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Questions vives
200 millions de francophones
Selon un rapport publié par l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le nombre de francophones dans le monde atteindrait aujourd'hui 200 millions, y compris 72 millions de francophones partiels. D'après ce rapport intitulé «La francophonie dans le monde en 2006-2007», publié le 14 mars 2007, peu avant la Journée internationale de la francophonie du 20 mars, cette augmentation du nombre de francophones, estimé à 175 millions dans le rapport précédent, est due à l'augmentation du nombre de personnes étudiant le français, à la prise en compte de nouveaux pays membres de l'OIF et à l'accroissement de la population de l'Afrique subsaharienne, notamment au Tchad et au Togo. On estime aujourd'hui que les francophones se répartissent en Europe, en Afrique subsaharienne et en Afrique du Nord dans les proportions respectives de 42%, 39% et 11%.

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François Cheng
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Vie et œuvre
Né en Chine en 1929, François Cheng est issu d’une famille de lettrés et d’universitaires. Dès les années vingt, ses parents, originaires de la province du Jiangxi, avaient été parmi les premiers étudiants boursiers envoyés aux Etats-Unis et c’est d’ailleurs là qu’ils se rencontrèrent.

Pour des raisons à la fois familiales et politiques, notamment l’invasion japonaise, c’est à Chongqing, dans le Sichuan, que François fait ses études secondaires de 1937 à 1945.

Peu après la fin de la guerre contre le Japon, la Chine sombre dans la guerre civile, qui jette la jeunesse dans le désarroi ou la révolte. Le jeune homme connaît alors un temps d’errements, puis il entre à l’Université de Nankin. Il faut dire ici que F. Cheng restera marqué par les horreurs de cette période, notamment par les massacres tristement célèbres de Nankin – on parle de 300 000 morts, victimes des soldats japonais – et il les évoquera souvent comme la prise de conscience du mal absolu dans le monde et dans l’histoire humaine. En même temps, grâce aux traductions chinoises, il s’intéresse à la littérature française, tout spécialement à Romain Rolland et à André Gide.

Début 1948, son père participe en tant que spécialiste des sciences de l’éducation à la fondation de l’UNESCO, ce qui vaut à François de venir à Paris. Il y arrive fin 1948, suivi bientôt par sa mère et ses trois frères qui, devant la situation troublée du pays - Mao Tse-toung, vainqueur du Guomindang, s’apprête à prendre le pouvoir - quittent la Chine à leur tour. Peu après, une page décisive va se jouer pour François. En effet, alors que son père doit partir, avec la famille, pour les Etats-Unis où lui est offert un poste d’enseignement, il décide de rester seul en France. A vingt ans, le jeune chinois, parlant peu français et sans diplôme, va connaître les épreuves matérielles et morales de l’émigré.

Cependant, il ne baisse pas les bras. Les petits boulots glanés de droite et de gauche lui permettent de se consacrer résolument à l’étude de la langue et de la littérature françaises. Ce sera une assez longue période d’adaptation, marquée par le dénuement et la solitude, jusqu’à l’obtention, en 1960, d’un emploi stable au Centre de linguistique chinoise (devenu plus tard le Centre de recherches linguistiques sur l’Asie orientale à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales). Parallèlement à son travail, François Cheng s’emploie à traduire les grands poètes français et à rédiger sa thèse de doctorat. C’est à cette époque aussi qu’il rencontre son épouse, devenue depuis lors l’irremplaçable soutien de chaque jour.

En 1969, il est chargé d’un cours à l’Université de Paris VII, puis en 1971, il est naturalisé français. Enfin, en 1974, c’est l’entrée à l’INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales) comme maître de conférences, puis comme professeur titulaire. Désormais, il va mener de front l’enseignement et sa création personnelle. Ce sera d’abord l’époque des essais sur la poésie et la peinture chinoises (L’écriture poétique chinoise, 1977 ; Vide et plein, le langage pictural chinois, 1979, etc.). Ce deuxième ouvrage, Vide et plein, obtient un franc succès dans le milieu artistique.


Bientôt, cette production s’élargit et elle ne cessera de s’enrichir, allant de traductions des poètes français en chinois et des poètes chinois en français jusqu’à un album de ses propres calligraphies, en passant par des essais sur la pensée et l’esthétique chinoises, des monographies consacrées à l’art chinois et des recueils de poésies.

