Barrière non tarifaire | «On se rappellera que les Canadiens francophones étaient beaucoup plus en faveur des accords de libre-échange avec les États-Unis que les Canadiens anglophones parce qu'ils se sentaient protégés du seul fait qu'ils parlent une langue différente. C'est un point qui mérite qu'on s'y attarde un peu. En effet, la langue peut constituer une barrière du point de vue économique ; en termes techniques, on parle alors de barrière non tarifaire.»
| Maurais, Jacques, allocution d'ouverture des 3es Journées scientifiques du réseau Sociolinguistique et dynamique des langues de l'AUF, Moncton, 2 novembre 2005 | Zone de libre-échange des Amériques | « [...] le Québec a organisé un premier séminaire inter-américain sur la gestion des langues qui a permis de poser la question de la place des diverses langues officielles et autochtones dans la future Zone de libre-échange des Amériques. Dans le document final, les participants à ce premier séminaire inter-américain ont appelé les États et les organisations à mieux assurer la place des différentes langues du continent dans leurs échanges. Un deuxième séminaire sur le même thème a eu lieu à Asunción et le troisième doit avoir lieu à Rio de Janeiro, ce qui montre bien que les préoccupations québécoises ont désormais un écho en Amérique latine.»
| Maurais, Jacques, allocution d'ouverture des 3e Journées scientifiques du réseau Sociolinguistique et dynamique des langues de l'AUF, Moncton, 2 novembre 2005. | Les langues d'enseignement au Burkina Faso | Burkina Faso (Le domaine de l'éducation )
«En vertu de la loi no 013/96/ADP portant loi d'orientation de l'éducation, le français et les langues nationales sont les langues d'enseignement:
«1) Les langues d'enseignement sont le français et les langues nationales.
2) D'autres langues sont utilisées comme disciplines d'enseignement.
«Dans les faits, ce n'est pas si simple que cela peut en avoir l'air. La plupart des expériences tentées pour introduire les langues dans l'enseignement ont échoué. On parle d'alphabétisation pour les langues nationales, mais de scolarisation pour le français. C'est pourquoi seul le français est enseigné, tant au primaire qu'au secondaire. Aucune langue étrangère autre que le français n'est vraiment enseignée au primaire dans les écoles publiques. Au secondaire, deux langues sont ajoutées: l'anglais et l'allemand (ou l'arabe pour les musulmans dans les écoles franco-arabes).
Seuls 17 % des enfants réussissent à terminer leur secondaire et à peine 1 % des Burkinabés atteignent le niveau universitaire. Le Burkina connaît un taux d'analphabétisme tellement élevé (80 %) qu'il constitue un véritable goulot d'étranglement au point de vue du développement économique. Parmi les pays d'Afrique subsaharienne, le Burkina reste l'un des pays ayant les taux les plus faibles de scolarisation et les plus forts d'analphabétisme. »
(conclusion)
«Le Burkina pratique une politique de non-intervention en ce qui a trait au français et une politique très sectorielle pour les langues nationales. Il faut dire que l'État a toujours été plus préoccupé à consolider le pouvoir en place que de gérer des langues qui, dans les faits, ne causent apparemment pas de problème de société. En ce sens, le Burkina a simplement poursuivi la politique coloniale. En Afrique, ce genre de politique est de plus en plus appelé à changer pour laisser davantage de place aux langues nationales. Beaucoup de Burkinabés pensent que l'État devrait accorder plus d'importance à ces langues, mais la connaissance du français est devenue une obligation d'ordre économique. Le pays n'a pas encore réussi à harmoniser ses politiques linguistiques. »
| LECLERC, Jacques. «Burkina» dans L'aménagement linguistique dans le monde, Québec, TLFQ, Université Laval, 3 mai 2006, (16 août 2006), |
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