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Diversité bioculturelle |
Définition | Essentiel | Aperçus | Documentation | Documents associés |
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Définition |
Quand le silence des oiseaux annonce celui des hommes
Si l’on vous demande quelles sont les régions du monde où la variété biologique est la plus grande, où il y a le plus grand nombre d’espèces de tous genres, vous répondrez sans doute l’Amazonie, l’Afrique équatoriale. Et si l’on vous demande ensuite de préciser les lieux où vivent le plus grand nombre de langues? Vous serez bien près de la vérité si vous nommez les mêmes régions. Telle est en tout cas la conclusion d’une étude réalisée par le groupe Terralingua de concert avec l’UNESCO (voir la référence dans la section documentation de ce dossier).
Cette conclusion est si conforme au bon sens le plus élémentaire qu’on s’étonne non de ce qu’elle nous apprend, mais du fait que ces choses vont de soi et que nous aurions toujours dû en tenir compte. On ne nous apprend en effet rien qui n’ait déjà été dit. Qu’on lise en parallèle l’étude de Terralingua et Mensch und Erde (L'homme et la terre), titre de la grande conférence de Ludwig Klages à la jeunesse allemande en 1913 et l’on sera frappé par la similitude des faits et des idées. Le message de Klages n’a pas retenu l’attention. Celui de Terralingua bénéficiera-t-il du climat favorable à sa diffusion, créé par les craintes qu’inspire le changement climatique?
En los nidos de antaño no hay pájaros hogaño (dans les nids d'antan il n'y pas d'oiseau aujourd'hui), dit le proverbe espagnol. Il n’existe hélas pas de proverbe qui indique la suite des choses : donde no hay pajaros, no hay idiomas (là où il n’y a pas d’oiseaux, il n’y a pas de langues). «Un peu partout dans le monde, nous apprend la savante étude, on observe un niveau élevé de coïncidence dans l'endémisme des vertébrés et des langues, des plantes à fleurs et des langues et des oiseaux et des langues. […] On peut observer les corrélations entre diversité linguistique et culturelle et biodiversité en comparant la répartition géographique de la biodiversité mondiale et celle de la diversité linguistique et culturelle, ainsi qu'en relevant les rapports entre les localisations des environnements menacés et celles des langues menacées. Les zones de biodiversité élevée abritent en général un nombre élevé de langues différentes.[…] Les climats tropicaux humides apparaissent particulièrement favorables à la diversification biologique comme à la diversification linguistique.»
Que se passe-t-il sous nos yeux, en pays nordique, lorsqu’un marais est détruit pour faire place à une autoroute? Un grand nombre de plantes et d’oiseaux doivent partir à la recherche d’un nouvel habitat. Et s’il s’agit d’un territoire de chasse d’une tribu amérindienne, elle perdra une autre raison de vivre et de conserver sa langue, une langue qui enferme de précieuses connaissances sur l’écosystème en question. Si telle plante encore inconnue de la zone équatoriale contient une molécule dont pourrait dépendre un jour la survie de l’espèce humaine, pourquoi ne pas faire dans le même mouvement l’hypothèse que tel mot de cette langue enferme un savoir aussi précieux pour la culture et pour les plantes elles-mêmes que la molécule rare?
La diversité linguistique est donc notre trésor de savoirs élaborés par l'histoire, et notamment de connaissances sur la manière de maintenir et d'utiliser durablement certains des environnements les plus vulnérables et les plus variés biologiquement du monde. Si, au cours du siècle à venir, nous perdons plus de la moitié de nos langues, nous compromettrons aussi gravement nos chances de vie sur la Terre. De ce point de vue, favoriser la santé et la vigueur des écosystèmes est un objectif qui se confond avec celui qui consiste à favoriser la santé et la vigueur des sociétés humaines, leurs cultures et leurs langues. Nous avons besoin d'aborder la crise environnementale de la planète selon une approche bioculturelle intégrée.
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Essentiel |
Pourquoi le a de grâce prend-il un accent circonflexe, alors que celui de grasse est suivi de deux s? Comment convaincre un enfant de s’initier aux subtilités d’une langue quand elles prennent ainsi la forme de variations aussi capricieuses que les bonds d’une chèvre ? On a vite épuisé les arguments rationnels et alors, ou bien l’on donne raison au mauvais élève ou bien on lui demande pourquoi la rose a des épines tandis que la tulipe caresse la main qui la touche. S’il a conservé le sens du merveilleux, il comprend qu’une langue est une créature vivante et qu’à ce titre elle mérite d’être aimée et respectée même dans ses aspects les plus irrationnels en apparence.
