une preuve dans le fait que s’est fondé, il y a deux ans, une union d’un caractère volontairement limité à des intérêts professionnels communs, l’Association internationale des journalistes de langue française, dont le président est un autre Canadien, M. O’Leary, rédacteur à la «Patrie». L’association tiendra sa première réunion générale à Montréal en juin 1954.

Là aussi, la principale impulsion vient du Canada et c’est là un fait important : certes, on a toujours cru, à Paris, qu’en dehors de la France et des territoires d’outre-mer constituant l’Union française proprement dite, il y assez de pays où la culture et la langue française sont demeurées vivantes pour que l’on puisse constituer un bloc homogène, non dans le domaine politique mais culturel. Un aspect intéressant du projet de M. Léger est que ce ne soit pas un Français mais un Canadien qui le mette en avant. Cela prouve, en effet, que ce mouvement correspond à un vœu réel en dehors des frontières de la France elle-même.

M. Bidault pressenti

On sait que M. Léger a exposé ses idées à M. Georges Bidault, ministre des Affaires étrangères : il s’agirait de créer un organisme central siégeant à Paris, qui convoquerait chaque année une réunion générale dans laquelle les représentants des divers pays où l’on parle le français (notamment le Canada, la Belgique et Haïti) rencontreraient les délégués de la France et des territoires d’outre-mer pour discuter leurs intérêts culturels communs.

Rien de semblable n’existe actuellement, même pas une association culturelle commune à la France et au Canada, et c’est là le second but du voyage de M. Jean-Marc Léger. Certes, il existe depuis la libération, en France, de nombreuses associations parsiennes et provinciales qui se sont constituées spontanément en s’inspirant d’un sentiment de reconnaissance à l’égard de l’armée canadienne. Elles se sont réunies en une seule : l’Association France-Canada. Mais pendant longtemps rien de semblable n’a fonctionné au Canada où vivent pourtant un assez grand nombre d’immigrants français. Puis l’Accueil franco-canadien a été fondé et a pris soin, en deux ans et demi, de 2 000 nouveaux arrivants de France. N’y aurait-il pas intérêt à réunir ces deux sociétés, malgré la distance qui les sépare, puisqu’elles poursuivent les mêmes objectifs ? La question est actuellement à l’étude et une mise au point ne devrait pas être difficile à réaliser.

De bonnes actions françaises

M. Léger voudrait aller plus loin : s’inspirant de l’exemple des scouts qui se doivent d’accomplir «une bonne action par jour », il veut proposer aux membres de l’Union française spirituelle, si on parvient toutefois à la constituer, d’accomplir eux aussi de « bonnes actions françaises », par exemple, de défendre, matériellement ou par la plume, les intérêts de la culture française là où elle serait menacée et d’aider les minorités de langue française trop isolées ou trop pauvres pour se développer. C’est ainsi que l’union pourrait envoyer des livres, des disques, voire des professeurs aux centres canadiens-français de l’Ouest, qui ont besoin d’encouragement et de soutien.

Il faut dire que, pour l’instant, toutes ces idées sont agitées, mais qu’elles sont trop récentes pour avoir reçu un commencement d’exécution. La préparation doit être sérieuse pour que ce mouvement ne dégénère pas, comme tant d’autres, en palabres académiques. Il a besoin de toutes les bonnes volontés.

Source
Jean Gachon, « Projet d'union française spirituelle étudié à Paris », La Presse, [ca 21] octobre 1953.
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