Restait un genre redoutable, au dire de l’écrivain lui-même, le roman. François Cheng s’y aventure. Ce sera une longue et rude gestation. Mais le résultat dépassera les espérances. En 1978, paraît Le dit de Tianyi qui remporte le prix Femina. Du coup, c’est l’ouverture au grand public. Plus tard, il se verra attribuer le Prix André Malraux pour un de ses albums sur un grand poète chinois : Shitao, la saveur du monde, puis le Prix Roger Caillois pour ses essais et son recueil de poèmes Double chant, et le Grand Prix de la Francophonie pour l’ensemble de son oeuvre.

Un second roman paraît en 2002 : L’éternité n’est pas de trop, qui confirme le talent et la quête spirituelle de l’auteur, « quête de beauté, quête d’amour ». La grande presse ne s’y trompe pas, et vient alors la consécration suprême. Le 13 juin 2002, François Cheng est élu à l’Académie française, au fauteuil de Jacques de Bourbon Busset (34ème fauteuil). Le 19 juin de l’année suivante, il fera son entrée solennelle sous la Coupole, premier écrivain d’origine asiatique à être admis parmi les Immortels.

Cette cérémonie révèle au grand jour non seulement l’itinéraire intellectuel du nouvel académicien, mais aussi son souci inlassable d’une compréhension et d’un dialogue entre l’Orient et l’Occident, ce que souligneront maints commentateurs en saluant en lui un admirable passeur entre deux mondes, entre deux langues, entre deux cultures. Son petit essai, véritable best-seller, Le dialogue, une passion pour la langue française (2002) - cette langue française devenue, dit-il, sa seconde patrie - en témoignera de façon exemplaire.

Revenons, pour terminer, au thème de la beauté. Réalité délicate et fragile, à l’opposé du mal qui ne cesse de tourmenter la vie des hommes, la beauté est au cœur de la pensée et de la réflexion de François Cheng. Après avoir longuement ruminé ce thème, il vient d’y consacrer son dernier essai sous le titre de Cinq méditations sur la beauté (2006). Voici dans quel esprit il le présente dès la première page du livre : « Je suis persuadé que nous avons pour tâche urgente, et permanente, de dévisager ces deux mystères qui constituent les extrémités de l’univers vivant : d’un côté, le mal ; de l’autre, la beauté.» Car, poursuit-il un peu plus loin, « Ce qui est en jeu n’est rien de moins que la vérité de la destinée humaine, une destinée qui implique les données fondamentales de notre liberté. »


Chevalier de la Légion d’Honneur
Chevalier des Palmes académiques
Commandeur des Arts et des Lettres


BIBLIOGRAPHIE de François CHENG


Poésie :

De l’arbre et du rocher (Fata Morgana, 1989).
Saisons à vie (Encre marine, 1993). Epuisé.
36 poèmes d’amour (Unes, 1997).
Cantos toscans (Unes, 1999).
Double chant (Encre marine, 2000), prix Roger Caillois.
Qui dira notre nuit (Arfuyen, 2001).
Le livre du vide médian (Albin Michel, 2004).
A l’orient de tout (Poésie / Gallimard, 2005).

Romans :

Le dit de Tianyi (Albin Michel, 1998), prix Femina.
L’éternité n’est pas de trop (Albin Michel, 2002).

Essais et traductions :

L’écriture poétique chinoise (Seuil , 1977, rééd. 1991).
Vide et plein, le langage pictural chinois (Seuil, 1979, rééd. 1991).
Souffle-Esprit (Seuil, 1989).
Entre source et nuage, voix de poètes dans la Chine d’hier et d’aujourd’hui (Albin Michel, 1989, 2001).
Le dialogue, une passion pour la langue française (Desclée de Brouwer, 2002).
Cinq méditations sur la beauté (Albin Michel, 2006).

Livres d’art et monographies :

L’espace du rêve, mille ans de peinture chinoise (Phébus, 1980).
Chu Ta, le génie du trait (Phébus, 1986, rééd. 1999).
Shitao, la saveur du monde (Phébus, 1998), prix André Malraux.
D’où jaillit le chant, la voie des fleurs et des oiseaux dans la tradition des Song
(Phébus, 2000).
Et le souffle devient signe, ma quête du vrai et du beau par la calligraphie(Iconoclaste, 2001).
Toute beauté est singulière, Peintres chinois de la voie excentrique (Phébus, 2004).






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