Cet argument a toutefois perdu une partie de sa force en raison de la multitude d’articles que l’on peut lire sur les rapports entre le langage et l’activité cérébrale. Ces études et les images qui les accompagnent nous font toujours voir les langues par le biais de l’analyse, de la dissection, au point de nous faire oublier qu’elles sont, dans leur luxuriante complexité, des manifestations de la vie, et que les explications partielles qu’on peut donner de leur genèse n’enlèvent rien ni à leur mystère, ni à leur beauté, ni à cet indicible attachement qu’elles suscitent en tant que phénomènes vivants apparentés aux chants des oiseaux. |
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> Érosion génétique | |
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> Littérature | |
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Aperçus divers |
Le sida par l'affiche: reflet de la diversité culturelle | Miller J., Sida par l'affiche, Centre de recherche pour le développement international, Canada. «Les affiches ne sont pas que de simples affirmations neutres, de direJames Miller, responsable de l'exposition internationale itinérante d'affiches intitulée : Le SIDA par l'affiche. Plutôt, elles sont l'expression culturelle des différents intérêts politiques, programmes sociaux et préoccupations des personnes qui font les affiches.»
| La kora accompagne le chant grégorien au monastère de Keur Moussa au Sénégal | Petit, Béatrice, "La kora, un instrument africain qui évolue", journal En marche. Au monastère bénédictin de Keur Moussa, situé à 50 km de Dakar, résonne une musique étonnante, à la croisée des mélopées africaines et du chant grégorien. Des moines mélomanes y bichonnent une harpe traditionnelle, aujourd'hui renommée internationalement.
«Au moment des travaux du Concile sur la liturgie, Frère Dominique Catta est alors désigné pour l'abbaye Keur Moussa au Sénégal. Vatican II recommande aux missionnaires d'enraciner l'évangile dans les cultures et musiques locales. «Par obéissance, écrit Dominique Catta, je me suis ouvert aux instruments africains: le balafon, le djembé, les tambours... Un jour, j'ai entendu à la radio un instrument d'une sonorité exceptionnelle, la kora du Sud. Cadeau du ciel: un ami m'a alors offert une kora à accorder. J'ai fait venir des griots et ai immédiatement perçu une parenté avec la musique médiévale, et donc grégorienne. Je me suis lancé dans des essais. Le griot -musulman- jouait de la kora et je psalmodiais sur le même mode en adaptant un ton de psalmodie grégorienne». Dominique Catta se passionne et convainc les autres moines d'apprivoiser l'instrument le plus riche et le meilleur pour accompagner les psaumes.«Depuis lors, la kora s'est introduite en reine dans notre vie monastique d'où elle a conquis une audience internationale», poursuit Frère Dominique.»
| Réchauffement climatique en Afrique | Radio-Canada, Émissions "Les Années Lumière", reportage d'Etienne Leblanc. On peut l'écouter en différé. Wangari Matai, prix Nobel de la paix en 2005, participe à l'émission. À la fois le plus vulnérable aux effets du réchauffement et le moins responsable du problème, l'Afrique est le continent qui a le plus à perdre des changements climatiques. Par exemple, après avoir connu, cet été, la pire sécheresse de son histoire récente, le Kenya est inondé.
