Encyclopédie de la Francophonie | TV5 et France Monde

Jacques Dufresne

Présentation

Les vues du président Sarkozy sur la Francophonie inspirent des craintes aux partenaires de la France depuis la campagne des présidentielles, où le candidat Sarkozy s'est montré discret sur cette question. Le rapport sur l'audiovisuel extérieur, déposé le 30 novembre, à l'Élysée rassurera-t-il vraiment les partenaires de la France qui s'étaient dits satisfaits de la rencontre de Lucerne le 9 novembre dernier.

Extrait

Si le rapport sur l’audiovisuel extérieur, remis au président Sarkozy le 30 novembre, est adopté, TV5 fera partie d’un ensemble qui s’appellera France Monde et non Francophonie Monde.

Texte

Parmi les nombreuses commissions que le président Sarkozy a créées dès son entrée en fonction, il y en a une qui portait sur l’audiovisuel extérieur, nouvelle expression désignant l’ensemble constitué de TV5, RI, Radio France Internationale et France 24, la chaîne d’information continue créée, il y a un an, par le président Chirac.
L’existence même de cette commission et son fonctionnement ont suscité de vives inquiétudes parmi les partenaires de la France dans TV5. Si les deux autres organismes sont français, TV5 est francophone. Cette chaîne est même le fleuron de la Francophonie. Elle est toutefois financée à 66% par la France. Voilà la cause de l’incertitude qui a toujours entouré le sort de TV5 et par là même celui de la Francophonie. Inquiets de l’allure que semblaient prendre les travaux de la Commission, Français, Belges, Suisses, Canadiens et Québécois, autres partenaires de TV5, se sont réunis à Lucerne le 9 novembre pour faire le point sur la question. "Nous sommes rassurés de la volonté des Etats partenaires et notamment de la France de maintenir les principes de TV5, la multilatéralité, la francophonie et la diversité culturelle", a souligné devant la presse Fadila Laanan, ministre de la Culture et de l'Audiovisuel de la Communauté française de Belgique. "Nous avions des inquiétudes", a renchéri Christine St-Pierre, ministre de la Culture et des Communications du Québec "On nous a assuré que nous allions travailler ensemble et dans la transparence. Ce n'est pas ce que nous avions ressenti auparavant", a-t-elle ajouté en se déclarant "très satisfaite" des résultats de la réunion. Le rapprochement avec France 24 est désormais "mis de côté", a indiqué Mme St-Pierre à l'AFP.
Il n’en reste pas moins que si le rapport sur l’audiovisuel extérieur, remis au président Sarkozy le 30 novembre, est adopté, TV5 fera partie d’un ensemble qui s’appellera France Monde et non Francophonie Monde. Et les économies, de l’ordre de 20 millions d’euros par année, supposeront une collaboration entre les trois organismes qui pourra ressembler à une fusion.
La création de France Monde rendra possible le lancement d’un grand portail Internet auquel les trois organismes rassemblés contribueront. La France s’ajuste ainsi à la tendance mondiale faisant d’Internet la voie d’accès principale à tous les médias. Dans le même esprit, il y a quelques jours, la chaîne québécoise TVA, annonçait la diffusion en direct sur Internet de certaines de ses émissions. C’est notamment parce qu’il rend possible la diffusion en différé au moment choisi par l’intéressé qu’Internet s’est imposé comme diffuseur des émissions de télévision.
Les enjeux sont cruciaux pour la Francophonie. La réplique de la Francophonie à la bibliothèque virtuelle mondiale de Google fut le projet des Bibliothèques nationales numériques. L’équivalent de la bibliothèque mondiale Google pour les films et les émissions de télévision prend forme en ce moment. Le portail Internet de France monde serait-il la réplique de la France ou celle de la Francophonie?

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