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Documentation |
Articles | Ndimurukundo-Kururu, Barbara, «Problématique de la législation linguistique au Burundi». Communication présentée dans le cadre du colloque « Développement durable : leçons et perspectives», Ouagadougou, 1er-4 juin 2004 (format PDF). Résumé : «En abordant la problématique de la législation linguistique au Burundi, l’auteur présente la situation et le statut juridique des langues avant, pendant et après les périodes coloniales allemande et belge. Elle formule ensuite des propositions pour une législation et une gestion planifiée de la diversité linguistique dans l’espace francophone en général et au Burundi en particulier.» (diffusion sur internet) (2004) | Allocutions | Bassolé-Ouedraogo, Angèle, «Le français et le français populaire africain : partenariat, cohabitation ou défiance ? FPA, appartenance sociale, diversité linguistique». Communication présentée dans le cadre du colloque « Développement durable : leçons et perspectives», Ouagadougou, 1er-4 juin 2004 (format PDF) (diffusion sur internet) (2004) | Ranaivoson, Raymond Elia Tiana, «Diversité linguistique et développement durable : le malgache et le français du point de vue des bénéficiaires de l’éducation de base à Madagascar». Communication présentée dans le cadre du colloque « Développement durable : leçons et perspectives», Ouagadougou, 1er-4 juin 2004 (format PDF). (diffusion sur internet) (2004) | Documents officiels | Diversité culturelle : Déclaration et plan d'action de Cotonou (IIIe Conférence ministérielle de la Francophonie sur la culture, 14-15 juin 2001, Cotonou, Bénin) (2001) | Revues | Si l'on en juge par le texte de présentation du numéro 0, cette nouvelle revue sera vivante et originale. Après avoir évoqué le fait que pour la critique postmoderne les plantes à racines sont le symbole d'une philosophie réactionnaires, tandis que les plantes à rhizome, qui courent à la surface du sol, seraient le symbole de l'avant-garde, Bernard Mouralis explique sa préférence pour la liane comme symbole de la façon dont la revue entend aborder les liens entre les diverses littératures africaines. «La plante à rhizome ne fait que produire des enracinements successifs, proprement indéracinables. [...]Rien de tel en revanche avec la liane, qui est une vraie nomade : elle s'élance vers le ciel, revient sur le sol quelques instants et décolle de nouveau pour un splendide essor. Il y a en elle quelque chose de l'avion. En outre, loin d'étouffer l'arbre, elle s'associe à lui, formant ainsi un immense réseau dans lequel, toujours, de nouvelles lignes seront ouvertes. [...]
En choisissant d'appeler cette revue « lianes », on a voulu mettre l'accent, non pas sur tel ou tel élément particulier, mais sur des intrications incessantes entre les différentes parties d'un tout trop souvent qualifié de « globalisé » -ce qui ne veut pas dire grand chose- et, surtout, sur des nouveaux départs que l'on peut observer dans les textes littéraires et dont la « liane », dans ses perpétuels essors, constitue une métaphore plus pertinente que le rhizome. (diffusion sur internet) (2006) |
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| Du rêve unitaire au chaos-monde (citation) | Edouard Glissant | diversité culturelle, Martinique, Edouard Glissant, Littérature, identité, nation, mondialisation | Ce qui était un rêve unitaire ou universalisant chez le poète traditionnel devient une plongée difficile dans un chaos-monde. |
| | Environnements, cultures et développements | Lucie Sauvé et Renée Brunelle | Nature, culture, diversité culturelle, école | Voici l'éditorial d'un numéro de la revue Éducation relative à l'environnement traitant de la diversité bioloculturelle. |
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| | Réseaugraphie |
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Organismes internationaux | Réseau international sur la politique culturelle | «Le Réseau international sur la politique culturelle (RIPC) est une tribune internationale où les ministres nationaux responsables de la culture peuvent explorer et échanger des idées de manière informelle sur les nouveaux enjeux en matière de politique culturelle et élaborer des stratégies de promotion de la diversité culturelle. » | Diversité culturelle et linguistique dans l'éducation (Unesco) | Un site de référence sur la diversité linguistique dans le monde, dans un contexte éducatif. Cet extrait résume l'approche véhiculée par l'Unesco sur la question : "Le nombre de langues parlées dans le monde aujourd’hui a été estimé de différentes façons à entre 6 000 et 7 000. L’Atlas des langues en péril dans le monde, de l’UNESCO, a prévu qu’au moins la moitié d’entre elles pourraient disparaître dans les années à venir. Respecter les langues de ceux qui appartiennent à d’autres communautés linguistiques, à travers l’enseignement initial dans la langue maternelle, l’encouragement au pluralisme et à l’éducation interculturelle, bilingue ou multilingue, l’accès à d’autres systèmes de valeurs, et le partage de connaissances à travers de telles frontières, est donc essentiel à une coexistence pacifique au 21ème siècle." (extrait du site)
| La diversité linguistique, culturelle et biologique de la Terre (Diversité culturelle et linguistique dans l'éducation - Unesco) | "Les liens entre langue, culture et environnement laissent entendre que la diversité biologique, culturelle et linguistique doit être étudiée comme un tout, en tant que manifestations distinctes, mais étroitement et nécessairement apparentées, de la diversité de la vie sur terre. Des chercheurs ont fait référence à ce nouveau terrain d’études sous le nom de diversité bioculturelle." (extrait du site) | | La Francophonie en images | Tour d'horizon de la Francophonie sous forme d'images commentées. |
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